Sport scolaire et basket font bon ménage

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Laëtitia Guapo, Marie-Eve Paget et Hortense Limouzin font les beaux jours du basket féminin français. Des joueuses également liées par un sport scolaire qui s’est avéré omniprésent… et pour certaines, l’est toujours aujourd’hui.

Mars 2022. Au cœur du championnat départemental UNSS de badminton dans le Cher, une sportive de haut niveau est de la partie. Laëtitia Guapo passe alors sa journée à se plier à l’exercice des selfies, des autographes, et surtout à échanger avec les jeunes présents. Le symbole d’un nouveau cap franchit en termes d’image par la basketteuse de 26 ans, elle qui évolue à Bourges et qui est devenue championne du monde 3×3 avec les Bleues cette année. Mais pour Laëtitia Guapo, participer à ce type d’événement est avant tout un engagement fort envers le sport scolaire. « J’adore le sport et j’adore transmettre, confie la native de Clermont-Ferrand. L’assemblage des deux, au travers du sport, c’est quelque chose qui me parle beaucoup. C’est vraiment pour ça que j’ai voulu faire ce métier de professeur d’EPS. » C’est à son entrée au collège que Laëtitia Guapo a découvert l’UNSS et la pratique au sein de l’association sportive. Des moments qui ont participé à forger la basketteuse, et surtout la professeure qu’elle est aujourd’hui. « J’essaie de comprendre les motivations de mes élèves, c’est le but d’un prof. Il faut leur apprendre de nouvelles choses, ne pas les laisser dans leur zone de confort et les motiver. Je n’hésite pas à donner de petites astuces, à les mobiliser tout simplement. J’essaye de leur montrer que le sport peut être un centre d’intérêt pour eux, en leur montrant qu’ils peuvent prendre du plaisir en pratiquant tel ou tel sport, assure Laëtitia Guapo, convaincue de l’importance du sport à l’école. Il y a des débats et des questions qui se posent sur le nombre d’heures d’EPS pour les élèves en milieu scolaire. C’est un sujet très important. L’obésité et la sédentarité sont en hausse en raison de notre mode de vie actuel. Entre les écrans, les jeux vidéos, les téléphones… tout ça fait que les gens, et notamment les jeunes, deviennent de plus en plus sédentaires. L’école, c’est un terrain essentiel pour former le citoyen de plus tard. »

« Lier son projet scolaire et son objectif sportif »

Camarade de Laëtitia Guapo en équipe de France, Marie-Eve Paget a elle aussi embrassé la carrière de l’enseignement. Une certaine logique pour celle dont les parents avaient également opté pour le corps enseignant, en économie et en mathématiques. Pour la native d’Annecy, évidemment, le choix s’est porté sur l’EPS. « J’ai eu ma licence STAPS Éducation motricité en 2015, puis j’ai passé mon concours Capeps (Certificat d’aptitude au professorat d’éducation physique et sportive) un an plus tard, explique celle qui évolue à Basket Landes depuis 2019. J’ai pu mener un double projet avec mes études et ma vie de basketteuse. Aujourd’hui, je suis en disponibilité de l’Education nationale, afin de pouvoir me concentrer à 100% sur ma carrière de basketteuse de haut niveau. » Un choix payant, puisque la meneuse, qui a évolué aux côtés de Céline Dumerc ces dernières années, passe les caps les uns après les autres. Championne de France en 2021, elle réalise une grande année 2022 : une Coupe de France glanée sous les couleurs de Basket-Landes, et surtout ce titre de championne du monde 3×3 avec les Bleues. « C’étaient des moments extraordinaires, ça permet de se rendre compte du chemin parcouru », souligne la joueuse. Un chemin passé par le sport scolaire. Née et formée à Annecy, Marie-Ève Paget rejoint ensuite Challes-les-Eaux, en Savoie. C’est au collège Le Semnoz de Seynod que le goût pour le sport se confirme. « Comme tout le monde à cet âge-là, j’ai participé aux cross UNSS », relate l’athlète aujourd’hui âgée de 27 ans. Mais très vite, Marie-Eve Paget se tourne vers la balle orange, elle qui a pris, quelques années plus tard, la direction de Nice. Championne de Ligue 2 et MVP du Final Four en 2015, elle se révèle dans les Alpes-Maritimes. Aujourd’hui, c’est à Mont-de-Marsan qu’elle fait étalage de tout son talent. Et surtout à la face du monde entier sous les couleurs de l’équipe de France.

« L’UNSS, une bouffée d’air frais »

Elle aussi championne du monde avec les Bleues du 3×3 cette année, Hortense Limouzin n’a pas opté pour la vocation de professeure d’EPS. Pourtant, tout l’y destinait avec un père enseignant, ensuite devenu directeur technique national de la Fédération Française de Badminton. « Sans me forcer bien sûr, il a toujours tenu à ce que je m’implique dans l’UNSS. Je pense qu’il savait lui-même les émotions que j’allais pouvoir vivre grâce au sport scolaire », confie la joueuse de 24 ans. Et des émotions, il y en a eu ! « J’ai découvert l’UNSS en arrivant au collège. Ça m’a conforté dans ma passion pour le sport, et notamment pour le basket. D’autant que ces années à évoluer en scolaire, c’est quelque chose de très spécial, on joue avec ses copines. Lorsque j’étais en Pôle Espoir, on gagne le titre UNSS dès la première année et on participe de nouveau au championnat de France l’année suivante. C’étaient vraiment de belles émotions, se remémore Hortense Limouzin. Ça changeait de ce que l’on pouvait vivre en club tout au long de l’année, avec l’UNSS c’était une bouffe d’air frais. » Une expérience qui, là aussi, a participé à forger la personne et la joueuse qu’est devenue Hortense Limouzin. « Ces années-là, ça m’a montré qu’on peut être compétitrice tout en liant son projet scolaire à son objectif sportif. Partir le mercredi après-midi avec l’UNSS, c’était quelque chose de spécial, une ambiance qui montrait que l’on pouvait s’épanouir dans un cadre scolaire tout en évoluant à un bon niveau dans notre sport. » Aujourd’hui, la jeune meneuse de Landerneau s’épanouit au plus haut niveau, sans oublier ce que lui ont apporté ces années. « Je pense que ça m’a offert une maturité assez précoce, une capacité à être organisée aussi, car il faut arriver à cumuler son sport avec sa scolarité. Et puis en UNSS, on ne joue pas toujours avec les mêmes filles, il y a des changements tous les ans, un peu comme dans un club professionnel. Très vite, ça m’a apporté une forme d’adaptabilité, si ce mot existe (rires) ! » Désormais, comme ses partenaires, Hortense Limouzin est prête à transmettre. « J’aime partager et véhiculer cette expérience dès que je le peux, avec grand plaisir. »

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