L’Europe à la rame : le projet fou de Christophe Gruault

Heliom

Le 1er mai, depuis Varsovie (Pologne), Christophe Gruault s’est élancé pour un périple de 2023 km, en solitaire, sur les cours d’eau d’Europe, en direction de Paris.

C’est au pied de la célèbre statue de sirène de Varsovie que Christophe Gruault a choisi de lancer son expédition. Ce 1er mai, à 10h00, cet insatiable voyageur et sportif amateur s’est ainsi élancé pour un périple de 2023 km, sur les cours d’eau d’Europe, en direction de Paris. « Dès l’origine, mon projet était de relier deux villes par des cours d’eau douce en continu », explique Christophe Gruault. « Cette idée m’a plu car elle illustrait bien à quel point cette ressource s’affranchit des frontières politiques et qu’il faut donc la considérer comme un bien universel. Ensuite, il a fallu passer d’un concept à une réalité. Dans un premier temps, il a été nécessaire de trouver le chemin. Pour cela, j’ai passé des dizaines d’heures à étudier des cartes papiers et des cartes satellitaires afin de trouver les connexions entre les cours d’eau. Puis, j’ai effectué un repérage in situ afin de m’assurer de la faisabilité de mon tracé. Cela m’a permis d’identifier les débits, les niveaux d’eau, les courants, les difficultés que j’allais rencontrer, si les connexions existaient réellement, etc. Ce travail préalable me permet aujourd’hui d’être assez serein sur ce qui m’attend, même si je sais que le parcours sera semé d’embûches. »

Un projet unique extrêmement soutenu

Avec son projet, mené en partenariat avec le Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris et la Fondation Iris, il souhaite sensibiliser le public et en particulier les jeunes générations à la fragilité des écosystèmes aquatiques et à la nécessité de protéger l’un de nos biens communs les plus précieux : l’eau douce. « La Fondation Iris qui soutient mon projet m’a permis de me rapprocher des scientifiques du Muséum National d’Histoire Naturelle. L’interconnexion des cours d’eau que je vais parcourir a fortement intéressé les chercheurs, dans différents domaines d’études : Jean-Baptiste Fini sur la question de la pollution et des perturbateurs endocriniens ; Christophe Lavelle sur les ressources comestibles et les cultures culinaires associées aux cours d’eau traversés ; Romain Garrouste, spécialiste des insectes aquatiques et en particulier des libellules ; Eric Feunteun, expert des poissons migrateurs ; et Vincent Prié, spécialiste de l’ADN environnemental, technique qui permet d’étudier la biodiversité des milieux aquatiques », détaille l’aventurier. « J’ai suivi une formation afin d’effectuer des prélèvements d’eau selon le protocole défini par les chercheurs, en amont et en aval des grandes villes notamment. Et j’effectuerai des observations des milieux aquatiques traversés, afin de contribuer à établir un état des lieux à l’échelle des 22 cours d’eau traversés. Mon travail sera complété par celui des élèves des établissements scolaires partenaires du programme de sciences participatives élaboré à l’occasion de mon passage. » Depuis lundi, place donc à l’aventure, au fil de l’eau.