Quand Marseille-Cassis permet de se sentir vivant

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Dimanche, 6 jeunes en rémission de cancer vont prendre part à l’édition 2025 de Marseille-Cassis. Pour eux, plus qu’une course, cette journée sera un incroyable moment de résilience.

Ce dimanche, pour six participants, Marseille-Cassis sera plus qu’une course. Ce sera la preuve que tout est possible. Ces six participants, ce sont six jeunes en rémission d’un cancer. « C’est une population de 15-24 ans, que l’on étend jusqu’à 30 ans, confie Fanny Alvarez, infirmière coordinatrice du dispositif CAP’AJA (cellule d’accompagnement personnalisée pour les adolescents et jeunes adultes) de l’Institut Paoli-Calmettes. Ces jeunes sont en pleine reconstruction au niveau psychologique, physique, émotionnel, au niveau scolaire et professionnel, mais aussi au niveau de leur indépendance amicale et familiale. Le cancer arrive forcément dans une période un peu compliquée. L’importance de la prise en charge des jeunes adultes est fondamentale pendant les traitements, mais aussi après, dans cette grosse période de reconstruction, de réappropriation de leur corps, de reprise d’estime d’eux-mêmes et de reprise de confiance en eux. »

C’est dans cette optique qu’un jour, la question d’une participation à Marseille-Cassis est arrivée sur la table. « L’important, c’est de leur proposer en post-traitement des activités, des événements, des week-ends. Tout est parti d’une idée de la psychologue de l’équipe Cap’AJA, qui souhaitait leur proposer une course, notamment Marseille-Cassis, révèle Fanny Alvarez. C’est un événement important qui est très cadré, avec la voiture balai si besoin. C’est une proposition qui vient de notre côté que l’on a rapidement imaginé en collaboration avec l’AMU (Aix-Marseille Université) et des étudiantes en APAS, et que l’on a proposé aux jeunes. Une quinzaine a souhaité répondre présent, et donc six jeunes en rémission de cancer prendront le départ dimanche. »

Parmi ces six participants, on retrouve Lili Rose, 25 ans seulement. « Je fais tous les entraînements, avec la volonté de rester dans le respect du corps et de ses limites. J’ai hâte de voir comment ça va se passer, j’ai entendu dire que c’est un très bel événement à vivre. » La jeune femme a hâte d’être à dimanche. « Pour le moment, il n’y a pas d’inquiétude, que de la joie, assure Lili Rose. Terminer la course serait incroyable. Ce sera une belle revanche d’y arriver. J’avais 17 ans quand j’ai eu mon cancer, j’en ai aujourd’hui 25. Je pense qu’il y a beaucoup d’émotions sur la ligne d’arrivée. »

L’émotion sera également au rendez-vous du côté de Fanny Alvarez. « Pour moi aussi, ce sera un sacré défi, je vais courir avec eux. Depuis janvier, ce sont les étudiants APAS de l’AMU ont proposé d’être avec eux lors des entraînements. Il y a donc eu une vraie volonté d’encadrer ces participants et de les mobiliser tout au long de l’année en vue de Marseille-Cassis. Au total, on sera 13 à courir. Il y aura bien évidemment les 6 jeunes, deux médecins, les étudiants APAS, les référents de l’AMU et, le mari d’une patiente et moi-même. »

L’infirmière de l’Institut Paoli-Calmettes en est convaincue : « pour moi, ils ont déjà tout gagné. Se donner un objectif sur le long terme, c’est compliqué. D’avoir été régulier, de se tenir à un objectif, pour moi, c’est déjà énorme. Le but de cette course, c’est leur montrer qu’ils sont capables, même après un cancer, de reprendre confiance en leur corps, de se donner les moyens. »

C’est cet état d’esprit combatif et résilient qui anime Guillaume, prêt à prendre part à son premier Marseille-Cassis ce dimanche. « J’ai été diagnostiqué en 2022, on m’avait dit que ce serait dur, qu’il y avait peu de chances que je reste en vie, que ça dure longtemps. Alors, je me suis battu. Et aujourd’hui, pouvoir prendre part à un événement comme celui-là, c’est incroyable, confie le jeune homme. Je sais qu’il y a la volonté de courir tous ensemble, de ne pas se lâcher pendant la course. Le chrono importe peu, l’objectif est tout autre. Pour ma part, ça va être incroyable. Ça va me permettre de me sentir vivant. Et aujourd’hui, c’est bien ça le plus important. »

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