La vie de château pour l’Open de France de squash

L’Open international de squash de Nantes est de retour du 10 au 14 septembre pour sa 5e édition avec une nouvelle dénomination : Open de France, rien que ça !  Et pour couronner le tout, les compétiteurs vont cette année prendre place dans la cour du Château des ducs de Bretagne.

 
Organisé par l’association Nantes Squash Sautron, l’Open international de squash de Nantes prend, cette année encore, une nouvelle dimension à l’occasion de sa 5e édition. D’un « petit » tournoi Challenger en 2015, il entre dans le cercle des dix plus grands tournois du circuit en devenant pour la première fois un « PSA World Tour Argent », car sa dotation a fait un bond exceptionnel (147 000 $ répartis à parité entre femmes et hommes, NDLR) permettant d’attirer les meilleurs joueurs mondiaux. Après Le Lieu Unique, la Cité des congrès, les Machines de l’île, le Théâtre Graslin, l’Open de France va prendre ses quartiers en septembre dans le Château des ducs de Bretagne. François Le Jort, directeur de l’Open depuis 2014 lors de sa création raconte : « On pense au squash dans des lieux magnifiques comme à la gare de New-York, devant les pyramides en Égypte ou dans le port de San-Francisco. Il y a quelques beaux sites à Nantes, évidemment pas en commune mesure avec ces lieux-là. Mais, c’était une façon de fidéliser, de trouver de nouveaux spectateurs et d’ajouter une touche culturelle sport adaptée au lieu où on est reçu. L’idée est de travailler sur cinq minutes de culture dans un lieu splendide et environ une heure de match. On essaye de faire un vrai travail artistique. À l’opéra avec une cantatrice, aux Machines de l’île avec des danseurs de hip-hop. Cette année, ce sera un duo piano DJ (Amaury Faye et DJ One Up, NDLR), accompagné de deux danseurs (Sophie Blet et Maxime Herviou). »
 

Le tournoi le plus important en France 

L’événement est rebaptisé Open de France, une première depuis 2008 dans un tournoi individuel. François Le Jort explique comment il a pu obtenir cette appellation : « C’était une proposition de ma part à la ligue professionnelle et à la fédération française pour deux raisons : en novembre 2018, le squash était dans la course pour devenir discipline olympique. C’était une façon de faire une répétition à Nantes, même si la décision aurait pu être connue après si nous avions passé le premier tour. » Mais, le squash n’est déjà plus en course pour entrer aux Jeux… Si ça avait été le cas, l’Open de France aurait pu être une vitrine avant les Jeux de Tokyo. « La deuxième raison était plutôt pour la Ville de Nantes. Nous avons eu un énorme succès à l’opéra (4 200 spectateurs, NDLR), toute proportion gardée. On s’est dit qu’il serait bon d’aller cette année en extérieur pour éviter les comparaisons avec le Théâtre Graslin, elles auraient été rudes. D’où le choix du Château des Ducs, mais il fallait ajouter un budget de 100 000 € entre le chapiteau et la tribune. On a décidé de faire tapis. » L’organisation propose alors 100 000 $ de plus en dotation et se transforme en Open de France. « Si on n’avait pas réussi à trouver de partenaires internationaux, on n’y serait jamais arrivé. » Et ça a fonctionné ! En plus de ça, un financement participatif mis en place a permis de récolter 20 770 € grâce à 144 contributeurs. « Surtout pour faire des prestations supplémentaires et rendre cet événement magnifique. L’événement est organisé entièrement par des bénévoles et, pour vous donner un ordre d’idée, l’association sportive Nantes Squash Sautron représente 7 000 € alors que l’Open de France c’est 400 000 € de budget. » François Le Jort espère autant de spectateurs que l’an dernier, mais pas forcément plus, « pour la bonne et simple raison que les précédentes années on faisait une programmation après-midi et soir. On avait neuf sessions proposées au public. Cette année, on n’en a que six. On peut accueillir jusqu’à 907 personnes par session, donc on ne fera pas énormément plus. Par contre, ce sera quasiment plein et ça ne se voit nulle part ailleurs dans le monde hormis en Égypte. Là-bas, le squash est l’ascenseur social comme le foot en Europe. »

