Le parachutisme en plein essor en région Sud

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Après des mois de confinements, les pratiques de plein air attirent de plus en plus, à l’image du parachutisme. En France, les clubs tentent d’attirer les licenciés et mettre la discipline sur le devant de la scène. Rencontre avec Yves Letourneur, président de la ligue PACA de parachutisme.

Quand avez-vous pu reprendre la pratique du parachutisme ?

Comme on est un sport un peu particulier, on n’a pu reprendre que très tard. Les pros sont revenus s’entraîner en juin et pour les autres, on a pu recommencer que début juillet. On est une discipline de plein air, mais en avion, on est enfermé. Donc on est obligé de respecter les restrictions gouvernementales. On est coincé, on va devoir mettre une jauge ou demander aux gens qui veulent pratiquer d’avoir un pass sanitaire.

Est-ce que la période estivale est plus propice pour cette pratique de plein air ?

Oui, l’année dernière par exemple, après le premier confinement, on a eu pas mal des jeunes qui sont venus. Avec la pandémie les gens on eu envie de sortir et d’évasion plus que d’habitude. Cette crise a engendré l’attrait pour un nouveau sport je pense.

Justement par rapport à la crise, est- ce que cet été vous faites le même constat ?

Oui oui, et on espère que ça va continuer. Là, en juillet, 50 personnes ont débuté le parachutisme en région PACA, c’est bien. C’est plus que l’année dernière où on avait eu 103 nouveaux entre juin et octobre.

Qui peut faire du parachutisme ?

C’est ouvert à tout le monde, même aux personnes à mobilité réduites ou en situation de handicap. Il faut se rendre dans un club avec un formateur agréé. Après, il y a plusieurs façons de faire un saut. Pour les passionnés, il est possible de faire une formation classique et un premier saut seul avec un formateur dans l’avion. Il y a aussi la possibilité de sauter avec deux moniteurs qui seront là pour stabiliser la personne. Mais sur ce genre de saut, on est sur une altitude plus haute en revanche, environ à 4 000 mètres. Sinon il y a aussi les vols en soufflerie. Pas besoin d’aller dans les airs ni d’atterrir.

Au sein de la ligue, est-ce que vous essayez de développer cette discipline ? Pour attirer plus de professionnels et de public ?

Oui, c’est même notre but. Car il n’y a pas beaucoup de licenciés. Mais le problème c’est qu’on a peu de subventions. Comme il s’agit d’un sport considéré comme dangereux, ça rebute un peu les sponsors. Nous, notre but c’est d’accompagner les jeunes pour venir jusqu’à ce sport. Pour le moment on a un partenariat avec l’école de l’Air de Salon-de-Provence. Mais on a peu de moyens donc on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. On aimerait pouvoir toucher plus de personnes. Généralement, sur toutes les personnes qui viennent faire un premier saut, on a environ 3 % de passionné qui continue la pratique. C’est trop faible. Beaucoup viennent par curiosité, pour faire un saut puis s’arrêtent.

Capucine Lorain