Jordan Roux : « Les installations des clubs, une priorité pour la FFR »

Crédit photo : Fédération française de rugby

Vice-président de la Fédération française de rugby en charge des territoires et de la filière jeunes, Jordan Roux est particulièrement mobilisé sur le sujet de la rénovation et du développement des installations. Un sujet sur lequel la FFR œuvre en lien avec des partenaires forts, comme TotalEnergies, et les collectivités locales.

En termes d’infrastructures, quelle est la situation actuelle pour le rugby français ?

On a un parc d’infrastructures qui date des années 1970, 1980 et 1990. Aujourd’hui, beaucoup de vestiaires sont communicants avec les douches. La pratique féminine est en pleine évolution dans le rugby actuel, on se retrouve donc avec des problématiques réelles concernant les installations qui accueillent des garçons et des filles. Il y a un fort enjeu de rénovation mais aussi d’accueil de néo-licenciées pour le rugby.

Tout cela fait partie de la mise en place d’un plan héritage concernant les installations, en lien avec l’accueil de la Coupe du Monde 2023 et défini avec l’Agence Nationale du Sport, qui est un partenaire majeur sur ce sujet. Les installations des clubs sont ainsi l’une des priorités pour la fédération.

Aujourd’hui, la France compte 1950 clubs de rugby. Comment avance cette rénovation des installations sur l’ensemble du territoire ?

97 à 98% de nos installations sont la propriété des collectivités locales. L’enjeu est donc avant tout de pouvoir travailler en réunissant autour de la table les acteurs du club, de la collectivité propriétaire de l’installation, mais aussi des collectivités partenaires. Très souvent, c’est l’Agglomération, le Département, la Région, qui sont autant d’acteurs qui peuvent, eux aussi, accompagner le développement de l’infrastructure.

Du côté de la Fédération française de rugby, nous avons trouvé des leviers pour permettre d’accompagner les clubs dans cette rénovation ou la mise en place de nouvelles installations. Après le succès de la campagne 5+5=20, qui a permis de soutenir 207 projets sur l’ensemble du territoire, y compris en Outre-Mer, la FFR, via Florian Grill, a redemandé à l’Agence Nationale du Sport de renouveler son engagement et son accompagnement au rugby. Le résultat, c’est une nouvelle enveloppe, baptisée 2,5=5.

L’autre volet, c’est celui que l’on mène sur le certificat d’économie d’énergie et la rénovation de nos installations. On est aujourd’hui en plein projet avec TotalEnergies sur la construction d’un dispositif d’accompagnement des collectivités propriétaires de l’installation dans la rénovation énergétique des installations. Dans le cadre du certificat d’économie d’énergie, on souhaite pouvoir faire intégrer le relampage de nos stades dans une fiche CEE, ce qui pourrait permettre d’éclairer en LED une grande partie, voire la totalité de nos installations. Accompagner la transformation de nos installations, est une priorité et doit être réalisée sur du long terme. Un travail de fond.

L’avancée sur ce sujet des infrastructures ouvre-t-elle de plus en plus la porte des clubs aux personnes en situation de handicap ?

Tout à fait, il y a aujourd’hui une mise en conformité d’une partie de nos installations destinée à accueillir des personnes en situation de handicap. Il faut désormais continuer à avancer et à travailler sur l’accueil de tous les publics. Il est nécessaire de continuer à rendre nos installations accessibles. L’exemple des rampes pour les personnes à mobilité réduite.

Quelle est la situation en Outre-Mer, qu’a pu accomplir la Fédération française de rugby en matière d’infrastructures ?

Deux projets ont été accompagnés sur les Outre-Mer sur l’appel d’offres 2024. L’idée est de continuer ce travail de recensement en lien avec les Ligues régionales d’Outre-Mer, mais aussi d’activer des plans par zone. Aujourd’hui, on travaille avec le ministère des Outre-Mer, grâce à l’intervention de Florian Grill auprès du président de la République, sur un plan spécifique autour de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna.

L’idée est de continuer à apporter des solutions, à améliorer le quotidien pour ces territoires qui ont d’importants besoins aujourd’hui, pas simplement de terrains, mais aussi tout bêtement d’un espace pour pouvoir stocker le matériel et recevoir. Nous avons un œil particulier sur les Outre-Mer, on essaie de faire le maximum pour permettre à chaque Ligue régionale de se développer car on sent bien qu’il y a un terreau fertile pour la pratique du rugby.

On évoquait un peu plus tôt l’importance de la rénovation des infrastructures. A quel point TotalEnergies est-il devenu un partenaire fort et engagé sur ce sujet ?

Avec Florian Grill, on cherchait des leviers pour continuer à développer nos installations. L’opportunité du certificat d’économie d’énergie s’est présentée, sujet sur lequel nous avons échangé avec TotalEnergies. Nous menons ce projet en équipe mixte : élus / CMB et salariés côté FFR ainsi qu’une dizaine de collaborateurs de TotalEnergies. Aujourd’hui, ce sont plus de 270 clubs qui ont postulé pour participer au programme. Il y a tout un travail de recensement et de lien avec les ligues régionales pour pouvoir anticiper ce flux éventuel de demandes et de rénovations à réaliser. Ce partenariat fort permet de proposer un vrai accompagnement, aux collectivités et clubs, dans la durée.

Ce qui nous paraît important, c’est que TotalEnergies ne s’intéresse pas seulement au XV de France, il souhaite soutenir le rugby de tous les territoires, campagnes comme quartiers. C’est tout le rugby qui en sort grandi. Aux côtés de TotalEnergies, on veut vraiment construire quelque chose sur le long terme, un plan sur trois, quatre, cinq, voire six ans, afin de pouvoir œuvrer sur les rénovations et la mise en place de nouvelles installations partout en France.

Justement, les collectivités locales sont-elles de plus en plus à votre écoute sur ce type de sujet et déterminées à faire du club du rugby un pilier de la vie sportive locale ?

Nous sommes aujourd’hui dans un contexte de futures élections municipales, mais aussi un contexte budgétaire très serré pour les collectivités qui sont propriétaires des installations. Le sport n’est ainsi pas forcément l’objectif numéro un dans la dépense publique. On doit donc s’adapter et saisir les opportunités. C’est pour cela qu’aujourd’hui il a été préféré, dans les différents appels d’offres lancés récemment en lien avec l’ANS, la rénovation d’installation, la mise aux normes par rapport aux qualifications de la fédération des enceintes sportives, et éventuellement quelques projets de réhabilitation et création de clubs house qui sont les lieux de vie de nos clubs. C’est un endroit indispensable si on veut continuer à attirer de nouveaux licenciés et pérenniser ce qu’on met en place.

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