Le Grand Prix de France reste en piste

Un temps menacé, le SHARK Helmets Grand Prix de France Moto aura bien lieu sur le circuit Bugatti du Mans, du 14 au 16 mai. Fort des performances de Fabio Quartararo et Johann Zarco, l’événement surfe sur une très belle dynamique depuis plusieurs éditions.

Annulé ? Repoussé ? Maintenu ? Comme de nombreux événements, le SHARK Helmets Grand Prix de France Moto a navigué dans le flou à la suite de l’annonce d’un reconfinement général, le 31 mars dernier. Une annonce à laquelle s’était préparé Claude Michy, organisateur de l’événement. « On en arrive à un point où on se dit qu’on ne maîtrise plus rien, que c’est Dieu qui décide (rires)… Mais on peut tout de même essayer de mettre en place des éléments pour que le Grand Prix se déroule dans les meilleures conditions. » Patron de PHA, société organisatrice du Grand Prix de France, Claude Michy détaille ainsi les mesures qui ont été prises. « Nous avons un total de trois protocoles. Le premier est le protocole mis en place en championnat du monde, il concerne notamment les pilotes et les staff des écuries. Chaque Grand Prix bénéficie de ce protocole. Nous avons aussi le protocole organisateur, avec les commissaires, les staff, encore les différents prestataires. Nous avions aussi déposé un protocole au ministère des Sports avec des tests PCR pour le public si nous pouvions en accueillir, avec les résultats des tests envoyés directement sur une plateforme. Par la suite, le détenteur d’un billet et d’un test PCR négatif devait recevoir un code-barres pour accéder au site. Cela ne sera malheureusement pas le cas, puisque l’événement aura finalement lieu à huis clos, mais ce type de dispositif peut continuer à exister si la crise venait à perdurer. »
 

Partenaires et collectivités restent fidèles

Une situation difficile qui n’empêche pas le Grand Prix de France Moto de pouvoir compter sur un soutien important. « Pour les partenaires et collectivités, ce n’est pas une bonne opération financière. L’an dernier, nous avons eu la chance d’être soutenus par des partenaires fidèles, ils ont tout fait pour nous aider afin que le Grand Prix puisse avoir lieu. Nous partons sur le même schéma cette année, même si c’est évidemment très dur pour de nombreux partenaires », confie Claude Michy. « Concernant les collectivités, nous avons des aides du Département et de la Région qui ont été maintenues. Nous arriverons à faire fonctionner les choses, nous avons l’expérience de notre côté, qui nous permet d’avoir un savoir-faire. De plus, nous avons une communauté moto très présente, très fidèle. 20 000 personnes qui ont pris leur billet l’année dernière l’ont gardé. Cela témoigne d’un très bel engouement. » Cet engouement, l’organisation du Grand Prix de France a tout fait pour l’entretenir. C’est dans cette optique qu’était mise en place l’Expérience Fan Zone AMV. « Sur cinq circuits répartis sur plusieurs endroits du territoire, nous avions l’intention de proposer des animations le samedi et le dimanche. Le public pouvait ainsi suivre et vivre le Grand Prix depuis ces circuits », révèle Claude Michy. Carole (93), Chambley (54), Dijon-Prenois (21), Nogaro/Paul Armagnac (32) et le Pôle Mécanique Alès Cévennes (30) sont les cinq circuits qui avaient été retenus par l’organisation. Un dispositif qui devra finalement attendre 2022 pour voir le jour.

Quartararo et Zarco comme moteurs

Si l’engouement des fans tricolores est aussi important, c’est aussi parce que la France peut compter sur deux pilotes de pointe dans la catégorie MotoGP : Johann Zarco et Fabio Quartararo. Le premier a réussi un excellent début de saison, occupant la place de leader du classement du championnat du monde après deux courses au guidon de sa toute nouvelle Ducati. « Nous avons toujours investi pour aider les pilotes français depuis de nombreuses années. Johann Zarco est soutenu depuis longtemps, nous participons à sa carrière depuis qu’il était en 125cc », confie Claude Michy. « Pour moi, ce sera la surprise de l’année. C’est un garçon qui s’est totalement reconstruit après ses déboires chez KTM. Quand il était en Tech3, il était l’un des meilleurs pilotes du monde. Il peut le redevenir, c’est un grand travailleur qui est bourré de qualités. C’est un très grand champion qui fait partie des meilleurs pilotes de la catégorie. » C’est aussi le cas de Fabio Quartararo, vainqueur à trois reprises la saison passée et candidat au titre de champion du monde cette année en tant que pilote officiel Yamaha. « Fabio a une carrière très intéressante. Quand il a été un peu dans le creux de la vague en Moto3, nous avons essayé de faire les efforts nécessaires, nous avons trouvé des gens qui l’ont aidé pour sa carrière », avoue Pierre Michy. « Un organisateur comme nous doit avoir des acteurs, des acteurs français pour donner une dimension à notre événement. Il est important de miser sur les jeunes, et dans leurs cas, ces jeunes ont bien grandi et participent aujourd’hui à la renommée du Grand Prix de France. »
 

Une audience en hausse constante

Une renommée concrétisée par une audience en hausse : en 2020, le Grand Prix de France Moto a été suivi par plus d’un million de téléspectateurs sur Canal +. « Quand on a commencé à s’occuper du Grand Prix, il y avait quatorze courses et la France était la dernière affluence. Il y a deux ans, le Grand Prix de France est devenu le premier de la saison dans ce domaine », se réjouit Claude Michy. « Depuis deux ans, l’arrivée de Canal + participe beaucoup à cette exposition en hausse. Désormais, sur Canal +, la moto est quasiment devenue l’égale de la Formule 1. Je suis convaincu que la moto passera devant d’ici peu, elle passe déjà devant de nombreux matches de football en matière d’audience. » La marge de progression est encore importante, d’autant que la société PHA s’inscrit dans la durée. Le Grand Prix de France Moto est d’ores et déjà assuré de se dérouler sur le circuit Bugatti du Mans jusqu’en 2026 et de faire partie du championnat du monde. « A nos yeux, c’est forcément une très belle marque de confiance », assure Claude Michy. « Le Grand Prix de France est aujourd’hui l’une des meilleures organisations au sein du championnat du monde. Grâce notamment à ce Grand Prix, la moto a tout pour passer la vitesse supérieure en France dans les années à venir. »

Olivier Navarranne