Le Paratennis monte au filet dans le Loiret

Open Paratennis du Loiret

Du 17 au 20 novembre, Fleury-les-Aubrais accueille l’édition 2022 de l’Open Paratennis du Loiret. Un événement créé il y a plus de vingt ans qui ne cesse de se développer, réunissant la crème des joueurs de tennis-fauteuil.

Chaque automne, Fleury-les-Aubrais est en ébullition. C’est en effet au cœur de l’Orléanais qu’a lieu l’un des plus importants tournois de la saison. Créé en 2001, l’Open Paratennis du Loiret s’est affirmé, au fil des années, comme une institution. Le tournoi a pour objectif de faire connaître le tennis-fauteuil aux personnes valides et handicapées. Pour cela, les infrastructures sont accessibles à tous, et le public peut assister librement aux rencontres sur l’ensemble du week-end. L’édition 2022 ne déroge pas à la règle. « On reste sur la même formule que l’an dernier, la principale nouveauté concerne l’aspect visuel, du vert on va passer au noir, ça va changer l’aspect du site, révèle Stéphane Goudou, directeur du tournoi. Sinon, l’objectif est toujours d’attirer les meilleurs joueurs mondiaux. Cette année, nous avons notamment le tenant du titre, Frédéric Cattaneo, 18e joueur mondial. La Japonaise Manami Tanaka, qui avait gagné chez les féminines en 2021, sera elle aussi présente. Elle est désormais 9e joueuse mondiale. Nous avons aussi des espoirs qui sont là, je pense à la numéro 1 française qui est 18e mondiale. Nous souhaitons également mettre en avant des joueurs locaux. Cette année encore, nous aurons un beau plateau. »

16 femmes et 32 hommes constitueront le plateau final. Pour ces joueurs et la direction du tournoi, la perspective de Paris 2024 est également un enjeu fort. « Je pense que l’année prochaine, moins d’un an avant les Jeux paralympiques, nous aurons un plateau exceptionnel, espère Stéphane Goudou. Beaucoup seront là pour se préparer, s’aguerrir et engranger de l’expérience. Pour nous, Paris 2024 est une formidable opportunité. »

« Nous avons la chance d’avoir une base solide de spectateurs »

En attendant cette prochaine édition et Paris 2024, l’Open Paratennis du Loiret se focalise sur cette édition 2022, une fois encore entièrement gratuite. « Nous n’avons aucune envie de devenir payants, confirme Stéphane Goudou. Il est toujours compliqué d’attirer du monde sur une compétition de tennis-fauteuil. Mais de notre côté, nous avons la chance d’avoir une base solide de spectateurs, tout en parvenant à attirer de nouveaux curieux chaque année. »

Parmi eux, les jeunes sont particulièrement visés. « Nous souhaitons continuer de développer notre projet pédagogique autour de l’événement, dévoile l’organisateur. En lien avec les écoles du coin, nous allons pouvoir faire venir 300 jeunes pendant le tournoi. Le lundi et le mardi, nous serons également dans des écoles pour parler de l’Open et de la thématique du handicap. Cela pourra peut-être leur donner envie de faire du sport. »

Au-delà du fait d’être un événement gratuit, le tournoi repose sur une particularité savamment entretenue : sa convivialité. « En venant sur l’Open, le public est au contact des joueurs et joueuses. C’est notre force dans le tennis-fauteuil, les sportifs sont super accessibles. Une fois que les matches sont finis, ils n’hésitent pas à échanger avec le public. Cette proximité et cette convivialité sont des valeurs fortes du tournoi depuis sa création. »

« Une vitrine importante pour le département et la région »

Des valeurs qui témoignent d’une chose : malgré son statut de tournoi international, l’Open Paratennis du Loiret reste fortement ancré localement. « C’est une vitrine importante pour le département du Loiret et la région Centre-Val de Loire, se réjouit Stéphane Goudou. Les collectivités locales sont présentes à nos côtés, leur soutien a toujours été important, y compris pendant la période de crise sanitaire. Nous avons aussi des partenaires forts, qui s’engagent pour l’événement et sur la thématique du handicap. D’ailleurs, nous mettons particulièrement en valeur nos partenaires avec des opérations qui leur permettent de faire venir leurs collaborateurs et clients pendant le tournoi, pour qu’ils puissent découvrir l’événement. » Cela permet à l’Open Paratennis du Loiret de continuer à attirer un nouveau public. « D’autant que les partenaires parlent de l’événement, ils communiquent, ajoute Stéphane Goudou. Cela permet de véhiculer une belle image du tournoi. C’est grâce à ces nombreux soutiens que nous pouvons continuer de développer le tournoi, notamment en augmentant le prize-money, ce qui est le cas cette année. »

« On cherche toujours à évoluer »

Désormais âgé de plus de 20 ans, l’Open Paratennis du Loiret a-t-il terminé sa croissance ? Non, à en croire l’organisateur. « On cherche toujours à évoluer, confirme Stéphane Goudou. Nous mettons notamment l’accent sur la communication, de manière à faire connaître le tournoi le plus largement possible. Nous avons pu trouver un créneau sur une chaîne de télévision pour diffuser les finales en direct. C’est une avancée très positive. On aimerait également que le tournoi puisse attribuer plus de points, cela permettrait de réunir un plateau encore plus relevé et donc encore plus de spectateurs durant l’événement. » Dans le cadre de ce développement, Paris 2024 sera évidemment un accélérateur. « Dès l’année prochaine, le public pourra voir des joueurs qui seront, quelques mois plus tard, en lice lors des Jeux paralympiques. Pour nous, c’est un formidable tremplin, cela va susciter de la curiosité et un intérêt nouveau, confie le directeur du tournoi, qui travaille d’ailleurs avec la Fédération Française de Tennis sur un ambitieux projet. Le calendrier international est difficile à bouger, mais avec la FFT, il y a un travail commun pour essayer de proposer un ou deux tournois en amont de l’Open Paratennis du Loiret, histoire de proposer aux joueurs et aux joueuses une petite tournée en France. Cela permettrait d’attirer les tout meilleurs mondiaux. » Un projet ambitieux, même si Stéphane Goudou tient à maîtriser la croissance de son événement : « Il faut continuer de grandir, mais de manière intelligente. Il ne faut pas que l’on perde notre identité, il est nécessaire de garder nos valeurs qui sont celles partagées par les collectivités, les partenaires et le public. »