L’Olympisme se fait une place dans les Ehpad

CROS Occitanie

Service civique au sein du CROS Occitanie, Hugo Lesne s’est lancé dans un projet passionnant : celui de faire entrer l’Olympisme au sein des Ehpad.

Héritage : voilà un mot qui revient inlassablement à l’approche des Jeux de Paris 2024. Il est en effet crucial que ce rendez-vous puisse permettre de créer un héritage pour le sport en France. Dès lors, la communication en vue de ce rendez-vous planétaire est principalement axée vers le jeune public. Ce dont Hugo Lesne s’est rendu compte. « Au mois de janvier, cela fait un mois que j’étais au CROS Occitanie en tant que service civique. J’ai vu que les sensibilisations que l’on propose autour du sport et des valeurs de l’olympisme étaient surtout dédiées au public scolaire, afin de s’inscrire dans la notion d’héritage de Paris 2024. Je me suis ainsi rendu compte qu’une partie de la population, les personnes de grand âge en particulier, n’avaient pas les mêmes informations que les autres. Ça m’a marqué, et je me suis donc lancé ce défi. »

Une idée née en début d’année

Ce défi, c’est celui de faire entrer l’Olympisme dans les Ehpad. « J’ai soumis l’idée à ma directrice, Émilie Lepron, pour lui faire part de ce constat. Très rapidement, elle a vu que c’était un projet qui me tenait à cœur. Nous avons commencé par réfléchir à comment les approcher. Nous avions vraiment ce manque, nous n’avions pas de contacts, ni de connaissance de ce public. J’ai contacté l’association Solidarité Seniors qui m’a beaucoup aidé, je lui avais partagé l’idée au mois de mars. J’ai pu avoir des contacts concrets et directs. » Au fil des semaines, le jeune homme de 23 ans continue de travailler pour mettre en place, de A à Z, ce projet unique.

« Je savais qu’il me fallait aussi un support vidéo et un thème », souligne Hugo Lesne. « J’ai remarqué qu’il y avait beaucoup de femmes dans les Ehpad et je dois dire que cette thématique du sport féminin m’intéressait tout particulièrement. J’ai donc concentré ce projet et ce support vidéo sur base d’archives depuis 1924 jusqu’à 2024. C’est une rétrospective olympique qui retrace, au fil du temps, l’évolution du sport et les performances des grandes championnes françaises que nous avons eues. » Trois interventions d’une heure dans des Ehpad ont d’ores et déjà eu lieu. « Aujourd’hui, le projet avance très bien. On est presque à dix Ehpad visités entre le mois de mai et de juin. L’objectif est d’essayer de voir comment le projet peut évoluer, il va prendre plusieurs tournures. Le support évolue aussi sans cesse, en fonction de ce qui intéresse les résidents. »

Un défi colossal mais réussi

En effet, s’adresser à un public aussi âgé était un défi colossal, ce dont le jeune homme avait conscience. « J’ai un public qui est très difficile, et qui est très différent, il faut essayer de capter son attention. Par la vidéo et la voix, cela me paraissait être le bon moyen. C’était un défi, mais c’était intéressant. C’est comme parler à un enfant qui a entre 5 et 7 ans, pour capter l’attention, ce n’est pas simple. Il faut regarder dans les yeux, et utiliser les bons mots. » Dès lors, l’idée de proposer une rétrospective s’est rapidement présentée comme une évidence. « Cet aspect historique, il les concerne tout particulièrement. La plupart sont nés dans les années 1930. Cette évolution du sport s’inscrit dans leur vie, elle concerne la société en général au fil du temps. Le retour est évidemment positif, car j’ai des personnes qui me parlent de leurs souvenirs. J’ai notamment échangé avec une personne qui m’évoquait ses souvenirs avec Micheline Ostermeyer, notre première championne olympique française en athlétisme. Elle me disait qu’elle était l’une de ses amies. Il y a pour moi cette mission de raviver leurs mémoires et d’attirer leur attention sur l’évolution du sport. »

Grande première en France, ce projet est pour le moment uniquement développé en Occitanie. Mais son créateur ne manque pas d’idées. « Proposer ce projet au Comité d’organisation de Paris 2024 fait partie de mes objectifs. Ce projet a déjà été présenté de manière non officielle, afin de savoir s’il pouvait avoir de l’avenir à deux ans des Jeux olympiques et paralympiques. Nous avons eu un retour positif. », se réjouit Hugo Lesne. « C’est une sacrée fierté. J’espère porter ce projet le plus loin possible. »