Un sport plus vert avec Ecologic

Ecologic

Éco-organisme créé il y a quinze ans, Ecologic a été agréé par l’État pour mettre en place une filière nationale de réemploi, de réparation et de recyclage dite à Responsabilité Elargie du Producteur (REP) pour les Articles de Sport et de Loisirs (ASL). Une avancée importante sur le plan de la transition écologique du secteur du sport.

Virage vert pour le monde du sport. Même si les déplacements en char à voile et les organisations sportives dans des pays inattendus ont fait l’actualité, cette année 2022 marque une avancée importante pour le sport dans son virage écologique. Au mois de février dernier, l’État a décidé de donner un agrément à un éco-organisme de la filière à responsabilité élargie du producteur des articles de sport et de loisirs, dans le cadre de la loi AGEC. Cet agrément, c’est Ecologic qui en a hérité. « Ecologic est un éco-organisme qui existe depuis 2006. Nous sommes une entreprise de droit privé à but non lucratif, détaille Quentin Bellet, Responsable des Affaires publiques chez Ecologic. Nous prenons en charge un dispositif réglementaire qui s’appelle la REP (Responsabilité élargie du producteur). C’est le principe du pollueur / payeur appliqué aux produits de consommation mis sur le marché français. Un producteur est ainsi obligé de payer pour gérer l’impact environnemental lié à la fin d’usage et à la fin de vie des produits. Il a la possibilité de se tourner auprès de structures comme la nôtre pour prendre en charge sa REP et mettre en place des dispositifs de collecte, de réemploi, de réparation et de recyclage de ses produits. Les obligations sont mutualisées et nous recyclons des tonnes de produits pour l’ensemble des metteurs sur le marché. »

Une filière financée par les producteurs via l’écocontribution. Elle représente l’ensemble des coûts liés à la collecte et au traitement des produits usagers ou en fin de vie. Elle intègre aussi un soutien aux filières de réemploi et à la réparation des produits, ainsi que des actions de communication et des projets de R&D. Si l’État a choisi de faire confiance à Ecologic, c’est en raison de l’expérience de l’éco-organisme. « Depuis de nombreuses années, appuie Quentin Bellet, Ecologic est présent sur la filière EEE, avec une expertise importante, notamment concernant les appareils électriques dédiés au sport et aux loisirs : les vélos à assistance électriques ou encore le matériel de fitness électrique. »

Ecologic auprès des metteurs en marché et distributeurs

Une nouvelle filière nationale de réemploi, de réparation et de recyclage qui concerne de nombreux acteurs : les metteurs en marché, les fabricants, les importateurs et les distributeurs. Tous bénéficient d’un IDU, un identifiant unique qui est la preuve que le producteur/metteur sur le marché est bien référencé au registre pour une filière, comme l’y oblige la réglementation. Ces acteurs sont responsables de la fin de vie de leurs déchets d’ASL et doivent remplir leurs obligations réglementaires. Pour ce faire, deux possibilités existent : soit adhérer à un éco-organisme, en l’occurrence Ecologic, soit mettre en place leur propre système. Depuis qu’il est agréé par l’Etat, Ecologic propose une solution agréée pour les ASL. Celle-ci permet à ses adhérents de lui transférer leurs obligations. De plus, l’éco-organisme inscrit ses adhérents au registre national des producteurs et y enregistre les déclarations de mises sur le marché de ses adhérents. Tout comme les distributeurs, les collectivités peuvent désormais s’engager pour le recyclage et le réemploi des articles de sport et de loisirs. La contractualisation avec l’éco-organisme permet à la collectivité une prise en charge du coût de massification des ASL sur ses déchetteries. Des articles qui sont désormais soumis à la règle de l’InfoTri, une signalétique d’information sur les produits soumis à la REP. « L’idée est d’éviter le gaspillage et d’éviter que ces produits finissent avec les ordures ménagères ou en enfouissement. », confie Quentin Bellet.

« Tout un maillage est progressivement déployé »

Comment fonctionnent ces expérimentations sur le terrain ? « Nous déployons différents types de contenants sur les points de collecte en magasins et en déchetteries pour réceptionner et stocker les produits apportés par les citoyens, confie Camille Fenayrou, responsable communication chez Ecologic. C’est tout un réseau qui est mis en place et développé actuellement afin de pouvoir couvrir à terme l’ensemble du territoire national. Des collectes événementielles pourraient aussi voir le jour. L’objectif fixé est d’avoir 1 000 points de collecte avant la fin de l’année 2022. C’est un objectif qui est en passe d’être atteint. En 2024, l’objectif est fixé à 2 000 points de collecte en distribution et 2 500 points en déchetteries. Ce réseau doit permettre l’atteinte de nos objectifs en matière de collecte des ASL : pour les cycles, 13 800 tonnes collectées en 2027. Pour les autres ASL, l’objectif est fixé à 40 500 tonnes en 2027. »

Prendre le temps de bien faire tout en avançant rapidement, un sacré défi pour Ecologic, qui doit répondre à un cahier des charges bien rempli. « Nous sommes agréés sur une période de cinq ans. Notre cahier des charges nous fixe des objectifs et une montée en charge progressive avec des révisions possibles avant l’échéance de l’agrément, révèle Quentin Bellet. Par exemple, nous constituons un fonds financier destiné à soutenir la réparation des ASL. C’est un dispositif assez nouveau sur lequel nous n’avons pas encore de recul. L’année 2022 est d’abord dédiée à définir des périmètres de produits et de pannes concernées et à identifier puis « recruter » des réparateurs que nous allons labelliser. D’année en année, ce fonds va couvrir plus de produits et de réparations pour arriver à son altitude de croisière d’ici la fin de l’agrément.

« Le monde du sport est intéressé par ces questions d’environnement »

Pour fédérer un maximum autour de son projet, Ecologic souhaite intéresser les producteurs à leurs produits et à ce qu’ils deviennent. « On prend en charge la responsabilité des producteurs via cette nouvelle filière, mais nombre d’entre eux ne nous ont pas attendus pour faire de l’économie circulaire. A travers nos programmes de R&D, nous avons l’ambition de soutenir les programmes existants et de susciter des vocations dans les domaines de l’éco-conception, la recyclabilité de leurs produits, l’incorporation de matières recyclées issues des produits de sport dans de nouveaux produits de sports, la durabilité…, confie Quentin Bellet. Pour toucher le grand public, nous accompagnons ces acteurs, notamment les collectivités locales. Nous créons des kits de communication et des kits de collectes pour qu’elles aient tout clé en main. Elles peuvent ensuite accueillir les publics, les renseigner et les informer. On travaille aussi sur la réparation. Sur le réemploi, nous travaillons avec les acteurs de l’économie sociale et solidaire. En effet, on met également en place un fonds sur le réemploi à destination des acteurs concernés. Petit à petit, les choses s’imbriquent. Globalement, l’idée est de faire connaître, faire adhérer et fédérer. » Une tâche colossale pour toute l’équipe d’Ecologic qui part tout de même avec un avantage. « Pas mal d’entreprises n’ont pas attendu Ecologic pour avancer sur ces sujets et les intégrer à leur modèle économique, note le Responsable des Affaires publiques de l’éco-organisme. Le fait est qu’aujourd’hui, le monde du sport est intéressé par ces questions d’environnement et de changement climatique, sans doute plus que d’autres secteurs d’activité. » Un point positif qui ne peut qu’aider Ecologic à atteindre ses ambitieux objectifs.