Margot Chevrier : « Mes meilleures perfs au meilleur moment »

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5e aux championnats d’Europe en salle, la perchiste de la Team SPORTMAG a pu s’exprimer, et se rapprocher encore d’une première médaille internationale. Journal de bord avec la Niçoise.

Commençons cet entretien avec une actualité : vous faites désormais partie de la Team Sport Santé 2024. Pouvez-vous nous en dire plus ?

C’est une initiative lancée par le Groupe Pasteur Mutualité qui sponsorise ma fac et plusieurs CHU. L’idée est d’accompagner jusqu’aux Jeux plusieurs athlètes qui sont également professionnels de santé ou étudiants en santé. L’objectif, c’est de promouvoir le sport-santé, un vrai enjeu pour le grand public au-delà de Paris 2024. On utilise la visibilité que nous offrent les Jeux en France pour promouvoir cet enjeu, par des interventions et notre image. L’idée n’est pas de mettre en avant le Groupe Pasteur Mutualité, mais vraiment le sport-santé. On a fait le lancement à la Villa M, où on a accès à des salles de conférence et ressources presse. C’est un projet très intéressant, afin que cela touche beaucoup de personnes. Ça permet aussi de montrer qu’étudier en santé et être sportif de haut niveau, c’est possible !

« La première fois que j’arrive vraiment à m’exprimer comme je veux en championnat »

Pour revenir sur les derniers championnats d’Europe indoor : quel bilan vous en tirez, à froid ?

A froid, c’est vrai que mon ressenti a un peu évolué : quelques heures après la finale, j’aurais certainement pleuré au téléphone ! Sur le coup, j’étais très déçue. Je termine 5e, et je me sentais très proche du podium. Je ressassais mes derniers sauts, les petites erreurs. Quand on est sur le tapis, on se dit que ce n’est pas possible, qu’on pouvait forcément faire mieux. En début de saison, si on m’avait dit que j’allais faire 5e aux Europe, j’aurais certainement signé tout de suite !

Comment avez-vous vécu ce concours à Istanbul ?

En fait, c’est la première fois que j’arrive vraiment à m’exprimer comme je veux en championnat. Aux Mondiaux, en qualifications, je faisais 4m50. Aux Europe, je fais 4m55, puis 4m60 en finale. Ce n’était pas évident avec les horaires, tôt le matin et avec qualif et finale très rapprochées. Dix minutes avant la chambre d’appel, je me luxe l’épaule ! Et en plus, j’ai fait une sacrée chute qui m’a bien sonné. Ça faisait longtemps que je n’avais pas sauté de cette façon en championnat, d’autant plus dans ces conditions. J’ai fait mes meilleures perfs au meilleur moment, malgré un début de saison un peu timide. C’est un bon pas en direction d’une médaille internationale.

« La clavicule de Gabriel, une reprise anticipée du stage en CHU ! »

Et ensuite, comment s’est passée la transition entre saison hivernale et estivale ?

La luxation s’est bien fait sentir ! J’avais super mal, et je ne pouvais plus mettre la main dans le dos. Une luxation tire énormément les tendons, et l’épaule en contient beaucoup, c’est une des articulations les plus complexes. Ça a tenu à Rouen, et ça s’est bien passé. Ensuite, les vacances étaient en quelque sorte un petit stage de médecine, avec la fracture de la clavicule de Gabriel (Tual, son compagnon et athlète de l’Equipe de France sur 800m). C’était une reprise anticipée du CHU, et j’ai pu le rassurer et m’entraîner un peu à la fois ! J’ai enchaîné avec trois semaines en réanimation à l’hôpital et l’entraînement en parallèle. Désormais, je vais partir en stage à Séville, avant un rassemblement Equipe de France à Monaco en mai. Je teste une nouvelle approche, avec un gros bloc dédié entièrement à la préparation physique, sans sauter. Ensuite, ce sera fait et je me concentrerai sur la perche. C’est une tentative, à voir si ça me plaît et que je l’installe pour les prochaines saisons. La perche me manque, mais je sais que ce sera un confort de reprendre avec ce bloc musculation dans les pattes.