Limoges CSP, à jamais les premiers contre le racisme

Le Limoges Cercle Saint-Pierre s’engage dans une campagne de lutte contre les discriminations aux côtés de la Ligue des Droits de l’Homme. Un pionnier comme lorsqu’il devenait le premier club français de sport collectif à devenir champion d’Europe en 1993.

 
Lorsqu’on échange avec Kévin Boisseau, responsable marketing du Limoges CSP, on sent bien que le sujet le passionne. Contre les discriminations, l’ensemble du club historique du basket-ball s’engage avec force. « On a monté un projet en incluant tous les joueurs et les salariés du club. Nous avons contacté la Ligue des Droits de l’Homme qui a accepté de nous suivre dans notre combat contre le racisme et les discriminations dans le sport. »
On comprend alors vite que les tristes événements liés au racisme aux Etats-Unis et en France en 2020 a fini de convaincre les basketteurs limougeauds de s’engager dans la lutte. « Un club ne doit pas se cantonner aux résultats sportifs, poursuit Boisseau. Il doit être un acteur social et sociétal. Le racisme n’est pas une opinion mais un délit. La prise de parole sur ce sujet est taboue. »
 

« Le sport un vecteur d’inclusion »

 
Si d’autres préfèrent détourner le regard, le Limoges CSP, lui, prend le sujet à bras le corps en commençant par changer son identité visuelle. « Nous avons fait évoluer notre logo en remplaçant l’étoile de champion d’Europe par un poing levé pour matérialiser le combat. Toute notre communication est présentée en noir et blanc. De plus, nous avons dévoilé nos nouveaux maillots noirs avec des liserés blancs où sont inscrits les mots « No Racism ». »
 

 
Le club de la Haute-Vienne ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Le mois de mars est le support de nombreuses actions en faveur de la lutte contre les discriminations. Les joueurs de catégorie Espoirs se rendent dans les collèges et les écoles du territoire avec les antennes locales de la Ligue des Droits de l’Homme.
Ce mercredi 17 mars, le club organisait un colloque sur le sujet avec des intervenants prestigieux comme l’ancien footballeur réalisateur du reportage sur Canal+ « Je ne suis pas un singe », Olivier Dacourt et l’ex-capitaine du XV de France, Thierry Dusautoir. Un événement diffusé sur le réseau social Twitch. « Pour parler aux jeunes, on monte un projet artistique avec la création d’un clip avec l’artiste Manu Key qui sera dévoilé le 21 mars, détaille Kévin Boisseau. Nous travaillons aussi avec la marque Daömey pour la création d’un hoodie et d’un tee-shirt avec le message suivant : « Racism is a virus, we’re the antidote ». Il s’agit d’un projet à long terme. On veut être un acteur sociétal et un leader sur ces questions. Limoges, terre des jeux 2024, a le devoir de porter ce message. Le sport est un vecteur d’inclusion et non d’exclusion. »
 
La démarche du Limoges CSP a déjà trouvé son écho auprès de l’Association des Ligues Nationales de Sport Professionnel (ANLSP). L’ensemble des acteurs du sport ont désormais l’opportunité d’emboiter le pas du club présidé par Céline Forte dans la lutte contre les discriminations.
 

Loïc Feltrin