Steeve Valente : « Une victoire exceptionnelle »

Le 6 janvier dernier à Coubertin, Akram Hamidi s’est offert une victoire de prestige face à Nong Rose, le célèbre combattant transgenre thaïlandais. Retour sur cet incroyable combat avec Steeve Valente, l’entraîneur d’Akram et ancien Champion du Monde de boxe thaïlandaise…

 

Steeve, Akram Hamidi a livré une superbe performance en l’emportant face à Nong Rose. Que retenez-vous de cet exploit ?

C’est une victoire exceptionnelle, d’autant que ce combat a eu un impact médiatique assez impressionnant. Et puis il arrive après une longue et intense préparation, ce n’est que du bonheur.

Avant le combat, et même si Akram a de très grandes qualités, le favori des observateurs était Nong Rose. L’espoir de bouleverser la hiérarchie était-il tout de même présent ?

Une victoire n’est jamais acquise à l’avance, mais j’y croyais bien évidemment plus que tout. Je savais qu’Akram avait les capacités pour le battre, je n’avais aucun doute là-dessus. C’était une belle guerre, un beau combat, je savais qu’il pouvait le faire.

L’entraîneur est-il déterminant avant ce genre de combat ?

Oui. Déjà, ce rôle est essentiel dans la préparation. J’ai apporté à Akram tout ce que j’avais pu vivre dans ma carrière, et donc des pistes pour ne pas commettre certaines erreurs. J’ai arrêté la boxe il y a seulement un an, c’est encore tout frais. J’ai pu lui transmettre toute mon expérience, et notamment dans sa stratégie de combat. On l’a mise en place pendant la préparation, et ça a fonctionné. On pouvait avoir la crainte qu’il soit pris par l’enjeu et qu’il ait du mal à lâcher les coups, mais il a été énorme, il est immédiatement rentré dans son combat. Il a boxé comme un chef, franchement, il m’a vraiment fait plaisir.

Comment voyez-vous les prochaines semaines ?

On est quasiment bouclé jusqu’au mois de juin, en sachant que l’on devrait également avoir une revanche pendant cette période. Maintenant, on va chercher à travailler à l’international, il en a les capacités. Après, il faut qu’il continue à travailler car sa marge de progression est énorme.

Avec une telle performance, comment faire pour qu’Akram garde la tête sur les épaules ?

Akram, je le connais depuis qu’il est tout petit. Je pense qu’il va rester le même, c’est de toute manière dans son intérêt. Après, on ne sait jamais ce qu’il peut se passer. Mais ce qui est certain, c’est que dans mon discours, je vais lui rappeler que le chemin est encore très long et semé d’embuches. Il faut rester concentré et déterminé.

On imagine que vous êtes un entraîneur heureux !

Totalement. Très peu d’observateurs nous donnaient vainqueurs, mais Akram a réussi ce que peu de gens imaginaient. Je suis heureux et comblé !

Bérenger Tournier