Victoire Andrier : « A Arco, je me suis libérée »

FFME

En plein cœur de la saison, Victoire Andrier a retrouvé le sourire et la confiance à Arco, sur le circuit européen. La grimpeuse de la Team SPORTMAG est bien lancée vers les prochaines manches de Coupe du Monde à Villars (Suisse) puis Chamonix.

Bonjour Victoire, pour commencer, comment ça va ?

Ça va très bien, ces dernières semaines j’alterne entre entraînements, préparation mentale et examens de fin d’année. J’aurai encore mes derniers oraux de fin d’études à la fin de l’été, puis je pourrai me consacrer entièrement à l’escalade. Et je pars dès ce jeudi à Villars, en Suisse pour reprendre le circuit de la Coupe du Monde [30 juin-2 juillet], avant d’enchaîner à Chamonix ensuite [8-10 juillet]. Ce sont toujours deux manches spéciales dans la saison. Pour nous, les Français, on y est comme à la maison.

« Je ne veux pas trop me projeter et penser à l’enjeu »

Justement, qu’est-ce que vous attendez de ces deux échéances ?

Déjà, je ne pense pas tant aux résultats. Ce qui me booste pour ces deux étapes, c’est surtout l’ambiance, le soutien du public qu’on aura en tant que Français. Des supporters, pas de décalage horaire, des salles qu’on connaît bien et où on va depuis des années, on aura des avantages. Pour moi, l’objectif est de me faire plaisir et de grimper du mieux possible, être au maximum. L’idée, c’est de ne pas trop me projeter et trop penser à l’enjeu, mais de me donner à fond et de voir ensuite ce qu’il advient.

Qu’est-ce qui a fait que ça a fonctionné là-bas, plus qu’à Salt Lake City par exemple ?

Sur les trois premières manches de Coupe du Monde, à Séoul et Salt Lake City, j’étais trop en contrôle. Je n’étais pas assez relâchée mentalement, et je n’arrivais pas à être naturelle. Cette fois, je veux y aller de manière beaucoup plus spontanée, avec le sourire. A Salt Lake, je termine 12e de la première manche, mais en étant loin d’être exceptionnelle. Sur la deuxième, j’ai fait des fautes et j’ai terminé très loin au classement (27e). Mais dans l’intensité et l’engagement, j’étais au même niveau. A Arco en revanche, ça m’a libérée, c’était un déclic. Honnêtement, je n’avais jamais fait une aussi bonne compétition.

« Arco, je n’avais jamais fait une aussi bonne compétition »

A Arco (Italie), sur le circuit européen cette fois, vous êtes arrivée dans un état d’esprit différent et ça vous a aidée à vous relancer  ?

Ah oui totalement, ça m’a libérée, c’était un énorme déclic. Honnêtement, je n’avais jamais fait une aussi bonne compétition. En run d’entraînement, je fais des erreurs à chaque fois, je rate mes départs. Pour autant, je ne suis pas inquiète, je sens bien le mur et je suis sans pression. Et je bats mon record dès le 2e run des qualifications, ce qui ne m’était jamais arrivé. Ensuite, je fais toute la compétition sous les 8 secondes, ça aussi c’est inédit. Habituellement, au mieux, je fais toute la compét’ au dessus des 8’’, et je passe dessous sur les derniers runs, par exemple en finale. Avoir réussi cette performance, c’est top. J’ai retrouvé ces notions de prises de risque et d’envie, j’ai juste la volonté de me surpasser. C’est cet élan que j’ai envie de garder à Villars et Chamonix.

Avant de finir, un dernier mot sur tes sponsors, tu en as trouvé de nouveaux ces dernières semaines :

Exactement oui, puisque je fais partie du collectif INTERSPORT. Nous sommes 15 athlètes et para-athlètes, chacun représentant une région de France, Auvergne-Rhône-Alpes pour ma part. Je vais aussi intégrer le dispositif de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes, un superbe soutien, par le biais du Pacte de Performance. C’est vraiment ce qui nous permet d’être sereins dans la préparation des Jeux, et sur le chemin d’ici-là.