Objectif Tokyo 2020 pour le CREPS CNEA Font-Romeu

Les 2 et 3 octobre aura lieu le Symposium international entraînement en altitude au CREPS CNEA Font-Romeu. Nicolas Bourrel, responsable du service accompagnement à la performance, parle de cette préparation pour les JO.

Pourquoi organisez-vous le Symposium international « altitude, hypoxie, chaleur & performance » ?
Nous souhaitons réunir des spécialistes mondiaux le 2 et 3 octobre 2020 au CREPS CNEA Font-Romeu (Pyrénées-Orientales), c’est-à-dire des scientifiques, des entraîneurs, des fédérations pour revenir ensemble sur les travaux engagés pour la préparation des Jeux olympiques de Tokyo 2020, d’apporter des connaissances sur les conditions spécifiques dans lesquelles les athlètes ont pratiqué, hypoxie, chaleur, humidité, entre autres, et de trouver des évolutions et des solutions sur leur préparation et leurs entraînements pour les JO 2024 à Paris. Des médecins et des représentants du CHU de Montpellier et Toulouse seront aussi présents car la performance et l’activité physique concernent aussi la santé. Pour finir, nous avons des universités partenaires qui seront représentées par les scientifiques présents.
Avez-vous déjà organisé un Symposium international auparavant ?
Oui, la première édition en 2018 avait pour titre « De Mexico 1968 à Paris 2024 ». Nous avons discuté de l’histoire et de l’évolution des méthodes depuis les Jeux olympiques de Mexico. Il y avait onze pays représentés et nous espérons qu’il y en est autant cette année car nous avons une communication très axée vers l’étranger. Le symposium de 2020 est dans la continuité du premier, nous regardons les enjeux futurs et nous faisons le point sur l’hypoxie et le suivi des athlètes. Nous cherchons à aller plus loin qu’au premier. Les questions évoluent en fonction de ce qui se passe dans le monde. Par exemple, aux JO de Tokyo il fera environ 38 C° avec de l’humidité, il faudra que les athlètes s’adaptent.
 

 
Qu’est-ce qui fait la reconnaissance au niveau mondial du CNEA Font-Romeu ?
À l’origine, le gouvernement a décidé de construire cet établissement pour préparer les JO de Mexico et améliorer les performances des sportifs. Au sein du centre, nous avons accueilli environ 50 % de pays étrangers, c’est une source d’inspiration pour les sportifs, qui partagent leurs expériences, parlent entre eux, créent du lien. La reconnaissance se fait aussi à travers les résultats qu’ont obtenus les athlètes à la suite d’un camp d’entraînement en altitude à Font Romeu.
En quoi l’environnement de Font-Romeu est propice à la performance et à la préparation des JO ?
Nous sommes situés en altitude, ce qui permet une amélioration des performances. De plus, le cadre, soleil et nature, dans lequel sont les sportifs leur permet de se recentrer sur leurs projets et sur eux-mêmes. C’est un environnement propice pour l’aspect physiologique, mais aussi pour le bien-être, il permet la remise en phase, les athlètes se retirent de la vie citadine pour une vie montagnarde. De plus, nos installations sont prévues pour la pratique à haut niveau dans de nombreuses disciplines et nous possédons une salle d’entraînement hypoxique-chaleur-humidité. En dehors du centre d’optimisation des performances, nous avons des entraîneurs, un personnel médical, un service restauration, des hébergements. Par ailleurs, nous avons lancé un processus de rénovation en 2011, qui a permis la remise à neuf de la piscine et de l’hébergement. En 2019, la région Occitanie a financé la création du bâtiment d’accueil et celle de la piste d’athlétisme. Ces évolutions futures serviront à individualiser l’approche auprès des sportifs.
 

 
Quelles sont les disciplines qui vont venir sur le site dans la perspective des JO de 2020 et/ou 2024 ?
Le centre est ouvert à toutes les disciplines pour des stages de quatre jours, focalisés sur l’aspect de cohésion ou plus long. La difficulté réside dans l’espace disponible, nous ne pouvons pas accepter tout le monde, ainsi nous devons faire certains choix. La priorité va au très haut niveau français, puis aux internationaux. Quand ce sont des petits clubs qui demandent à venir, c’est plus compliqué de les accepter. De plus, des lycées et collèges, ainsi que le STAPS de Font-Romeu utilisent nos équipements. Nous avons plus de demandes et c’est aussi pour cette raison que nous souhaitons apporter des modifications au lieu, cela devient une nécessité.
Sur quoi êtes-vous focalisé pour l’instant ?
Sur Tokyo 2020. Des équipes sont venues s’entraîner en janvier, en boxe par exemple, et d’autres ont prévu leur stage en avril. En plus des séances d’entraînements, nous faisons de l’acclimatation à la chaleur. Les six derniers mois avant Tokyo, nous devons bloquer toutes les équipes, les horaires, c’est un gros travail pour le service accueil. Les équipes françaises sont prioritaires dans leur préparation. En ce qui concerne les JO 2024, nous avons déposé une candidature pour être Centre de préparation. Nous l’avons déjà été à ceux de Mexico, nous pensons avoir nos chances et se serait bien de l’être.

Propos recueillis par Jade Delattre-Buisset