Retour sur la 59e édition du Mondial la Marseillaise à pétanque

Pierre Guille, président du Mondial la Marseillaise à pétanque, tire le bilan de la 59e édition, achevée la semaine dernière, qui a su s’adapter au contexte de pandémie de Covid-19 et attirer les grands champions ainsi que le public.

 
Quel bilan tirez-vous de ce 59e Mondial La Marseillaise à pétanque qui s’est achevé la semaine dernière ?
D’un point de vue sportif, nous sommes heureux. Quasiment tous les grands champions ont participé à cette 59e édition du Mondial La Marseillaise à Pétanque. Les 16e de finale étaient exceptionnels. Nous avons aussi vu une très belle finale. La triplette Marco Foyot, Dylan Rocher et Stéphane Robineau a survolé la compétition, mais s’est ratée à la fin. Jean-Michel Puccinelli, Ludovic Montoro et Benji Renaud formaient une équipe plus homogène et la finale s’est jouée là-dessus. En pétanque, il faut être complémentaire.
 
La compétition, prévue en juillet, a pu être reporté en août. Comment avez-vous géré l’organisation ?
Quand nous avions rencontré le Préfet, il y a cinq mois, on y croyait sans trop y croire. Nous avons proposé une édition éclatée sur 20 sites pour limiter le nombre de personnes et, surtout, nous lui avons demandé de faire confiance aux Marseillais. Pendant les cinq jours de l’événement, des rappels « Covid » étaient faits toutes les trois minutes, un marquage était visible au sol pour faire respecter la distanciation sociale et du gel hydroalcoolique était à disposition. Nous avions aussi commandé, puis distribué 3 000 masques gratuitement. On nous a fait confiance car nous avons 59 ans d’expérience et qu’on est des gens sérieux.
 

 
Quelles ont été les adaptations ?
En interne, nous avons fait face à des difficultés. Nous avions aussi une responsabilité financière envers nos partenaires, mais on a été bien soutenu. Nos équipes, environ 400 personnes à l’organisation, étaient fatiguées à la fin, en particulier celles qui rappelaient de porter le masque au micro. Nous avons dû alléger cette édition du Mondial La Marseillaise sur les à-côtés, mais nous avons renforcé le sportif. Cela nous a donné des idées pour la suite.
 
Le public était-il au rendez-vous ?
Ce Mondial a été un succès populaire avec 80 000 spectateurs sur toute la compétition. Je n’arrête pas de rappeler que la pétanque est un sport de convivialité et de vivre-ensemble. Pendant le confinement, nous avons perdu ces notions. Nous avons pris un risque en organisant cette compétition, mais nous avons fait revenir de la vie à Marseille. Il est vrai qu’il y a eu deux bagarres qui ont été médiatisées. Bien sûr, nous condamnons ces gestes. Je sais aussi que le joueur s’en est pris à un spectateur regrette profondément son geste. La sécurité n’a pas été assez réactive par sortir la personne qui s’excitait dans les tribunes. Mais, on retient aussi que la finale s’est passée dans une super ambiance, avec beaucoup d’applaudissements et un silence respectueux quand les joueurs se concentraient. Ce que les gens se rappellent, c’est qu’on leur a offert un moment festif et ils nous remercient.
 

 
Savez-vous ce que le Mondial La Marseillaise à pétanque représente pour la Région Sud ?
En temps normal, les retombées, calculées par la Chambre de commerce, sont de 16 millions d’euros, ce qui nous place en deuxième position sur le territoire derrière le Grand Prix de France de F1 au circuit Paul Ricard. Cette année, nous avons accueilli les deux tiers de joueurs, mais cela représente quand même 2 700 équipes venues de 11 pays et 87 départements de la métropole qui ont consommé sur place.

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Propos recueillis par Leslie Mucret