Traverser la Manche pour la recherche sur le cancer de l’amiante

Véronique Fresnel-Robin s’entraîne pour traverser la Manche en juillet 2020. Au-delà de la performance sportive, la Vendômoise de 50 ans sensibilise aux recherches sur le cancer de l’amiante avec le CHU de Lille.

 
Traverser en solo la manche à la nage. À 50 ans, Véronique Fresnel-Robin se lancera dans ce challenge d’une soixantaine de kilomètres dans une eau froide et en maillot, au mois de juillet 2020, entre le 8 et le 20. Mais elle ne s’investit pas uniquement pour la performance sportive, mais pour soutenir la recherche sur les maladies dues à l’amiante en partenariat avec le CHU de Lille. Ce projet tient sur deux piliers : sa passion pour la natation et le décès de son père.

Une révélation

« Issue d’une famille assez sportive, j’étais nageuse dans mon adolescence mais j’ai dû arrêter le sport », raconte Véronique Fresnel-Robin. Ce n’est qu’en 2015 que le virus lui reprend. Le Défi 41, qui consistait à participer à 41 Ironmans, est passé dans sa commune de Vendôme, dans le Loir-et-Cher. « J’ai décidé d’aller nager et j’ai eu une révélation. C’est vraiment ce que j’aime et qui me fait sentir bien. J’ai repris la natation et je me suis tout de suite remise à la compétition alors que je n’avais pas nagé depuis 17 ans. C’était compliqué, mais à la fois intéressant. » Le deuxième déclic arrive en avril 2016. « J’ai vu le teaser de Philippe Fort qui se préparait à sa traversée de la Manche (il en a fait trois depuis, ndlr) et je me suis intéressée à ce défi », relate Véronique Fresnel-Robin. « Progressivement, j’ai construit ce projet. Je ne voulais pas le faire uniquement pour la performance, mais aussi pour soutenir quelque chose. J’ai pensé à mon père mort à cause du scandale de l’amiante et j’ai trouvé cette cause qui avait du sens. »

Sensibiliser aux maladies liées à l’amiante

Véronique Fresnel-Robin a donc mené des recherches et trouvé le Dr Arnaud Scherpereel, médecin-chercheur sur le mésothéliome pleural malin, cancer dû à l’amiante, au CHU de Lille, ville d’où est originaire sa famille. « Je l’ai contacté et quinze jours plus il me répondait qu’il me suivait dans mon projet. » Une convention entre l’association Challenge TransManche, fondée par la nageuse, et l’établissement a été signée début 2019. Aidée dans sa communication par le CHU de Lille, Véronique Fresnel-Robin sensibilise aux maladies liées à l’amiante et à l’intérêt des recherches lors des événements sportifs auxquels elle participe dans son programme d’entraînement et d’évènements promotionnels comme à la braderie de Lille début septembre. En juin dernier, une cagnotte a été lancée avec l’objectif de récolter 50 000 €, l’équivalent d’un CDD de 2 ans, pour des essais cliniques. Véronique Fresnel-Robin n’a pas de sponsors pour l’aider dans son projet, « mais j’ai créé un réseau local de donateurs proches », précise-t-elle. En juillet 2018, la nageuse a déjà traversé la Manche en relais à trois dans son programme d’entraînement. Encore 10 mois d’intense préparation avant le grand jour de sa traversée en solo.

Leslie Mucret