Marine Boyer : « Je veux laisser ma trace »

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Marine Boyer a été nommée capitaine Sport Planète par la MAIF comme 6 autres athlètes (Sandrine Gruda, Claire Supiot, Méline Robert-Michon, Chloé Trespeuch, Élodie Clouvel et Charlotte Bonnet). Au Golf National de Saint-Quentin-en-Yvelines, lors de la présentation des capitaines, la gymnaste française a évoqué son souhait de « laisser une trace », les Jeux de Paris et son après-carrière. 

Qu’est-ce que cela vous fait de participer au mouvement Sport Planète ?

Déjà je suis contente d’avoir été appelée en tant que capitaine ! Je suis la plus jeune donc je suis novice dans le milieu mais mon père était élagueur, donc je suis quand même attachée à tout ce qui peut tourner autour de la nature. L’objectif pour moi est d’acquérir des connaissances sur ce sujet mais aussi de partager ces moments avec mes co-capitaines. Quand j’aurai arrêté la gymnastique, je veux me dire que j’aurai laissé une trace dans ce monde.

Vous parlez de « laisser une trace », être engagée c’est important pour vous ?

Plus je grandis, plus je trouve que c’est important ! Il y a des choses que l’on sait mais qui ont besoin d’être rappelées. Alors qu’elles sont juste logiques et qu’on ne les met pas forcément en place. Je pense que c’est important pour nous, sportives de haut-niveau, de pouvoir faire une piqure de rappel à propos d’actions qui sont normales, ou pas, et qui devraient être faites, ou pas.

Est-ce une chose difficile d’inclure l’écologie dans son quotidien d’athlète de haut-niveau ?

En soi, je ne pense pas que ce soit difficile, c’est surtout une question de volonté. On est dans le bain ou non : certains vivent à la campagne et peuvent avoir un lien plus fort avec la nature. Si on décide de faire le tri, de donner des affaires, etc., on peut aider à avoir une meilleure planète. Il y a forcément des choses que l’on ne sait pas, on est là pour écouter et donner des conseils quand on peut le faire.

2024, année olympique. Comment se déroule votre préparation pour les Jeux ?

Alors là je suis en reprise, j’étais en vacances après les Championnats du Monde et j’ai fait un break parce que c’était nécessaire tant mentalement que physiquement. Donc c’est dur parce qu’en plus c’est ma dernière année donc j’en demande beaucoup à mon corps. J’y vais par étapes, j’essaye de ne pas trop me prendre la tête. J’avais pris une pause après les Jeux de Tokyo. Cette année, le plus important est d’être dans l’équipe pour les Jeux et je ferai en sorte d’y être !

Quand on est gymnaste à ce niveau, on a le temps de souffler entre les compétitions ?

Il faut savoir qu’une gymnaste ne s’arrête pas beaucoup, j’ai une semaine de vacances en été, une autre en hiver. Quand on s’arrête un peu plus que les autres, ça devient compliqué ! Je me suis dit que si je reprenais, je le ferais pour prendre du plaisir. Et puis des choses ont changé, j’ai pris une préparatrice mentale, je vois un kiné tous les jours pour mieux tenir à l’entrainement. Et ça fonctionne bien !

Vous parliez de prendre du « plaisir » dans vos entrainements, en compétition. C’était essentiel pour vous ?

J’ai repris pour ça : si je ne me fais pas plaisir, j’arrête. Cela change tellement le regard que l’on a sur la gym. Faire du haut-niveau pour faire du haut-niveau, il n’y a plus de sens. Faire son sport pour soi, parce qu’on s’en fout de ce que peuvent penser les autres, c’est le plus important. On est dans un sport de jugement où on te pointe du doigt pour chaque action. Je ferai au mieux pour l’équipe parce que je suis aussi capitaine mais à certains moments, il ne faut penser qu’à soi.

D’ici juillet prochain, quelles compétitions vous attendent pour convaincre le staff français ?

La compétition la plus importante est les Championnats d’Europe à Rimini, en avril prochain. Il y aura aussi des Coupes du Monde, mais on n’en fera qu’une sur les quatre. Le Championnat de France est aussi qualificatif pour les Jeux. Mais il n’y a pas que des compétitions pour me démarquer, il y a aussi des tests internes au groupe France.

En octobre dernier, vous avez été récompensée par équipes aux Mondiaux. L’objectif pour vous est de rester sur cette lancée ?

Complètement. On a fait un tour parfait et ça l’a fait ! Cela nous a motivé à retourner à l’entrainement pour travailler les difficultés et on se permet de croire à une médaille chez nous en 2024. À Paris, on va faire les choses comme on sait les faire. À Tokyo, on pensait tellement à la médaille qu’elle nous est passée sous le nez. Si on se met moins la pression de la médaille et qu’on se concentre sur notre boulot, on sera contente de nous quoiqu’il arrive. On veut penser au résultat mais avant, il y a du travail !

On fait un bon dans le temps en septembre prochain, après les Jeux. Qu’est-ce qui vous attend ?

Avec Sport Planète, on va faire le Mont-Blanc : ça va être génial ! Je voulais faire le Kilimandjaro, mais quand on m’a proposé ça j’ai tout de suite répondu « oui ». Ça fait un petit entrainement (rires). Après ça, je vais commencer des études avec une école de mode. Mais j’essaye de pas trop me prendre la tête sur cette année et de voir un peu plus tard. Cette année je veux me concentrer sur les Jeux, prendre les opportunités qui me sont données, prendre le temps d’accepter ma fin de carrière parce que ce n’est pas facile et trouver cette balance entre le sport et « l’après ». Je vais arrêter la gym mais pas le sport ! Il me faut un milieu où je pourrai m’épanouir.