Tokyo 2020 : Clarisse Agbegnenou sur le toit de l’Olympe

Cinq ans après sa défaite en finale, la judokate a tenu sa revanche. Même enjeux, même adversaire, mais cette fois-ci pas le même dénouement. C’est avec la médaille d’or autour du cou que repart la porte-drapeau Française.

Elle a fait un parcours parfait. Largement favorite de la compétition dans la catégorie -63 kg, la quintuple championne du monde n’a laissé aucune chance à ses adversaires. Face à la Cap Verdienne Sandrine Biliet, Clarisse a gagné le combat en 19 secondes grâce à un ippon. En quart de finale, la porte-drapeau française n’a fait aucun cadeau à la Néerlandaise Juul Franssen. Face à la double médaillée de bronze aux championnats du monde, il aura suffi d’un waza-ari dans le golden score pour que Clarisse remporte le combat. Toujours pas de quoi trembler en demi-finale face à la canadienne Catherine Beauchemin-Pinard. Victoire 1-0 et l’assurance de remporter une médaille olympique. Mais Clarisse avait prévenu, elle n’était venue pour une seule chose : l’Or. Elle ne comptait pas se contenter d’une deuxième ou troisième place.

En finale, c’est un combat de taille qui attend celle qu’on surnomme la Teddy Riner féminine. Elle se retrouve face à celle qui lui a fait vivre un cauchemar à Rio : la Slovène Tina Trstenjak, médaillé d’or en 2016. Une revanche autant rêvée que redoutée. C’est donc un combat intense que les deux jeunes femmes se sont livrés. Deux adversaires qui se connaissent par cœur et veulent toutes les deux remporter l’Or olympique. Il aura fallu attendre tout de même le golden score pour départager les deux championnes. Mais en 30 secondes, la Française retourne la situation et met à terre son adversaire. Clarisse touche enfin à l’Or olympique. Les pleurs de joies n’ont pas tardé, et la Tigresse tient enfin sa revanche et sa promesse. A sa sortie du tatami, elle déclare encore émue au micro de France TV : « Mentalement, c’était la journée la plus dure, mais finalement c’était la plus simple. J’étais en mission, aller chercher cette médaille d’or et c’était pas simple. Prendre la revanche 5 ans après j’aurais pas pu rêver mieux. » Déjà détentrice du plus grand palmarès du judo féminin, Clarisse continue d’écrire son histoire. Cette victoire lui permet aussi de rentrer dans le cercle fermé des athlètes porte-drapeau et médaillés d’or, aux côtés de deux autres judoka : David Douillet (en 2000) et Teddy Riner (en 2016). Pour la plus belle journée de sa vie, la championne olympique a aussi reçu les compliments du plus grand judoka de l’histoire : Teddy Riner : « Tu la mérites tellement, tout ce travail de dingue fourni pendant ces années a payé, et avec la manière. »

Capucine Lorain