Vendée Globe : Le Cap Horn, entre obstacle et délivrance

Après bientôt deux mois de course intense, la plupart des skippers du Vendée Globe 2020 ont passé le Cap Horn. Premier avec un bon matelas d’avance, Yannick Bestaven creuse l’écart devant Charlie Dalin et Thomas Ruyant.

Partis depuis maintenant huit semaines, les skippers du Vendée Globe continuent leur aventure. Dans une eau déchaînée, ces derniers viennent de rejoindre le Cap Horn, et prennent la direction des Sables d’Olonne. Pour le moment, l’épatant Yannick Bestaven est en tête de la course. Douze ans après sa première participation (abandon après 24 h de course), le Rochelais revient avec une grosse motivation et réalise un incroyable Vendée Globe. Avec 338,3 kilomètres d’avance sur son dauphin Charlie Dalin, les deux skippers entament la remontée vers les Sables d’Olonne. Ces derniers évoluent déjà dans l’Atlantique, et ont été rejoints cette nuit par Thomas Ruyant et Damien Seguin. Celui-ci est d’ailleurs très ému au moment de passer le Cap Horn pour la première fois. Il devient le premier skipper handicapé à franchir cette barrière mythique. « Nous y voilà les amis, mon premier Cap Horn ! C’est un truc de fou. Mon premier Cap Horn, quatrième du Vendée Globe, j’en reviens à peine. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Il y a eu tellement d’efforts pour en arriver là, c’est tellement dur… Mais voilà, j’y suis arrivé ! », se félicite Damien Seguin, bouteille de champagne à la main. Le quatrième de ce Vendée Globe peut même espérer mieux. Avec seulement 40 milles d’écart avec le troisième, Thomas Ruyant, le natif de Briançon peut rêver d’un podium, au moment d’entamer la remontée dans l’hémisphère nord.
 

 
Cette année, grâce notamment à des foileurs surpuissants, le record de l’épreuve pourrait bien être battu. Établi il y a quatre ans par Armel Le Cléac’h en 74 jours, 3 heures, 35 minutes et 46 secondes, le tour du globe pourrait bel et bien être effectué en moins de 74 jours lors de cette 9e édition. À voir comment le surprenant Yannick Bestaven arrive à s’en sortir dans les prochains jours. Cependant, faire un tour du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance, reste un défi fou. Le danger est constamment présent. Kévin Escoffier, le miraculé du mois dernier, en a fait l’expérience. Malheureusement, il n’est pas le seul. Pour cette édition 2020, six abandons ont déjà été enregistrés. En revanche, franchir les portes du port des Sables d’Olonne reste une immense fierté pour tous les skippers. Le vainqueur de l’« Everest » des mers remportera quant à lui, la modique somme de 200 000 euros et rejoindra le club très fermé des vainqueurs du Vendée Globe.

Mattéo Rolet