Le tennis de table rapproche Montpellier et Nîmes

Montpellier TT et l’ASPC Nîmes, les deux meilleurs clubs de tennis de table d’Occitanie, ont formé une alliance pour favoriser l’accession de leur équipe fanion au plus haut niveau et poursuivre la formation des jeunes du Pôle national Sud.

Les deux clubs phares de tennis de table d’Occitanie, Montpellier TT et l’ASPC Nîmes, vont unir leurs forces dans un projet sportif innovant et commun appelé Alliance Nîmes Montpellier tennis de table (ANMTT). « On pourrait penser que le rapprochement entre Nîmes et Montpellier, c’est le mariage de la carpe et du lapin, mais ce n’est pas le cas ! C’est un moyen de multiplier les lauriers », clame Alain Lauféron, président de l’ASPC Nîmes. « Montpellier a une équipe masculine en National 1, alors qu’à Nîmes ce sont les filles qui jouent au haut niveau. Nous ne sommes pas concurrents. » « Nous sommes dans une même région, les deux clubs sont espacés de 40 km, ce rapprochement, unique en France, vise à renforcer le haut niveau », ajoute Jean-Claude Calvet, vice-président du MTT. Mutualiser les projets de haut niveau, de formation, mais aussi multiplier les compétences afin de créer une place incontournable au tennis de table en France, c’est donner du poids aux dirigeants pour élargir les partenariats privés et mieux travailler avec les institutions. « Cette alliance apporte des arguments supplémentaires pour demander des financements plus conséquents aux institutions du territoire. La Région Occitanie nous a déjà donné le droit à une subvention supérieure », souligne Jean-Claude Calvet, qui a quitté la présidence du MTT après six ans de mandat pour se consacrer à cette alliance.
 

La Pro A pour Montpellier, l’Europe pour Nîmes

Le Montpellier TT veut donner les moyens à son équipe masculine fanion de monter en Pro B, puis à terme en Pro A. Faire progresser l’équipe permettrait au club de retenir ses meilleurs jeunes, dont Félix Lebrun, champion de France minimes en 2019, et son grand frère Alexis Lebrun, champion de France juniors qui peut rêver de participer aux Jeux olympiques à Paris dans quatre ans. « On ne veut pas perdre ces jeunes issus du centre de formation », insiste le vice-président. À Nîmes, l’équipe féminine fanion est déjà dans l’élite, en Pro Dames, mais « galère » pour ne pas descendre. « L’objectif de ce plan sur quatre ans est d’abord d’obtenir le maintien plus tôt dans la saison, puis, en 2024 ou avant, jouer une Coupe d’Europe », dévoile Alain Lauféron. Cette alliance entre Montpellier TT et l’ASPC Nîmes, favorisée par la bonne entente des coachs respectifs Stéphane Lebrun et Florian Habuda, ne s’est pas produite du jour au lendemain. Les groupes haut niveau s’entraînent déjà ensemble dans la préfecture du Gard le mardi et dans l’Hérault le jeudi. Surtout, depuis septembre 2018, les deux clubs mettent leurs compétences en commun pour faire progresser les jeunes inscrits au Pôle national sud, un centre de formation qui « n’a rien à envier à l’INSEP », selon Jean-Claude Calvet. Le schéma est le même, les garçons s’entraînent à Montpellier, près du CREPS, et les filles à Nîmes, dans le complexe sportif Saint Stanislas. « Le Pôle national sud est intégré dans l’alliance avec la volonté de mobiliser des moyens pour la formation afin de fournir les équipes fanions et de développer le haut niveau pour favoriser la formation », souligne Alain Lauféron.
 

Les particularités demeurent

Il s’agit bien d’une alliance et non d’une fusion, les deux clubs gardent leurs particularités. L’ASPC Nîmes va continuer de développer deux axes majeurs autour du handisport et du sport santé, tandis que Montpellier TT poursuivra son travail auprès des jeunes dans le cadre de sport scolaire, bien que ralenti à cause de la pandémie de Covid-19. L’alliance est scellée et les résultats sont attendus dans les quatre ans à venir. Les Héraultais ont débuté l’exercice 2020-2021 par une victoire dans la Poule A de National 1, tandis que les Gardoises se sont inclinées à Saint-Quentin pour leur premier match de Pro Dames de la saison.

Leslie Mucret