La renaissance du horse-ball

Le horse-ball est un sport spectaculaire né en France dans les années 30 mais qui connut sa renaissance dans les années 70, grâce à quelques passionnés. Parmi eux, une véritable figure du monde équestre, ancien conseiller technique de la Fédération française d’équitation en Centre-Val de Loire : Jean-Claude Gast, décédé l’année dernière.

 
Dans tous les pays, les passionnés d’équitation ont imaginé des jeux équestres opposant deux équipes autour d’un trophée. Ainsi, en Afghanistan par exemple, les cavaliers s’affrontent lors de très violentes parties de Bouzkachi – où tous les coups sont permis – au cours desquelles ils se disputent le cadavre d’une chèvre décapitée. Alors que le Pato argentin est pratiqué par les « gauchos », luttant pour remporter une sorte de ballon de cuir muni de poignées. Ces jeux pratiqués par des cavaliers émérites fascinaient un autre cavalier d’exception : le Capitaine Clavé. Ce membre de la Garde Républicaine, champion du monde de saut d’obstacles dans les années 30, introduit alors en France une variante plus cadrée, pratiquée sur un plus petit terrain : le Pato indoor. Ce jeu sera pratiqué dès 1936 par des régiments à cheval et connaitra un certain succès, auprès de spectateurs subjugués par l’habileté des cavaliers. Mais la Seconde Guerre mondiale donnera hélas un véritable coup d’arrêt au sport naissant.

…redécouvert dans les années 70…

Il faudra attendre les années 70 pour que le Pato indoor renaisse, en particulier grâce à la volonté de deux hommes : Pascal Marry et Jean-Claude Gast. Ces deux cavaliers vivent alors respectivement en Provence et en Centre-Val de Loire. Véritables précurseurs, soucieux de développer les Jeux équestres, ils font pratiquer le Pato indoor dans leurs clubs, en guise d’entraînement pour les cavaliers. Alors, quand ces deux passionnés s’investissent dans la commission des Jeunes et des Jeux de la Fédération française d’équitation, ils organisent le premier match de Pato indoor. Le public peut ainsi redécouvrir ce sport spectaculaire en 1977, au Salon du Cheval. L’année suivante, à l’occasion d’un séminaire des conseillers techniques régionaux, Pascal Marry et Jean-Claude Gast animent un débat sur les Jeux équestres. Une révélation pour certains participants, qui seront eux aussi séduits par le pato. Ainsi, en 1979, le premier championnat de Jeux équestres à Poitiers comportera une épreuve de Pato indoor.

…devenu un sport dans les années 80 !

Pour accompagner son succès croissant, le jeu est renommé horse-ball et doté d’un règlement spécifique. Puis, à la fin les années 1980, une commission spécifique est créée : le horse-ball devient ainsi une discipline fédérale à part entière ! En quelques années, le jeune sport s’impose à l’international. En 1989, les premières rencontres Internationales sont organisées. En 1992, le Salon du Cheval accueille la première Coupe d’Europe de horse-ball, remportée par la France. En 1995, le 1er Tournoi Féminin International a lieu en Angleterre. Enfin, en 2008 se déroule le premier championnat du Monde de horse-ball à Ponte de Lima (Portugal) où, là encore, la France remporte le titre. Et en 2014, le horse-ball figure de nouveaux aux Jeux équestres mondiaux en Normandie…
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Jean-Claude Gast : une vie au service de l’équitation

Passionné d’équitation dès son plus jeune âge, Jean Claude Gast s’oriente vers une carrière de moniteur d’équitation puis d’instructeur. Puis, en 1977, la Fédération française d’équitation le nomme conseiller technique régional (CTR) du Centre-Val de Loire. C’est à ce moment qu’il participera à la renaissance du Pato argentin en France. En 1980, la Fédération française d’équitation le nomme CTR équitation pour Paris et l’Outre-Mer. En 1985, il est nommé au poste de Directeur technique national (DTN) chargé des Sports à la Fédération française d’équitation et, en 1988, il devient DTN de la Fédération. Après un passage dans d’autres fédérations sportives (sports de glace, puis Savate – Boxe française) il revient à la Fédération française d’équitation en 2001 en tant que Directeur Général. Un poste qu’il occupera jusqu’à son départ à la retraite fin septembre 2012.

Par Laurence Théry