Tokyo 2020 : De Nankin à la Bretagne, le chemin de Qi Xue Fei

Arrivée en Bretagne depuis la Chine il y a 7 ans, elle venait disputer quelques tournois avec le club de Rostrenen. Désormais naturalisée et numéro 1 française, Qi Xue Fei (29 ans) dispute ses premiers Jeux Olympiques.

En arrivant en France, à Rostrenen (Côtes d’Armor), elle ne pensait pas rester plus de quelques semaines. Venue de Nankin, Qi Xue Fei comptait disputer quelques tournois internationaux avec le club du village. Sept ans plus tard, la voilà toujours habitante bretonne, naturalisée Française. Depuis samedi, elle est en lice à Tokyo pour représenter l’Hexagone avec le statut de meilleure badiste tricolore. Avec la raquette comme dans sa vie personnelle, le chemin de Qi Xue Fei a tout d’une belle histoire. Elle commence le badminton dès l’âge de six ans pour devenir championne de Chine à dix ans, au moment de rejoindre une école du sport à Pékin. En Chine elle s’ennuie. Pour elle il y a trop peu de tournoi et elle passe son temps à s’entraîner. « Le badminton m’a pris ma jeunesse » dit-elle à Ouest-France. « Et comme je n’avais plus les résultats attendus, je n’étais pas retenue pour les grandes compétitions ».
 

 
C’est en 2014 qu’elle quitte son pays natal pour rallier la Bretagne. Objectif : rester 6 mois pour jouer des tournois et apprendre le français. Son intégration est facilitée par une professeure de chinois du lycée de Pontivy mais aussi par l’héritage de Hongyan Pi, ancienne numéro 2 mondiale à la même trajectoire Chine-France. « C’est elle qui m’a poussé à venir en France et après, je crois que j’ai suivi la même route qu’elle » reconnaît Qi Xue Fei au Figaro. Comme Hongyan Pi, « Fei Fei » s’installe en France et fonde une famille avec Arthur Sibéril, kinésithérapeute qui a soigné son genou. Sur les terrains, elle fait monter son club de deux divisions et participe à de grands tournois internationaux qui la mène au 37e rang mondial. « Ici c’est beaucoup mieux cadré et individualisé. Quand je ne vais pas bien, le coach et les joueurs me redonnent confiance. En Chine, tu es plus laissée seule » explique-t-elle à Ouest-France. Gênée par une blessure, la numéro 1 française n’aborde pas les JO en tant que tête de série. Son objectif, sortir d’une poule difficile. Battue à son entrée en lice samedi par la Vietnamienne Thuy Linh Nguyen, elle a battu sèchement lundi matin la Suissesse Sabrina Jacquet (21-10, 21-14). Une qualification pour les 1/8e relèverait pourtant de l’exploit : la Française doit battre la numéro 1 mondiale Tzu-Ying Tai (Thaïlande), ce mercredi 28 juillet à 2h (heure française).

Etienne Le Van Ky