Gros plan sur la politique sportive en Bourgogne-Franche-Comté

Le Conseil régional de la Bourgogne-Franche-Comté s’implique activement dans le sport pour tous, le haut niveau et avec le mouvement sportif, en faisant une large place au sport féminin. Rencontre avec Laëtitia Martinez, vice-présidente en charge du sport, de l’égalité et de la citoyenneté.

 

Quelle est l’importance du sport dans les politiques publiques du Conseil régional de la Bourgogne-Franche-Comté ?

Depuis le début du mandat en 2016, le Conseil régional a considéré qu’il est important de soutenir le mouvement sportif qui favorise le lien social. Son budget n’a pas été touché. La somme de 1,6 million d’euros a été investie dans les contrats régionaux de développement du sport (CRDS) d’une durée de 3 ans, qui permettent un lien direct avec les présidents de 60 ligues. Grâce à eux, le mouvement sportif régional est soutenu sur cinq axes : la formation, le haut niveau, l’aménagement sportif, la lutte contre les inégalités de l’accès au sport et la féminisation. Comme nous arrivons au bout de la période de 3 ans, nous allons faire le point ensemble sur les améliorations à apporter et voir comment flécher l’accompagnement. Le Conseil régional apporte également une aide directe à 7 600 clubs via deux autres dispositifs. En 2019, plus de 80 clubs ont bénéficié d’une aide de 1 500 € dans l’acquisition de minibus pour rationaliser la problématique des déplacements. Nous avons également lancé un appel à projets pour des manifestations avec objectifs de fraternité et de vivre-ensemble dans les quartiers prioritaires de la ville et en direction des personnes éloignées de la pratique. Une quarantaine de clubs ont répondu en 2018.

De quelle manière, la Région favorise-t-elle le sport pour tous ?

Pour pratiquer à l’UNSS, dans le handisport ou dans le sport adapté, il faut une double licence. Grâce à un budget de 200 000 €, la Région prend en charge l’une d’elles pour éviter que le coût ne soit un frein. Dans le cadre de la feuille de route édictée pour la santé et grâce au CROS, un réseau sport santé a été identifié. Le nouveau dispositif Pass santé permettra au Conseil régional de financer la licence d’une personne à qui une activité physique a été prescrite sur ordonnance à hauteur de la moitié du coût la première année, 30% la deuxième et 10% la troisième.
 

Comment travaillez-vous avec le Comité régional olympique et sportif ?

Nous avons des liens avec la nouvelle équipe du CROS en place depuis la fusion des entités de Bourgogne et de Franche-Comté en mars 2018. Nous avons réfléchi à la manière de faire évoluer notre collaboration pour répondre aux nouveaux usages du sport et anticiper l’évolution des pratiques qui se développent hors des clubs. De plus, nous travaillons ensemble sur le sport santé et place des femmes dans le sport, grâce aux concours « femmes et sports ».

La féminisation du sport est un sujet qui vous tient à cœur ?

Le Conseil régional a un objectif d’égalité dans la perspective d’augmenter le nombre de licenciés et s’est emparé du développement de l’accès au sport pour les femmes en fil rouge de ces politiques publiques. Avec une moyenne de 38% de femmes licenciées, il y a une progression année après année, mais des écueils sont encore présents : les filles arrêtent trop tôt l’activité physique, le sport féminin est peu médiatisé et n’y a presque pas de présidentes dans les instances. Nous ne contractualisons pas de CRDS avec une ligue s’il n’y a pas d’actions en faveur de la féminisation du sport. Depuis deux ans, le Conseil régional apporte un coup de pouce financier à tous les clubs qui voudraient ouvrir une section féminine. Nous demandons la mixité des vestiaires et des sanitaires dans les équipements sportifs.
 


 

Le sport de haut niveau est-il aussi une préoccupation du Conseil régional ?

Une enveloppe de 500 000 € est prévue en 2019 pour les outils du haut niveau, mais le financement ira plus loin grâce à un plan pluriannuel d’investissement. La Région a récupéré la propriété du CREPS, situé à Dijon. Près de 1,2 million d’euros ont été investis dans la rénovation du stade de biathlon des Tuffes à Prémanon (Jura) où se dérouleront des épreuves des Jeux olympiques de la jeunesse d’hiver de Lausanne en 2020. Le Conseil régional apporte à 103 sportifs inscrits sur les listes ministériels un soutien direct de 500 € ou 1 500 € pour les boursiers. Un dispositif spécial, Objectif médailles, accompagne progressivement les athlètes susceptibles de participer aux Jeux olympiques. Vingt sont suivis pour les JO de Tokyo 2020.

L’aide au sport de haut niveau contribue-t-elle également au rayonnement de la région ?

Nos sportifs de haut niveau sont les ambassadeurs de notre territoire, participent à la fierté de la Bourgogne-Franche-Comté. Dans cette optique de rayonnement et d’attractivité, la Région accompagne aussi les clubs professionnels selon les disciplines, les niveaux et les modèles économiques via les centres de formation, avec une démarche volontariste supplémentaire pour les clubs féminins. Le sport professionnel et le sport pour tous marchent ensemble. Ce sont les sportifs de haut niveau qui donnent aux jeunes l’envie de pratiquer. L’accueil de grandes manifestations comme la Transjurasienne, l’Euro de handball féminin en 2018, quatre étapes du Tour de France ainsi que les Championnats d’Europe de kayak dans la Nièvre cette année et les JOJ d’hiver en 2020 contribuent également au rayonnement avec une dimension touristique et économique. La Région souhaite mobiliser les collectivités dans une démarche commune de qualité d’accueil en vue des Jeux olympiques de 2024.

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Propos recueillis par Leslie Mucret