Mathilde Garandeau, le plaisir de la glisse jusqu’aux JO 2024

Banque Populaire du Sud

Le kitesurf fait son entrée aux Jeux Olympiques de 2024. Mathilde Garandeau compte bien s’y tailler la part du lion… ou mieux encore celle de Poséidon, divinité olympienne par excellence. Elevée à l’eau de mer par des parents passionnés de glisse, elle se fait très vite un prénom dans la famille Garandeau. Une vraie fratrie de jeunes espoirs tous plus talentueux les uns que les autres que ce soit Tom, l’ainé ou bien encore Noé, le petit dernier. Voile au vent sur son kitefoil, Mathilde se réinvente et se démarque. Atteinte du Covid en août de l’année dernière, elle n’a pu participé au championnat d’Europe mixte, mais performe en terminant quatrième au Championnats d’Europe en individuel en Pologne. Son intégration parmi les « Elles de Kite », accélérateur de performance dédié aux filles pour une relève olympique féminine assurée, n’est pas usurpée. Echange.

Mathilde, ton humeur du jour ?

D’être là avec tout le monde cela fait chaud au cœur, surtout après cette période des plus difficiles que nous venons de traverser. Je m’attendais à rencontrer que la Team voile Banque Populaire du Sud. Ce matin lorsque j’ai croisé des javelots dans l’ascenseur, je me suis dit : qu’est-ce que c’est que ça ? C’est vraiment chouette de partager avec d’autres sportifs dans des disciplines différentes. Je suis très contente d’être là.

C’est bien l’ambition de cette journée. Revenons sur la crise sanitaire, comment as-tu vécu cet intermède ?

Je l’ai vécu comme une pause assez bénéfique pour laisser le temps au temps.  J’ai deux frères passionnés de glisse et c’était très joyeux de se retrouver, ensemble, sur du temps long.

Dans ta réponse, nous entrevoyons le clan Garandeau. Peux-tu nous en dire plus ?

Mon petit frère Noé est là, en train de danser. Le sport c’est notre culture familiale. Mon grand frère Tom a participé aux Jeux Olympiques de la jeunesse. Tous les deux font de la planche à voile. Mon père nous a donné sa passion glisse. Petits, on a débuté en faisant des stages d’été au yacht-club de Mauguio-Carnon, dont Maman est la présidente. Bien qu’elle soit Auvergnate, elle aime l’eau ce qui fait que l’été nous partons tous en croisière.

Tu te démarques en bifurquant vers la discipline du Kitesurf…

Oui un « sport neuf » pour moi avec la découverte du foil. Mais mon aventure avec la glisse a commencé vers les 8 ans avec un Optimist. J’ai commencé dans le même groupe que Noémie Payet qui est présente aujourd’hui. C’est très sympa de se retrouver ici grâce à la Banque Populaire du Sud. Ensuite, je suis passée à la planche à voile. Puis j’ai sauté le pas, dans l’eau, avec le kitesurf… un peu poussé par mes entraineurs pour aller plus loin et viser plus haut.

Explique-nous ta discipline ?

Le kitesurf est l’un des sports les plus cool que tu peux pratiquer sur l’eau. Ce sport nautique combine à la fois un cerf-volant et une planche pour te propulser sur l’eau. Il n’est pas nécessaire d’avoir un spot à vagues pour le pratiquer. Il est aussi possible d’en faire sur des lagons plats, comme sur des mers agitées ou en grosses vagues. Ce qu’il faut c’est du vent et de l’eau, de la technique et beaucoup d’envie ! Il y a aussi le kitefoil qui consiste à naviguer avec un foil sous la planche, qui peut ainsi ne plus être en contact avec l’eau tout comme un tapis volant. Le plaisir est intense.

Ton premier podium…

Une régate de ligue en Optimist. Une sensation de fou lorsqu’on accède au podium face au public. Puis, il y en a eu d’autres car cela marchait bien… en planche à voile, aussi. J’ai été championne de France… et surtout avec mes deux meilleures amies. Nous étions toutes les trois sur les marches du podium. Trop TOP ! j’étais très jeune, je devais avoir 13 ans. Etant dans la même équipe, nous avons demandé que notre coach monte avec nous sur le podium. C’était génial. Et puis, bien sûr, par la suite il y a eu les podiums pour le titre de championne de France de kitefoil en 2018 et celui de troisième au championnat de France en 2019.

Ton astuce pour remonter sur le kite après une défaite…

Ce n’est pas une astuce mais j’ai confiance en ma détermination et à mon esprit qui se veut positif. Il faut toujours savoir tirer des leçons de l’échec. Le coach dont j’ai parlé m’a vraiment appris cela et aussi l’envie de gagner. Il ne faut pas être là uniquement pour le plaisir, mais il faut le garder intact dans une partie de sa tête et de son corps. Sans plaisir nous ne pouvons pas arriver au sommet. J’en suis convaincue. Après des semaines et des semaines d’entraînement on peut se demander parfois : qu’est-ce que je fais là ? Je préfèrerais être avec mes amies en train de boire un verre. Il faut savoir faire des pauses. Le confinement a aussi permis cela.

Bouton sur pause, alors ?

Oui, bouton sur pause pour retrouver la sensation unique du plaisir. On n’en parle pas beaucoup dans le sport. On évoque souvent l’envie de gagner, le dépassement de soi. Pourtant on voit de plus en plus de grands sportifs le faire.

Tu envisages ta vie professionnelle vers quels horizons ?

Je viens d’avoir mon bac. Maintenant, Je souhaite entreprendre des études d’ingénieur en mécanique aéronautique et aérospatiale avec un aménagement sportif de haut niveau. Si je peux faire un métier dans l’environnement de ma discipline, ça serait le top ! Je suis aussi passionnée d’aviation. Devenir pilote de ligne me fait rêver tout autant que les Jeux de Paris 2024. J’ai mon brevet d’initiation à l’aéronautique. De plus, j’adore faire des voyages. Aller à la rencontre d’autres cultures et modes de vie est une vraie richesse. Dans le cadre du kite, je suis partie une semaine au Mexique et en Pologne. C’était vraiment géant. Je souhaite une vie professionnelle riche de tout cela.

Le cursus de Thomas Pesquet doit t’inspirer ?

Oui. C’est un grand fan de sport aussi. C’est, comme pour beaucoup de jeunes sportifs français, un modèle pour moi. Il a fait un parcours que j’aimerais emprunter. Après l’aéronautique, c’est forcément l’aérospatiale. Mon film préféré c’est Gravity. Je peux en parler des heures. Un chemin tracé à la Thomas Pesquet cela me plairait bien. Je crois beaucoup en la vie et au destin. Si cela se passe, c’est que c’était écrit. Par contre, il faut toujours aller chercher son destin. Il ne se dévoile pas comme cela. Si je suis là aujourd’hui, c’est que j’ai tout fait pour être avec vous, n’est-ce pas ?

Le stress, tu connais ?

Oui bien sûr. Lorsque j’étais plus jeune, j’étais très stressée. J’ai appris à me contrôler. Je me gère seule sans préparateur mental.

Ton ambition…

Bien entendu, les jeux olympiques de 2024 et être à la hauteur de ce rendez-vous d’exception. Mais pas que ! C’est aussi garder le plaisir, le plaisir de la glisse doit être au-dessous de tout. Lui seul alimente la passion et propulse à la victoire. Si on perd le plaisir cela ne marche pas, cela ne marche plus.