La voile au service du développement durable avec Héole

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Une voile solaire, c’est le projet ambitieux porté par Héole. Basés dans le Morbihan, ils ont équipé le mât du bateau Leyton en Ocean Fifty. Jean-Marc Kubler, directeur général d’Héole, nous a confié l’état d’avancée de cette technologie.

Pouvez-vous présenter la technologie d’Héole ?
Jean-Marc Kubler : Héole a pour but de créer des voiles solaires grâce à des cellules photovoltaïques organiques. Ce sont des composés ne nécessitant pas les matériaux rares des panneaux solaires classiques. De plus, ils sont facilement recyclables. De la même manière qu’un fabricant de luminaire, on achète ces cellules pour les intégrer à des matériaux souples afin d’équiper, bateaux, dirigeables, chapiteaux…

L’année de collaboration avec Leyton vous a-t-elle donné des résultats satisfaisants ?
JMK : Très satisfaisants. Grâce à Leyton, que je remercie, on a pu valider toutes nos données sur le rendement et la production. De plus, comme nous équipons le bateau depuis la Transat Jacques Vabre en 2021, nous avons constaté que les voiles durent dans le temps, car elles sont toujours utilisables. Malheureusement, sur la Route du Rhum 2022, Sam Goodchild a dû abandonner, mais ce sont les aléas de la course.

« C’est le meilleur banc d’essai »

Donc les données sont prometteuses ?
JMK : Totalement. Car, au-delà du rendement, on produit 2 à 3 fois plus d’électricité (Wh) qu’avec des panneaux solaires classiques de même puissance (Wc). Cela s’explique par notre faible dépendance aux conditions environnementales. Et l’atout du composé organique est sa transparence, donc il capte la lumière des deux côtés de la voile. C’est un atout considérable pour un voilier sur une mer qui peut réfléchir 60% de la lumière.

La voile de compétition est-elle essentielle à votre développement ?
JMK : Aujourd’hui on est en capacité de réaliser une voile pour des bateaux de plaisance. Mais pour de la compétition, on doit encore gagner en poids. Or c’est aussi ce qu’on doit faire pour d’autres utilisations comme les dirigeables. De plus, les bateaux de compétition nous permettent d’avoir des conditions extrêmes. C’est le meilleur banc d’essai.

Quels sont vos prochains projets ?
JMK : Héole se structure en société avec une levée de fonds qui vient de débuter. On espère pouvoir commencer à équiper des bateaux de plaisance. De nouvelles voiles sont en cours de développement. D’autres marins se sont montrés intéressés par Héole, des discussions sont en cours, mais on pourrait notamment équiper des bateaux en classe mini 6.50.

Propos recueillis par Nicolas Derrien