Loïc Rosetti : « La situation est critique dans les UFR STAPS »

En cette rentrée 2020, la situation au sein des UFR STAPS est alarmante. La situation sanitaire liée à la Covid-19 a renforcé les nombreuses difficultés au sein de la filière, comme alerte Loïc Rosetti, président de l’ANESTAPS (Association Nationale des Étudiants en STAPS).

Depuis la rentrée, quelle est la situation au sein des UFR STAPS ?
La situation est critique. Ça se passe très mal au sein de l’ensemble des UFR STAPS. Les associations et les étudiants nous ont fait remonter énormément de dérives. Aujourd’hui, il y a par exemple des amphithéâtres de 300 places qui sont remplis par 350 personnes. La situation actuelle par rapport à la Covid-19 pousse des étudiants à être assis dans les couloirs. Nous avons des étudiants qui sont obligés d’avoir leurs ordinateurs sur les genoux pendants les cours, mais aussi des cours, aussi bien théoriques que pratiqués, réalisés dans les couloirs. De plus, certains étudiants se dévouent parfois pour rentrer chez eux afin de faire respecter les normes sanitaires. Il y a aussi des enseignants qui ne sont pas en mesure de respecter le temps d’incubation, car il y a des cours qu’ils doivent donner. La situation est plus que jamais dramatique dans les UFR STAPS.
 
Aujourd’hui, qui ne joue pas son rôle ? Le Ministère de l’Enseignement supérieur ?
Pour nous, il est évident que la responsabilité de cette situation revient au Ministère de l’Enseignement supérieur. Cela fait de nombreuses années que l’ANESTAPS demande un traitement spécifique pour la filière STAPS. En effet, c’est une filière particulière en raison de son attractivité. Cette année encore, 7000 jeunes ont été laissés sur le carreau et n’ont pas pu intégrer cette filière. La crise du Covid-19 met en lumière les dérives qui existaient déjà en STAPS. Le manque de moyens rend la situation intenable. Plus d’enseignants, plus d’infrastructures, une meilleure capacité d’accueil… tout cela demande des moyens. Or nous avons l’impression que la filière STAPS est oubliée.
 

 
La situation peut-elle évoluer rapidement ?
Pour la rentrée universitaire, c’est déjà trop tard. Nous souhaitons désormais qu’il y ait une réaction rapide de la part du Gouvernement et plus particulièrement du Ministère de l’Enseignement supérieur. Les étudiants ne doivent plus être mis en danger lorsqu’ils viennent à l’université. C’est inacceptable. La solution que nous attendons, ce sont des moyens supplémentaires. Nous ne voulons pas une généralisation des cours à distance. Il faut que présentiel, mais pour cela, il faut des moyens supplémentaires. Les jeunes ont le droit d’étudier et de réussir correctement.
 
Quelle est la réponse adressée par le Ministère de l’Enseignement supérieur à l’ANESTAPS ?
Nous avons déjà eu plusieurs rendez-vous au Ministère. Malheureusement, nous n’avons jamais eu de réponse. Nous avons toujours eu l’impression de leur apprendre les difficultés qui existent dans la filière STAPS. Cela fait pourtant de nombreuses années que l’ANESTAPS interpelle le Ministère sur ce sujet. Un nouveau rendez-vous avec le cabinet de la Ministre est prévu cette semaine. J’espère vivement que nous aurons des réponses concrètes.

Olivier Navarranne