Le service au tennis amélioré par la science

L’Université de Rennes 2 porte le projet scientifique Best Tennis qui vise à accompagner la performance des joueurs de tennis de haut niveau en vue des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Explications.

 
Le tennis est un sport qui peut potentiellement ramener beaucoup de médailles à la France lors des Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024, à travers ses neuf épreuves. Le projet Best Tennis, porté par l’Université de Rennes 2, a pour but de favoriser les chances des joueurs et joueuses tricolores grâce à une approche scientifique. « L’objectif est d’améliorer le geste des tennismen et tenniswomen au service et au retour », explique Benoît Bideau, professeur des universités à Rennes 2 et l’un des porteurs de ce projet. « Nous avons rassemblé un consortium avec 9 partenaires, 22 chercheurs scientifiques et 2 industriels en relation avec la Fédération française de tennis. »
 

 

Trois axes scientifiques

Le travail mené à l’Université Rennes 2 autour de la petite balle jaune est déjà reconnu. Caroline Martin, maîtresse de conférence et également porteuse du projet, axe ses recherches en biomécanique sur le service au tennis et a publié un livre sur l’optimisation de la performance. Près de 150 joueurs classés à l’ATP ont été testés au laboratoire M2S. « Nous avons déjà une grande expérience », insiste Benoit Bideau. Il n’est donc pas étonnant que l’Université Rennes 2 se retrouve à la tête de ce projet, qui mobilisent des laboratoires situés ailleurs en France, notamment à Toulouse et Lyon. En tout, 24 joueurs et joueuses de haut niveau, 17 valides et 7 en fauteuil, vont être suivis jusqu’aux JOP. Une approche scientifique du projet Best Tennis s’articule en trois axes scientifiques : biométrique pour évaluer le geste du joueur au service et réduire le risque de blessure, neuroscientifique afin d’améliorer la prise d’informations chez l’adversaire et l’intelligence artificielle qui permettra d’évaluer la stratégie grâce à l’assistance d’une concurrence automatisée. « Ces trois domaines seront combinés pour les transposer aux sportifs », ajoute Benoît Bideau. Ce dernier axe, ainsi que la biométrie, sont étudiés à l’université rennaise. « Dans un premier temps, les courts du campus seront équipés de capteurs pour favoriser les manipulations. Cependant, à terme, le but est d’équiper Roland-Garros. »
 

 

Une aide financière

Le projet Best Tennis fait partie des six lauréats du deuxième appel à projet du Programme prioritaire de recherche « Sport de très haute performance » lancé par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports pour mobiliser la communauté scientifique autour des Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024. Une aide financière de 1,3 million d’euros pas être apportée pour favoriser la réussite du projet. « Ce sont des moyens considérables qui permettront de financer une meilleure technologie et d’optimiser le temps de travail des chercheurs », se réjouit Benoît Bideau.

Leslie Mucret