Jeux paralympiques : Claire Supiot, de Séoul à Tokyo

A Tokyo cet été, Claire Supiot va devenir la première athlète française à participer aux Jeux à la fois avec les valides et en handisport. Après Séoul 88, la nageuse angevine veut revivre son rêve olympique, à 53 ans.

33 ans. C’est ce qui sépare la première participation de Claire Supiot aux Jeux Olympiques, à Séoul en 1988, et la prochaine à Tokyo 2021 pour les Jeux paralympiques. La nageuse de 53 ans est une habituée des podiums handisport, elle qui a été médaillée de bronze en 100m nage libre (S8) aux championnats du monde de para-natation à Londres en 2019. Dans sa jeunesse, l’Angevine a brillé chez les valides, avec neuf titres de championnes de France dont un titre en 200m papillon à 16 ans, qui lui ouvre les portes de ses premiers Jeux quatre ans plus tard. La source de sa passion pour l’olympisme.

Diagnostiquée en 2008, présente en 2021

En 1988, à Séoul, elle se rappelle avoir été particulièrement marquée par la cérémonie d’ouverture :  « mon entraîneur m’avait dit, tu verras quand tu entreras dans le stade tu oublieras tout, toutes tes souffrances de l’entraînement. Il avait raison, c’est idyllique… C’est des frissons, c’est des lumières, c’est des bruits… Le Jour J est là. » raconte-t-elle au micro de France Télévisions. Après ces Jeux, Claire Supiot met fin à sa carrière, à 20 ans. C’est en 2008 qu’elle apprend qu’elle est atteinte de la maladie de Charcot Marie-Tooth, une maladie neurologique héréditaire. Les transmissions nerveuses du bas de ses jambes ne fonctionnent plus, après ses mollets. « Si on le prend avec humour, je ne peux plus prendre les pots en hauteurs car je ne peux plus me mettre sur la pointe des pieds. » rigole-t-elle.

Montrer que l’on peut rebondir

Âgée de 53 ans, mère de trois enfants et même grand-mère depuis cet été, le défi est grand pour l’Angevine. Au rythme fou de 10 entraînements par semaine, elle entretient son corps et ses jambes, et lutte contre la maladie. Coup de massue en avril dernier, son changement de classification, et donc de ses adversaires. Elle passe de la catégorie S8 à S9. « En S9, certaines concurrentes peuvent être amputées en tibial, mais peuvent avoir tout le reste qui fonctionne à 200%. Ce n’est pas mon cas », explique-t-elle à Franceinfo. « Je suis la seule à arriver sur un plot en fauteuil, et à être assistée pour mon départ ». Alors la médaille sera difficile, mais la nageuse vétérane veut surtout montrer que les personnes atteintes d’une telle maladie au cours de leur vie « peuvent rebondir ». Optimisme et représentation, Claire Supiot sera dans les bassins des Jeux en Asie, plus de trente ans après…