Laurent Labit : « Mettre en place un projet sportif transversal »

New Head Coach Laurent LABIT of Stade Francais during the press conference Stade Francais at Stade Jean Bouin on October 31, 2023 in Paris, France. (Photo by Sandra Ruhaut/Icon Sport)

Laurent Labit, directeur du rugby du Stade Français, revient pour SPORTMAG sur ses premiers pas en qualité de directeur du rugby ainsi que sur sa volonté de mettre la jeunesse au cœur du projet.

Comment se passent vos premières semaines en tant que directeur du rugby au Stade Français ?

Cela se passe plutôt bien, même si les journées sont très remplies avec pas mal de choses à comprendre sur la manière dont fonctionne le club. La mise en place du projet sportif occupe également pas mal mes journées, sachant que la saison a quand même démarré.

Lors de votre conférence de presse de présentation, vous aviez confié vouloir mettre en place un projet sportif innovant. Pouvez-vous en détailler les contours ?

Le projet sportif que je veux mettre en place et que j’ai présenté au propriétaire et à Thomas Lombard est un projet sportif de club qui soit transversal et qui soit descendant et montant. Ce n’est pas uniquement dans l’idée d’imposer des choses mais de pouvoir travailler main dans la main. Le constat que j’ai fait sur le club, c’est que pendant des années, la formation, l’association et les pros travaillaient chacun de leur côté.Partant de l’équipe première, il faut un projet de jeu bien identifié pour ensuite l’imprégner aux plus jeunes catégories et ensuite descendre sur l’association avec les U18, U16, U15. Il faut que l’on soit en capacité avec les coachs et directeurs sportifs de l’association et de la formation d’identifier chez nous, les hauts potentiels ou les potentiels pour leur faire gagner en maturité en respectant leur âge. Mais aussi en commençant à travailler avec eux sur le rugby, sur la partie physique, sur la partie mentale et scolaire aussi. On ne veut pas attendre qu’ils arrivent à 18, 19, 20 ans et de s’apercevoir qu’il leur manque beaucoup de choses. Dans l’autre sens, cela signifie que le secteur pro se met à disposition de l’association et de la formation pour échanger avec eux et donner des éléments sur le jeu et venir assister à des jours d’entraînement. Ce sont des échanges comme ça qu’on veut mettre en place, de même avec les clubs partenaires.

« On veut que les joueurs à haut potentiel et les pros s’entraînent ensemble »

 

Vous aviez aussi exprimé votre envie de donner la chance aux jeunes. Des membres du centre de formation se sont-ils greffés à votre groupe ?

Oui, bien sûr. Ça aussi, c’est notre méthode. On a réduit le nombre de contrats pro cette saison pour donner l’opportunité aux jeunes qui s’entraînent avec nous de jouer à partir du moment où ils répondent présent. Il y a beaucoup de choses que le club leur met à disposition, que l’on peut faire. Mais il y a aussi une grande partie de leur travail à eux. Depuis le début de la saison, il y a une douzaine de joueurs à haut potentiel qui s’entraînent avec les pros. Ces joueurs s’entraînent avec nous. C’est le meilleur moyen pour qu’ils se développent plus vite au contact des joueurs professionnels et des joueurs de haut niveau qu’on a. C’est aussi pour ça qu’on souhaitait disposer d’un centre d’entraînement, qui sera accessible dès le mois de juillet au Camp des Loges, à Saint-Germain-en-Laye. On souhaite que les hauts potentiels et les pros s’entraînent ensemble tous les jours, ça peut faire quand même 45/47 joueurs sur le terrain. En termes d’infrastructures, il faut avoir au moins deux terrains pour pouvoir mettre cette méthode en place.

Comment réussir à mixer jeunes pousses et éléments chevronnés pour parvenir à gagner des titres ?

Au niveau auquel on se trouve, on n’a pas forcément le temps car les résultats doivent être immédiats. On sait que cela va prendre un peu de temps mais je crois en notre méthode et en notre façon de travailler pour développer les joueurs peut être un peu plus vite que si on les laisse s’entraîner uniquement avec leur équipe et faire les matchs de leur côté. C’est en côtoyant des joueurs expérimentés et internationaux qui ont pris part à des Coupes du monde. En discutant et en travaillant bien, je pense que nos joueurs se développeront plus vite et ils amèneront aussi à nos joueurs expérimentés l’enthousiasme et l’énergie qu’ils ont et qui est nécessaire pour une saison.