La Convention nationale du sport célèbre ses 20 ans

Photos : ©Matthieu SUPRIN

Vingt ans après son entrée en vigueur, la Convention Collective Nationale du Sport s’impose comme l’un des grands outils de structuration du sport français. À l’occasion de cet anniversaire, la branche professionnelle revendique son rôle : sécuriser les emplois, parler d’une seule voix et peser dans les grands débats de société.

En 2005, la CCNS n’était encore qu’un accord de branche de plus. Vingt ans plus tard, c’est devenu le socle commun de tout un secteur. Le texte encadre aujourd’hui trois réalités longtemps traitées séparément : le sport associatif, le sport marchand et le sport professionnel. Clubs amateurs, salles privées, ligues professionnelles… tous se retrouvent désormais dans le même cadre social. Cette convention a accompagné la montée en puissance du sport comme secteur d4emploi à part entière.

La branche pèse aujourd’hui 200 000 salariés, pour 36 000 structures employeuses et près de 10 milliards d’euros d’activité économique. L’emploi y progresse en moyenne de 7,2% par an depuis dix ans. La CCNS joue aussi un rôle d’amortisseur pour un tissu composé à 96% de petites structures de moins de 20 salariés. En posant des règles communes (salaires minima, classifications, formation, prévoyance) elle donne de la lisibilité aux employeurs et des garanties aux salariés, du club rural avec un demi-poste au club pro structuré.

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Structurer, protéger, accompagner : les missions d’une branche

Au fil des années, la convention est devenue un véritable outil de politique sociale. La branche a mis en place des dispositifs de formation et de certification qui ont permis à plus de 100 000 professionnels d’obtenir un diplôme reconnu depuis 2008. Elle a aussi négocié des régimes santé-prévoyance supérieurs au minimum légal, porté des actions d’insertion par le sport, soutenu l’émergence du sport féminin et accompagné la professionnalisation de nouvelles disciplines.

L’Observatoire des métiers du sport, adossé à la branche, documente ces évolutions et fournit des données aux décideurs publics. Cette construction patiente s’appuie sur un dialogue social nourri : plus de 150 réunions paritaires par an et plus de 200 avenants signés en vingt ans.

20 ans et déjà les prochains défis en ligne de mire

Le 26 novembre 2025, plus de 300 acteurs du sport, dirigeants, syndicats, élus, représentants de l’État, se sont retrouvés à Paris pour célébrer ces vingt ans. L’occasion de regarder dans le rétroviseur, mais surtout de tracer les lignes des prochaines années. Les enjeux sont identifiés : transition écologique appliquée aux équipements et aux événements, impact de l’intelligence artificielle sur les métiers, transformation de la formation professionnelle, nouveaux modèles économiques et question du financement public. La branche rappelle aussi un message central : le sport n’est pas une dépense d’appoint, mais un investissement social.

Les travaux de l’Observatoire estiment qu’un euro investi dans le sport génère treize euros d’économies directes ou indirectes pour les finances publiques. Pour ses vingt ans, la CCNS ne se contente pas de souffler ses bougies. Elle revendique son rôle de colonne vertébrale du sport français et se projette déjà sur la prochaine étape : continuer à faire du sport un secteur d’emploi structuré, utile à la cohésion sociale, à la santé et au développement des territoires.

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