Philippe Tauvel : « Consolider la dimension du sport écologique »

Icon Sport

Philippe Tauvel, responsable de l’engagement et des actions sociétales à la MAIF, revient sur les Etats Généraux ainsi que sur l’importance des autres mesures mises en place.

Quel bilan tirez-vous des Etats Généraux ?

A travers les Etats Généraux, nous avons tiré un bilan intitulé le Manifeste du Sport Planète. Cela va nous servir de feuille de route pour les années à venir, qui propose des pistes à la fois ambitieuses et concrètes, concrètes et pratiques aussi. Par catégorie d’acteurs (fédérations, éco aventuriers…), nous avons recensé des solutions assez concrètes à proposer. Cela a été plutôt une satisfaction de voir que des organisateurs de toutes tailles ont joué le jeu. Nous avons mis en place une tribune libre concernant le manifeste. Il s’agit de prendre un engagement sur l’année sur une des sept thématiques évoquées, à savoir les déchets, l’alimentation durable, la mobilité, la gestion de l’eau. Ces sujets mettent en avant les causes dans lesquelles peuvent être engagées certains citoyens. S’impliquer dans une de ces causes offre le droit d’être signataire de la tribune. Nous sommes aussi dans des logiques où on essaye, via des biais sympathiques, d’inciter les gens à se poser une question sur leur façon de se comporter et d’avoir la possibilité de s’engager individuellement sur certains sujets. Cette dynamique a été facilitée par les Etats Généraux. Grâce à cet événement, on a pu produire le manifeste. La course de Xavier Thevenard autour de l’Île-de-France pour sensibiliser à la cause écologique a aussi pu montrer que le sport peut s’adresser d’une façon concrète sur certains sujets comme les corridors écologiques et les puits de carbone qu’il est nécessaire de préserver, voire même de développer.

De quand date l’engagement de la MAIF dans le sport et l’écoresponsabilité ?

Fin 2019. Après réflexion, on s’est dit que la dimension écologique était véritablement le sujet de base. Si on n’a pas une planète qui est vivable, cela va créer plein de désordre dans tous les sens, que ce soit économique, social. On a donc décidé de rassembler nos prises de paroles et nos actions sur cette thématique de l’écologie. Fin 2019, nous avons proposé à nos différents partenaires sportifs de travailler avec douze autres catégories de partenaires, qui sont des associations qui travaillent pour la protection de la nature et on a décidé de mettre tout ce petit monde en commun pour travailler ensemble. On s’est rendu compte qu’il y avait des synergies et une volonté de coconstruire des programmes d’actions ensemble. Et puis, la bonne nouvelle, c’est que ces actions de communication, au-delà de générer de l’impact sur le terrain dans la conscientisation des choses, des pratiques plus écoresponsables, c’est quelque chose qui nous a fait mieux connaître dans le domaine du sport.

« On consolide des choses un peu plus concrètes sur la dimension du sport écologique »

Sur quels critères choisissez-vous les ambassadeurs et les partenaires ?

Ça change un petit peu en fonction de la façon dont on mature sur le sujet. Au début, nous voulions être identifiés comme un acteur de l’assurance du sport. On a noué des partenariats avec la FFVolley et la FFBB. On a changé notre approche dans les partenariats en se repositionnant sur les enjeux environnementaux et écologiques. Récemment, on a conclu un partenariat avec la Fédération Française de Triathlon parce qu’on savait qu’on avait de vrais programmes sur la pratique du sport nature à faire avec eux. Aujourd’hui, on ne choisirait plus les partenaires de la même façon.

De la même façon qu’on ne choisit pas forcément les ambassadeurs de la même façon. Au début, on a commencé à créer un team avec Charlotte Bonnet et on était sur des sujets de prévention des risques, de noyades par exemple. On a aussi en ambassadrice Justine Dupont. Il est intéressant de collaborer avec une figure emblématique du sport nature et de l’accompagner dans son objectif de réduction d’impact. Comment avoir le moins d’impact possible sans interdire aux athlètes de pratiquer certains sports, ce n’est pas évident.  De même que nous avons pu intégrer Xavier Thevenard, très exigeant quant au choix de ses partenariats. On a pu monter ce partenariat avec lui grâce à la mise en place du programme Sport Planète et on se rend compte qu’on peut vraiment coconstruire des actions ensemble. On fait la même chose avec Coralie Balmy, ex-nageuse olympique. Elle a une association pour l’initiation des gamins à l’aisance aquatique tout en leur faisant découvrir des enjeux de respect de la mer, les mammifères marins, etc. On a été chercher des sportifs qui avaient, eux-mêmes, un propos écologique et des actions concrètes que nous pouvons amplifier en tant que partenaires. Donc, au fur et à mesure qu’on avance, on change un petit peu et on consolide des choses un peu plus concrètes sur la dimension du sport écologique.

D’autres fédérations et ambassadeurs vont-ils vous rejoindre ?

Je ne pense pas. Cependant, on ne s’interdit pas d’aller chercher un programme qui est complètement en résonance avec Sport Planète chez certaines fédérations. On n’est pas partenaire de la Fédération française de Golf, mais on est partenaire de FFGreen, qui développe des programmes de recherche autour de l’écologie pour mieux préserver la biodiversité sur l’ensemble des parcs de golf. Le but du jeu est d’accompagner toutes les catégories sportives à réaliser leur transition écologique. Certaines partent de plus ou moins loin. Pour d’autres, c’est plus ou moins facile parce qu’effectivement, il y a des sports nature qui par essence sont dans une logique de respect de la nature. Pour d’autres sports, c’est moins évident. Et puis on se rend compte aussi que quand on travaille sur l’écomobilité, le travail que l’on fait avec certaines fédérations pourra servir à d’autres. Nous tendons à consolider ce qu’on fait avec les fédérations actuelles, de modéliser puis d’apporter des bonnes solutions qui profitent à tous.