Léonie Cambours : « Je tente un pari pour Paris ! »

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Opéré des deux genoux suite à des blessures de longue date, l’heptathlète Léonie Cambours veut encore croire à une participation aux JO de Paris 2024…

Pour commencer, comme ça va pour vous, deux semaines après vos opérations aux genoux ?

Ça se passe bien. Niveau douleurs, le plus dur est passé ! La première semaine était difficile. Je suis sortie du fauteuil, j’ai entamé la rééducation. Petit à petit, ça va de mieux en mieux.  J’ai repris quelques entraînements, surtout haut du corps. Mais quand on ne peut pas plier les genoux, on se rend compte qu’on en a très souvent besoin ! J’ai fait aussi un peu de vélo, avec la selle remontée très haut pour limiter la flexion… ce n’est pas encore très glorieux !

« J’étais à bout de ce que je pouvais faire, physiquement et psychologiquement »

Racontez-nous ce qui vous a mené à prendre cette décision et à sauter le pas de l’opération…

Je traînais ces gènes aux genoux depuis l’année dernière. Je suis arrivée à Nice avec elles. J’avais du mal à impulser, à courir. Après chaque grosse séance, je pouvais à peine marcher. C’est arrivé jusque dans ma vie quotidienne, pour conduire et monter les escaliers… Sur les conseils du staff médical de Nice et de la fédération, j’ai testé en janvier les PRP (infiltrations). Ça a marché pendant deux semaines, avant que les douleurs ne reviennent. Finalement, j’ai eu un rendez-vous avec staff et médecin du sport, et j’ai eu le déclic. On était vendredi, j’ai eu l’opération directement lundi matin 8 heures !

Aujourd’hui, pas de regrets, l’opération était clairement la bonne option ?

J’avais l’opération dans un coin de ma tête, mais j’étais un peu dans le déni… On veut toujours trouver d’autres solutions. Mais j’étais à bout de ce que je pouvais faire, physiquement et psychologiquement aussi. Ça faisait un an que je me battais avec ces douleurs, je savais au fond de moi que ça ne serait pas possible de faire une nouvelle saison comme ça, et encore moins pour performer. Forcément, il y avait beaucoup de choses que se mélangeait, bien sûr Paris 2024 en tête… Mais après avoir pris cette décision, je me suis senti vraiment soulagé, comme si on m’enlevait un poids. Je suis convaincue que c’était ce qu’il fallait faire. Et Paris, j’y crois encore !

« Ça donne envie de tenter l’exceptionnel ! »

Dans quelles conditions pourrait-on bien vous retrouver aux Jeux cet été ?

Ce qui est sûr, c’est qu’il faudrait que je refasse une compétition d’ici fin juin. Avec l’objectif de se qualifier au ranking. Sur le papier, c’est faisable… Mais pour sortir une performance de niveau qualif’ olympique, c’est autre chose ! (rires) Pour l’instant, je me raccroche à ça, et je me dis qu’il y a encore une chance. Je sais très bien que je tente un pari pour Paris ! Il me reste encore une montagne à gravir. Si ce n’était pas l’année des Jeux, à la maison, j’aurais fait saison blanche. Il y a un tel engouement, on en parle depuis si longtemps, ça donne envie de tenter l’exceptionnel ! Cette opération, c’est aussi un investissement pour l’avenir, pour les prochaines années.