L’édito de novembre 2019 : il va y avoir match

Découvrez l’édito du mois de novembre 2019 consacré au sport scolaire.

 
La Cour des comptes a publié le 12 septembre dernier un rapport sévère sur le sport scolaire, ce qui a poussé les acteurs du sport en France à regarder de plus près ses conclusions. D’un côté une institution qui constate, juge et préconise des actes et, de l’autre côté, deux ministères qui d’une seule voix s’accordent à trouver un modèle en adéquation avec les objectifs demandés par Matignon. Doit-on suivre à la lettre des recommandations de la Cour des comptes ? Nul doute que dire est bien plus facile que faire ! Premier point : doit-on basculer de l’EPS à la pratique du sport ? Il y a débat, et à juste titre, en raison d’une divergence profonde de vision entre la conception de l’éducation physique et sportive en tant que discipline d’enseignement et les attentes du mouvement sportif. La couverture nationale du sport scolaire est très variable selon les collèges et lycées (29 % de collégiens et 16 % des lycéens). Le fait d’accorder trois heures intégrées à leurs obligations de service à tous les enseignants d’EPS n’est pas sans poser question en termes d’optimisation de la dépense par élève. À l’heure des réformes pour subvenir aux diminutions des dépenses, le sport scolaire risque de souffrir également de tiraillements entre une nouvelle orientation et les objectifs demandés aux fédérations sportives délégataires qui auront des comptes à rendre à l’Agence nationale du sport. Une chose est certaine, l’augmentation du nombre de pratiquants au sein de l’USEP, l’UGSEL et l’UNSS poserait de gros problèmes aux collectivités, car le manque d’infrastructures sportives dans l’hexagone ne permettrait pas d’accueillir le sport scolaire, les licenciés d’associations sportives et les clubs locaux les mercredis. Allons-nous vers une entente tripartite Éducation nationale, mouvement sportif fédéral et collectivités, pour redéfinir les rôles, les enjeux et les objectifs de chacun ? Car, l’objectif est bien d’offrir les meilleures dispositions pour la jeunesse, afin de pratiquer une activité sportive tant en milieu scolaire qu’en club. À l’approche des futures élections territoriales et des JOP 2024, les idées et les initiatives ne devraient pas tarder à être dévoilées.
“Les mauvais effets d’une juste réforme ne condamnent point cette réforme, mais la société.” Jean Rostand
 

Par Pascal Rioche