L’aéromodélisme vole haut en région Sud

Apprendre à voler, s’initier à la construction d’un aéronef, s’ouvrir aux métiers de l’aviation : l’aéromodélisme offre un large panel d’apprentissage vers les airs. Le président de la Ligue région Sud, Patrick Chateau, nous en dit plus.

 

Comment peut-on pratiquer l’aéromodélisme en région Sud ?

Pratiquer l’aéromodélisme, n’est pas une chose à prendre à la légère, il ne faut pas que les nouveaux adeptes essaient directement d’acheter un modèle, sinon ils cassent leur matériel. Alors je recommande que les néophytes prennent contact avec les différents clubs de la région, nous en avons 50. Ils disposent de modélistes qualifiés et du matériel qui permet d’apprendre à voler, à construire de petits aéronefs. Une fois qu’ils sont autonomes, on les conseille pour l’acquisition d’un matériel adapté. Il est évident qu’on commence par des petits avions raisonnables et pas immédiatement par des maquettes d’avion de guerre ou de jets.
 

Quelles sont les actions de développement que vous menez ?

Au niveau de la Ligue nous essayons de faire participer le maximum de personnes à notre activité. A l’heure actuelle, nous avons 50 clubs, notamment dans le Var et les Bouches-du-Rhône. Nous pratiquons le planeur radiocommandé. Les facettes sont nombreuses, l’aéromodélisme regroupe beaucoup de choses. On a même un club qui envoie des fusées, c’est dire !
La Ligue est membre du CIRAS, le comité régional de développement de l’aéromodélisme qui dépend du rectorat. L’académie Aix-Marseille regroupe tous les élèves qui veulent passer le BIA. Pour nous c’est l’occasion de rencontrer au niveau scolaire beaucoup de jeunes, mais aussi de leur montrer la partie théorique. On veut inciter les jeunes à entrer dans les vocations aéronautiques, à savoir contrôleurs, pilotes, métiers de l’armée… Pour cela on fait aussi des expositions de maquettes, des journées portes ouvertes. On a aussi toute une série de manifestations et de rencontres interclubs.
 

Construire un aéronef, n’est-ce pas trop complexe ? 

La construction c’est le plaisir, c’est antérieur à l’évolution, pour bien faire voler un modèle on doit savoir comment il est fait. On forme les nouveaux en leur indiquant les principes de bases de la sécurité, des matériaux, mettre en œuvre différentes techniques de fabrication avec de l’impression 3D, de l’usinage, du collage. On apprend à utiliser et à façonner de nombreux matériaux comme le bois, la laine de verre, la colle. Mais aussi au niveau des différentes propulsions possibles, thermiques, électrique, on peut aussi avoir de véritables réacteurs d’avion. Enfin, de nos jours, il y a un aspect électrique, à l’image des télécommandes qui sont de véritables ordinateurs, dont il faut saisir la programmation.
 

La parité est-elle en progrès dans cette discipline ?

Les féminines étaient les parents pauvres de l’aéromodélisme. Elles pensaient qu’il fallait avoir des connaissances matérielles en collage et en mécanique. Mais aujourd’hui, on a la chance d’avoir des modèles quasiment préfabriqués. Les féminines peuvent nous rejoindre, nous avons désormais des modèles adaptés et nous pouvons les accompagner et les accueillir. Nous sommes passés de 3 à 6% de femmes dans nos effectifs. Tous les ans, on arrive à sensibiliser.
 

La sécurité est-elle une préoccupation majeure dans l’aéromodélisme ?

On insiste beaucoup sur notre démarche d’information et de formation, ainsi que sur l’aspect sécurité et respect de la réglementation. On doit s’adapter aux terrains que nous avons, en fonction de l’espace naturel, urbain, du risque d’incendie, de nuisances sonores. Il y a une sécurité vis-à-vis du public et des autres usagers de l’espace aérien. Dans notre région nous avons beaucoup de trafic aérien. Si on pratique mal, il y a aussi un risque. L’objectif pour nous est le zéro accident.
 

Cette discipline est-elle un point d’entrée vers la professionnalisation ?

On veut servir de marche pied pour ceux qui veulent embrasser une carrière dans l’aviation, beaucoup de célébrités du milieu ont débuté par l’aéromodélisme. Jean-Loup Chrétien, mais aussi Thomas Pesquet par exemple, qui nous observe de là-haut. Il y a une quantité phénoménale de personnes qui sont passées par l’aéromodélisme avant de passer à l’étape supérieure.

Propos recueillis par Alexandre Pastorello