Louis Laurent : « J’ai gagné, mais j’ai eu chaud ! »

Vice-champion du monde l’an dernier, Louis Laurent est devenu champion d’Europe en Sambo Combat, dans la catégorie des 90kg. Un soulagement pour le Tricolore qui a vécu une compétition plus intense que prévu en raison d’une blessure.

 

Louis, comment avez-vous abordé ces championnats d’Europe ?

Avec l’envie de gagner, tout simplement. Depuis les championnats du monde, je savais que l’adversaire contre lequel j’avais perdu en finale avait pris sa retraite. Du coup j’étais forcément l’un des favoris pour la victoire. Je me suis bien préparé et j’ai tout fait pour arriver dans la meilleure forme possible pour cette compétition. J’avais beaucoup plus de pression qu’aux championnats du monde, car personne ne me connaissait l’an dernier, alors que cette fois, j’étais plus attendu.

Justement, comment s’est déroulée la compétition ?

J’ai bénéficié du pire tirage possible ! J’ai dû affronter un Russe, un Biélorusse puis un Ukrainien, soit les trois nations fortes du sambo. J’avais donc encore plus la pression, mais j’ai fait ce qu’il fallait pour passer les tours les uns après les autres. En fait, mon premier combat était ma finale. C’était l’adversaire le plus compliqué et le plus difficile à passer. Face au Russe justement, je me suis fêlé et déplacé un métatarse. J’étais donc beaucoup moins en confiance pour la suite de la compétition.

Comment avez-vous géré cette blessure ?

J’étais encore chaud pour la demi-finale, vingt minutes après, donc ça allait. Par contre, pour la finale, il y avait cinq heures d’attente. Une heure et demie avant le combat, je ne pouvais pas poser le pied par terre. Peu avant le combat, j’ai pensé à déclarer forfait. Finalement, je me suis bien échauffé, on m’a mis un strap, j’ai mis un pot entier de baume du tigre sur mon pied et j’y suis allé. Avec l’adrénaline, c’est passé. J’ai gagné, mais j’ai eu chaud !

Vous êtes judoka à la base, pourquoi avoir opté pour le sambo ?

Chaque année, le judo change ses règles. De mon point de vue, c’est un sport dans lequel on est complètement bridé. J’ai donc voulu passer à autre chose. Je me suis mis à la boxe anglaise, puis j’ai découvert le sambo. C’est une discipline qui me parle et me convient parfaitement.

Est-ce une activité compatible avec votre vie professionnelle ?

Oui, mais c’est compliqué (rires). Je suis à la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP) depuis sept ans, mais je ne bénéficie d’aucune aide. Je dois payer moi-même mes billets pour me rendre sur les compétitions. Après, chez les pompiers, on peut s’entraîner tous les jours, donc c’est l’idéal de ce point de vue là. Lors de mes jours de garde, je m’entraîne deux heures le matin et une heure et demie le soir. Quand je n’ai pas fait de nuit blanche, j’essaye de m’entraîner au maximum.
 

Propos recueillis par Olivier Navarranne