Tennis : Jo-Wilfried Tsonga, un dernier bal à Roland-Garros

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Jo-Wilfried Tsonga disputera son dernier tournoi à Roland-Garros (du 22 mai au 5 juin), sur la terre battue parisienne, avant de prendre sa retraite sportive. Le Français possède l’un des plus beaux palmarès du tennis français.

Un sourire communicatif, une célèbre danse des pouces, et une salle des trophées bien remplie. « L’un des joueurs les plus sympathiques de ces vingt dernières années », selon le numéro 1 mondial, Novak Djokovic. Jo-Wilfried Tsonga va fouler la terre ocre de Roland-Garros une dernière fois, du 22 mai au 5 juin, pour clore en beauté une carrière riche en coups d’éclats. A 37 ans, dont 19 comme tennisman professionnel, l’ancien numéro 5 mondial a décidé de ranger ses raquettes, après plusieurs années où les blessures l’auront empêché de montrer tout son talent.  « Ma tête me dit : tu peux jouer toute ta vie. Mais mon corps me dit : tu n’es plus capable d’aller plus loin que ce que je te donne », explique-t-il pour évoquer les raisons de ce départ des courts.

Jo-Wilfried Tsonga compte bien communier une dernière fois avec le public parisien. « J’espère que d’ici Roland-Garros, je resterai en forme et que je serai capable d’être celui que j’ai toujours été dans ce tournoi. Le but, c’est d’être moi-même. Je me suis toujours mis des objectifs au top pour essayer d’aller chercher ce que je pouvais. Ce sera l’occasion de le faire une dernière fois », promet-il. Le Manceau a souvent su se transcender lors des internationaux de France, et a atteint deux fois le dernier carré de la compétition (défaites en demi-finales face à David Ferrer en 2013, et face à Stan Wawrinka deux ans plus tard). Son dernier bal, et ses dernières balles chez les professionnels, promettent d’être l’un des grands moments de l’édition 2022 de Roland-Garros. Nul doute que la nouvelle directrice du tournoi, Amélie Mauresmo, saura programmer la fête que Jo-Wilfried Tsonga mérite avant de ranger les raquettes au placard.

Le plus beau palmarès français depuis Yannick Noah

S’il n’a pas remporté de tournoi du Grand Chelem, le Français a tout de même atteint la finale à l’Open d’Australie (en 2008 face à Novak Djokovic), deux fois les demi-finales en France (2013 et 2015) et à Wimbledon (défaites face à Novak Djokovic en 2011 et Andy Murray en 2012), et trois fois les quarts de finale à l’US Open (en 2011, 2015 et 2016). Des performances qui ont contribué à faire de Jo-Wilfried Tsonga un membre régulier du Top 10 mondial, pendant 260 semaines. Les blessures récurrentes l’ont un peu fait disparaître des radars ces dernières années, mais cela n’enlèvera pas son riche palmarès, constitué de 18 titres, dont deux Masters 1000. Chez les Tricolores, seul Yannick Noah – dernier Français vainqueur d’un tournoi du Grand Chelem, à Roland-Garros en 1983 – fait mieux dans l’ère professionnelle.

Réussir à garnir son armoire à trophées en faisant carrière en même temps que le Big 4 (Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic et Andy Murray) n’a pas été une mince affaire, mais Jo-Wilfried Tsonga a su faire plier plusieurs fois tous ces géants du tennis (six victoires contre Novak Djokovic et Roger Federer, quatre succès contre Rafael Nadal, deux victoires contre Andy Murray ) au cours de sa riche carrière, également auréolée d’une médaille d’argent en double avec Michaël Llodra lors des Jeux olympiques de Londres en 2012 et d’un titre en Coupe Davis en 2017.

« C’était exceptionnel de jouer avec Jo »

Le départ à la retraite de Jo-Wilfried Tsonga va mettre fin à la belle aventure des quatre nouveaux Mousquetaires, qui ne seront plus que trois (Richard Gasquet, Gilles Simon et Gaël Monfils). « En tant que fan, j’ai envie de le voir jouer encore un peu parce que ces dernières années ont été plus dures pour lui, physiquement. Ces dernières années ne représentent pas du tout le grand joueur qu’il est. Jo, depuis très jeune, a toujours été la locomotive, le grand frère, même si on n’a qu’un an de différence. Je n’ai jamais été aussi content que quand j’ai été sélectionné en équipe de France. J’ai eu la chance de jouer avec Jo et pour moi c’était exceptionnel. A l’entraînement à l’Insep [Institut national du sport, de l’expertise et de la performance, NDLR], c’était le seul qui avait le droit d’avoir la casquette à l’envers, c’était le mec le plus fort. Toi, tu as 14 ans et tu as envie d’être Jo Tsonga », a détaillé Gaël Monfils au moment d’évoquer la future retraite de son ami et coéquipier en équipe de France.

« J’ai été un compétiteur et j’ai aimé ça, alors quand je vais perdre je serai déçu quand même. Parce que c’est ma vie de joueur de tennis. Peu importe le moment, que ce soit le dernier match ou pas loin, j’ai toujours envie de gagner », a prévenu Jo-Wilfried Tsonga à l’aube de sa dernière tournée sur terre battue. Histoire de dire que cette fin de carrière n’a rien d’un jubilé. La dernière danse de Jo-Wilfried Tsonga sera à coup sûr saluée par tous les joueurs qui ont croisé sa route depuis 2004. « Je me suis mis dans la tête qu’il fallait que j’arrête sur un moment que je choisissais et à un moment où j’étais capable d’aller sur le terrain. J’avais envie de finir sur le terrain, de finir en jouant à Jo-Wilfried Tsonga, le joueur de tennis », explique-t-il. Après un dernier exploit Porte d’Auteuil ?