Le « Sportculture » des enfants ne peut souffrir d’ostracisme

Aucun enfant ne saurait être exclu, par quelque mécanisme que ce soit, de l’acquisition des qualités développées dans les pratiques culturelles et sportives.
Bien avant d’être mis en œuvre dans le cadre des activités sportives et culturelles, les mécanismes d’exclusion de certains enfants ont concerné l’ensemble de l’acte éducatif.
Au 16ème siècle, Richelieu estimait que l’instruction publique ferait émerger « des chicaneurs plus propres à ruiner les familles et à troubler le repos public qu’à procurer aucun bien ».
Un siècle plus tard, Colbert expliquait que « dans les petites écoles on devrait enseigner seulement à lire et à écrire, chiffrer et compter, et en même temps obliger ceux qui sont d’une naissance basse et inapte pour les sciences à apprendre les métiers ».
Pourtant, au 19ème siècle, conscients que les intelligences langagières et logico-mathématiques allaient être développées pour le plus grand nombre dans les écoles, nos amis anglais développèrent, voire inventèrent, les pratiques sportives et culturelles nécessaires à l’éducation des enfants ; plus précisément des enfants de l’élite de leur société.
Aujourd’hui, cet accompagnement éducatif qui ne saurait être réservé à quelques-uns ni même faire l’objet d’une quelconque discrimination a été enclenché avec les Temps d’Activités Périscolaires (TAP). Un enclenchement qui reste fragile car, tant au niveau local qu’au niveau national, nombre d’empêchements peuvent être imaginés :
– Localement, avec l’organisation d’activités « à minima » qui enclencheraient un désintéressement des enfants et un naturel rejet des parents. Une approche fort heureusement très peu imaginée car, malgré les coûts de fonctionnement inhérents, la plupart des enfants peuvent aujourd’hui découvrir à l’école les activités sportives et culturelles qu’ils auront ensuite l’opportunité de développer au sein d’associations.
– Nationalement, un empêchement qui peut également être mis en œuvre en restreignant les aides aux collectivités qui font un effort particulier en la matière et en laissant libre choix aux élus qui le souhaitent de pouvoir s’y soustraire ou non. Une soustraction que le Président des maires ruraux de France estime difficile, dans un article du « Monde » du 13 mai, où il indique que cet abandon pourrait impacter « l’attractivité du village et donc de sa survie ». Surtout un abandon que les élus des grandes villes ne peuvent imaginer sans aller à l’encontre de ce qui est fort justement appelé par un élu responsable, dans ce même article de Mattea Battaglia : « une réforme de justice sociale ».
Plus directement, les qualités sportives et culturelles, que requièrent les métiers du 21ème siècle et que la plupart des élus ont su positionner en accompagnement de l’éducation scolaire, doivent être accessibles à tous les enfants, sans ostracisme.
Jean pierre FAYE – Président de « Sportculture 2020 »