Mondiaux en salle 2018 : Kevin Mayer en or au bout de l’effort

French Kevin Mayer during the Men Heptathlon competition on the third day of the IAAF World Athletics Indoor Championships, in Birmingham, UK, Saturday 03 March 2018. The championships take place from 1 to 4 March. Photo : VonderLaage / Icon Sport

Au bout d’un irrespirable 1 000m, Kevin Mayer s’est offert son premier titre mondial à l’heptathlon avec 6 348 points, six mois après avoir décroché l’or sur décathlon à Londres. A 26 ans, le Français est plus que jamais le patron des épreuves combinées…

 
Kevin Mayer n’en peut plus. Sa foulée se fait de plus en plus saccadée dans cette interminable dernière ligne droite du 1 000m. Son camarade de l’équipe de France Ruben Gado vient de le dépasser dans le dernier virage en lui criant « Allez Kevin ! », alors que Damian Warner s’apprête déjà à franchir la ligne d’arrivée. Le Canadien, admirable de volonté, a pris la tête à la fin du premier tour pour ne plus la lâcher. Le champion du monde du décathlon passe à son tour la ligne et s’écroule. Le suspense est insoutenable. Jusqu’à ce que le tableau lumineux affiche les résultats. Le nom de Damian Warner apparaît d’abord en premier, avec 6 343 points. Mais est vite remplacé par celui de Kevin Mayer… En bouclant son 1000 m en 2’39’’64, il vient de sauvegarder sa première place pour cinq points, grâce à un total de 6 348 unités !

Vingt-trois ans après Plaziat…

En étant sacré à Birmingham, Kevin Mayer prolonge sa domination sur les épreuves combinées, et devient par la même occasion le deuxième Français à être sacré à l’heptathlon, vingt-trois ans après Christian Plaziat à Barcelone. Pas forcément une bonne nouvelle pour ses principaux adversaires. Au premier rang desquels le Canadien Damian Warner, qui sait qu’il devra composer pendant encore longtemps avec le Tricolore de 26 ans…

La réaction de Kevin Mayer :

« C’est une médaille que je suis allée chercher au plus profond de moi-même. Ça n’a jamais été aussi difficile. Pendant le 1 000m, je me suis battu. J’ai vraiment failli tomber. Dans les cinquante derniers mètres, il n’y avait plus rien. Je poussais à chaque appui. Je sentais que mes épaules partaient en avant. J’ai donné mes tripes. C’est la première fois qu’on me voit aller chercher quelque chose comme ça. J’ai retrouvé ma foulée de cadet, à part les jambes qui chargent à la fin. Je suis content d’avoir fini comme ça ».

La rédaction