Hugo Boucheron : « Comme s’il ne s’était rien passé… »

Hugo Boucheron and Matthieu Androdias of France during Rowing on Olympic Games 2016 in Rio at Lagoa Stadium on August 11, 2016 in Rio de Janeiro, Brazil. (Photo by Nolwenn Le Gouic/Icon Sport)

Champion d’Europe et du monde en deux de couple, l’année 2018 du rameur lyonnais Hugo Boucheron, associé à Mathieu Androdias, restera gavée dans les annales. Nous avons joint le pensionnaire du Cercle de l’aviron de Lyon alors qu’ils se rendaient ensemble à Libourne (Gironde) pour un stage de l’équipe de France. Avec en ligne de mire les JO de 2020 à Tokyo…

 

Après l’hôtel de ville de Lyon en novembre, vous venez de visiter les salons de l’Assemblée nationale. Vous enchaînez les réceptions et les remises de médailles !

(sourire) Oui, c’est cool ! On prend vraiment conscience que notre pays dispose de magnifiques bâtiments historiques. À l’Assemblée nationale, on a été reçus par la ministre des Sports. On n’a pas trop l’occasion de voir « des gens comme ça » (sic). C’est plutôt cool d’avoir cette reconnaissance. C’est sûr que nous, quand on est champion du monde, on n’a pas le droit à la légion d’honneur et aux salons de l’Élysée (rires). Pour ça, il faut qu’on soit champion olympique…

En attendant, vous avez été, en un mois, champion d’Europe à Glasgow puis champion du monde à Plovdiv. C’est fort non ?

Sur le coup, on ne s’en est pas rendu compte. Ce sont les réactions de nos proches, les petites messages, qui nous ont fait prendre conscience du résultat. Mais l’objectif principal ce sont les Jeux olympiques et uniquement les JO. Avec Mathieu (Androdias), on s’est vite détachés de la performance de cet été pour se focaliser sur la suite.

Vous avez quand même savouré vos deux titres ?

C’est un peu bizarre. On avait envie de faire quelque chose, de bien faire car c’étaient des objectifs très importants. Mais, aujourd’hui, c’est comme s’il ne s’était rien passé. On savoure un peu, mais ce n’est pas une délivrance et encore moins un aboutissement. Les JO, ce n’est pas tout de suite mais le bon état d’esprit, il est à avoir dès maintenant.

Quels sont les objectifs pour 2019 ?

Le premier, c’est de qualifier le bateau pour les JO l’été prochain. Pour cela, il faut finir parmi les 11 premiers aux Mondiaux à Linz (Autriche) en août. Mais on aimerait bien conserver notre titre… et on a beaucoup travail vu comment on en a bavé cet été ! Avant, il faudra nous requalifier en avril lors des Championnats de France, chacun de notre côté en skiff pour être tous les deux en deux de couple. On rame ensemble depuis 2015 et on aimerait continuer ensemble.

Comment arrivez-vous à vous entraîner ?

Les années précédentes, on se voyait lors des stages de l’équipe de France, une semaine-10 jours par mois. On fonctionnait comme ça depuis 2017. Après les Mondiaux, Mathieu a emménagé sur Lyon, donc on se voit au pôle France, à Miribel-Jonage. Personnellement, je m’entraîne 12 fois par semaine. Je ne fais relâche que les mercredis et dimanches après-midi. J’ai la chance d’être détaché à plein temps par l’Armée de Champions. Mathieu, lui, travaille à mi-temps pour Atos (le fournisseur officiel des systèmes informatiques pour les JO).

Que représente les Jeux olympiques pour vous ?

C’est le rêve tout simplement ! C’est la plus grosse compétition pour nous et pour la plupart des sports, c’est ce qu’il y a de plus prestigieux. On en rêve tous les jours. C’est dans cette perspective-là que l’on part en stage et que l’on travaille tous les jours. Je pense aussi aux JO de 2024 à Paris : j’ai 25 ans, je me vois bien aller jusque-là. L’or me fait rêver… même si un autre métal me conviendrait.

Propos recueillis par Sylvain Lartaud