Grégory Poisay : « La différence, c’est sa respirabilité »

Pour accompagner la reprise du sport en salle, que tout le monde espère, l’entreprise Boldoduc, basée à Dardilly, à côté de Lyon, a créé un masque spécifique, qui permet de bien respirer et est commercialisé à partir de cette semaine. Interview avec son directeur général Grégory Poisay.

 

Comment s’est réalisé le développement de ce masque ?

Il s’est déroulé en 3 temps. Tout est parti pendant le début de la pandémie, l’an dernier. Nous qui étions spécialisés dans les solutions d’emballage, d’habillage et de protection à base de textile technique avons créé un modèle de masque grand public, assez classique, un tri couche avec 2 plis sur lequel nous avons eu énormément de demandes. On a embauché 150 personnes en 15 jours et fabriqué 15 millions de masques entre avril et juillet 2020, devenant l’un des plus grands spécialistes français de textiles à usages techniques. Puis, durant l’été, dans la perspective de la saison de ski, on a créé un modèle tour de cou anti-Covid élargi à un masque ergonomique sans couture et sans élastique, sur la base du tour de cou que nous avions déjà et que nous avions développé pour les marques Picture ou Rossignol : coupe-vent, chaud, très respirant. On a travaillé avec ESF et FFS. On réalise la coupe, l’impression, la sublimation et la confection sur notre site de Dardilly. On avait aussi des demandes de responsables de salles de fitness. C’est là qu’est intervenu, dans un troisième temps, la création de notre masque Boldo’Air Sport sur lequel a été rajoutée une armature pour décoller le tissu de la bouche au niveau de celle-ci.
 

Qu’est-ce que ce masque a de spécifique ?

C’est un masque 100% textile monocouche ce qui le rend utra-respirant, plus du double que ce que préconise la norme Spec AFNOR S70-001 même si pour celle-ci le masque n’est pas indiqué pour le sport à haute fréquence cardiaque. Mais les tests menés chez nous par une équipe de Keep Cool (l’enseigne de salles de fitness) prouvent que notre masque répond aussi à ces conditions. On respire très bien dedans, c’est bluffant comme résultat. En termes de matière, il est constitué d’une maille polyester élasthanne. C’est une matière thermo-régulante qui évacue très bien l’humidité car elle sèche très vite. Ce masque présente des particularités qui sont adaptés à la pratique du sport.
 

A qui s’adresse ce masque ?

A tous ceux qui veulent reprendre le sport en intérieur. On n’est pas les seuls sur le marché. Les différences de notre masque, c’est sa respirabilité, le fait qu’il soit monocouche, personnalisable et fabriqué entièrement en France. J’insiste mais le fait que le tissu soit décollé de la bouche, c’est très confortable.
 

Cela peut-il changer la vie des sportifs ?

Tout va dépendre des annonces qui vont être faites pour la reprise du sport mais il répond aux normes qui permettent aux sportifs de pouvoir retourner dans une salle de fitness. Cela peut donc changer beaucoup de choses. Il en va de même pour les sports collectifs. Personnellement, je joue au handball et cela fait plus d’un an que nous n’avons pas rejoué en compétition. Je pense à tous ces licenciés de clubs dans le même cas, enfants, adolescents ou adultes. Si pour rejouer, il faut porter un masque, je le ferai.
 

Peut-il être porté en extérieur ?

Bien sûr ! Il est fait pour l’intérieur. Et si une restriction est à venir sur les sports en extérieur, il est utilisable aussi en extérieur.
 

Quand sera-t-il sera disponible ?

Ce masque de sport est commercialisé à partir de cette semaine sur shop.boldo-r.fr au prix de 14,90€ TTC . Il est lavable 50 fois, ce qui ramène le coût d’utilisation à moins de 30 centimes. Nous sommes les moins chers sur ce type de masque fabriqué en France. L’idée est que tout le monde puisse y avoir accès.
 

Ce masque peut-il être utilisé par les sportifs professionnels ?

Dans les faits, oui. Après, c’est très compliqué à dire. Mais parmi les professionnels qui ont continué à jouer en compétition, de gros clusters se développent. On est dans une phase où tout le monde en a ras le bol, mais il y a des variants qui viennent de partout qui sont encore plus virulents, il faut donc rester vigilant, utiliser les gestes barrière encore plus, dont le port du masque.
 

Pourriez-vous proposer votre masque dans l’optique de l’organisation de gros événements comme les Jeux olympiques ?

On est prêt à répondre à la demande. Notre but est de permettre aux sportifs de reprendre leur activité dans les meilleures conditions.

Propos recueillis par Sylvain Lartaud