Culture et sport, les piliers de l’attractivité de Nantes

« C’est un des temps fort de la rentrée à Nantes », prévient Éric Bouquin, directeur du service des sports de Nantes Métropole. « Avec le championnat d’Europe par équipes de tennis de table (du 3 au 8 septembre) et l’Euro de volley-ball masculin (21, 22 et 24 septembre), la ville est connue pour la culture et le sport. Ce sont les deux piliers de son attractivité. Et il n’y a aucune difficulté à avoir un événement qui fasse la synthèse des deux. Les organisateurs arrivent à convaincre les acteurs culturels et embarquent les sponsors et partenaires avec eux. C’est assez exaltant. On est impatient de voir ce que ça va donner chaque année. » Chaque année depuis 2015, le nombre de spectateurs augmente, l’événement touchant un public très large. « Les spectateurs ne sont pas forcément des connaisseurs du squash, ce sont souvent des néophytes. Lors de la première édition, il y avait 70 % de néophytes. C’est un spectacle très visuel, décalé. En début de saison, les gens aiment renouer avec la culture et le sport. C’est une mise en scène très créative et réussie. Ça crée un élan de curiosité. » Le plateau proposé peut également faire rêver et forcément attirer les passionnés de ce sport. Parmi les 48 joueuses et joueurs en lice dans les deux tableaux (24 dames, 24 messieurs), on y retrouve huit membres du top 20 mondial chez les femmes, dont la Française Camille Serme (3e mondiale) et neuf du top 20 messieurs avec la présence de l’Allemand Simon Rösner et du Néo-zélandais Paul Coll, respectivement 5e et 6e mondiaux. Il y aura par ailleurs les deux tenants du titre : la Belge Nele Gilis (18e mondiale) et le Britannique Declan James (17e). Le numéro 1 français Grégoire Marche (tête de série n°6), triple vainqueur du tournoi, sera également présent. L’an dernier, il s’était incliné pour la première fois à Nantes, défait en quart de finale par le futur vainqueur de l’Open.

Grégoire Marche vise un 4e succès

Champion de France en 2014 et une deuxième fois cette année, l’Aixois d’adoption réalise l’une des meilleures saisons de sa carrière avec également un titre de champion de France par équipes avec Montpellier. À 29 ans, il a atteint son meilleur classement en mai dernier (16e mondial, NDLR). « En sortant des juniors, ça s’est plutôt bien passé très vite. Par contre, ça faisait quatre ou cinq ans que je stagnais entre la 25e et 30e place mondiale », raconte le natif de Valence (Drôme). « Je n’arrivais pas à passer de cap. Il y a un an et demi, j’ai changé de structure, d’entraîneur et de façon de voir les choses. J’ai trouvé un bon équilibre et depuis six mois, le travail paye enfin. » À ces titres de champion de France, s’ajoutent deux tournois majeurs : à Pittsburgh (PSA World Tour Bronze), le plus important de sa carrière, puis à Montpellier (PSA Challenger Tour 30) cette année. Son association récente avec Cédric Hateau n’y est pas étrangère. « C’était mon entraîneur technique quand j’avais entre 7 et 15 ans. Il est à Aix-en-Provence, comme moi. C’est pratique. » Il ne cache pas son ambition de soulever une quatrième fois le trophée de ce tournoi. « Ça fait des années qu’on n’en a pas vu un de cette taille-là en France. Il est en plus spécial et là, c’est ultra motivant. » Mais, il est conscient que le niveau est plus homogène que les années précédentes et que tout le monde pourrait s’imposer. Même si, « sur le papier, les deux premières têtes de série sont quand même favorites. » Quant à l’édition 2020, le directeur assure avoir deux pistes, mais préfère les taire avant l’annonce au printemps prochain d’un nouveau lieu insolite…

Le programme complet :

Mardi 10 septembre :

Mercredi 11 septembre :

Jeudi 12 septembre :

Vendredi 13 septembre :

Samedi 14 septembre :

Par Victor Bolo