Tir sportif – Mathilde Lamolle : « Le sport m’a énormément apporté »

Mathilde Lamolle est l’une des ambassadrices Sentez-Vous Sport 2020 de la Région Sud. La tireuse, qualifiée pour les JO de Tokyo, a grandi avec le sport et veut transmettre sa passion au grand public. Interview.

Que vous inspire votre rôle d’ambassadrice Sentez-Vous Sport pour la Région Sud ?
C’est une grande opportunité, je suis très fière et très heureuse. J’ai commencé le tir sportif à 8 ans après avoir touché à plusieurs disciplines. Grandir dans le sport m’a appris des valeurs, vivre en communauté, l’esprit d’équipe, le dépassement de soi, le fair-play ou encore le respect. Le sport m’a énormément apporté et avec mon rôle d’ambassadrice Sentez-Vous Sport, j’ai la possibilité de transmettre pour que d’autres personnes vivent la même chose.

Est-ce la première fois que vous engagez pour démocratiser le sport ?
À la base, j’étais très timide, mais le sport m’a aussi permis de dépasser ce trait de caractère et je veux me mettre en action. J’ai à cœur de faire découvrir mon sport au grand public. J’ai posté plusieurs vidéos sur Instagram pendant le confinement pour mieux faire connaître le tir sportif. Je devais aller dans des écoles, mais c’est tomber à l’eau à cause du confinement. J’espère avoir l’occasion de le faire.

Comment allez-vous faire découvrir le tir sportif pendant le mois Sentez-Vous Sport ?
Avec le CROS, je vais accueillir le public sur le stand de tir des Trois Lucs à Marseille pour des démonstrations et des initiations le samedi 26 septembre. J’y serais la matinée à partir de 10 h, puis l’après-midi à 14 h, le CROS Région Sud et le CREPS vont animer une conférence-débat “Sport-santé et sport sur ordonnance”. En tant qu’ambassadrice, j’ai déjà fait des vidéos avec le CROS pour parler de mon sport. J’ai rencontré Camille Jaguelin, le deuxième ambassadeur, qui m’a parlé de sa discipline le para-dressage et qui en appris plus sur le tir sportif.

Avez-vous toujours vécu dans la Région Sud ?
J’ai commencé à l’école de tir du Pays d’Aubagne en 2006 et depuis 2014 je suis au Club de Gémenos Tir Sportif, toujours dans les Bouches-du-Rhône. J’ai été championne du monde junior en pistolet à 25 mètres en 2014 et championne d’Europe junior en 2016, ce qui m’a permis d’être retenue pour les Jeux olympiques de Rio en 2016. Parallèlement, j’ai obtenu ma licence STAPS à Marseille et je poursuis mes études à Paris. Je suis également membre de l’Armée des Champions, un dispositif mis en place par le ministère des Sports et le ministère des Armées pour soutenir les sportifs grâce à des contrats d’image. La Région Sud et le Département des Bouches-du-Rhône m’accompagnent aussi. Ce sont des aides financières indispensables pour progresser. Sans elles, je n’aurais jamais atteint mon niveau actuel.

Vous avez obtenu un quota pour participer à l’épreuve olympique de tir au pistolet à 25 m à Tokyo en 2021. Comment vous préparez-vous dans cette période particulière ?
Pendant le confinement, j’ai continué ma préparation physique pour perdre le moins possible. Dès que j’ai pu, j’ai repris l’entraînement. J’ai hâte de retourner sur des compétitions, même si on ne sait pas exactement où on va. Peu importe l’incertitude sur les Jeux olympiques de Tokyo, je me prépare au mieux. Lors des JO de Rio, j’étais l’une des plus jeunes de la délégation française. J’ai découvert le côté médiatique, alors qu’avant aucun journaliste ne venait me voir. Je manquais d’expérience et je me suis laissée débordée. Maintenant que je connais cette émotion, je sais à quoi m’attendre. Je me prépare depuis quatre ans. J’ai obtenu le quota, c’est déjà une étape indispensable. J’y crois et redouble d’efforts pour être au niveau le jour J.

Pensez-vous aussi aux Jeux à Paris en 2024 ?
Souvent, les filles en tir sportif sont au top de leur carrière à plus de 30 ans et j’aurais 27 ans lors des Jeux de Paris. 2024, c’est un objectif à plus long terme, là je suis surtout concentrée sur Tokyo où j’espère monter sur le podium. En tout cas, je vais tout faire pour que ça arrive.

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Propos recueillis par Leslie Mucret