Grande première pour les Jeux des Jeunes

Le CNOSF, en association avec l’UNSS et l’Ugsel, a décidé d’organiser la 1ère édition des Jeux des Jeunes. Programme de sensibilisation à la pratique du sport qui s’adresse aux élèves de 5ème et de 4ème, ces Jeux s’inscrivent pleinement dans le volet Héritage de Paris 2024.

Le 31 mars dernier, la première édition des Jeux des Jeunes a été lancée… avant, le lendemain, l’annonce de nouvelles mesures restrictives par le président de la République. La crise sanitaire impacte donc logiquement la première édition de ce programme de sensibilisation, mis en place par le CNOSF, en association avec l’UNSS et l’Ugsel. Du côté des établissements, l’optimisme demeure de mise. « Nous allons essayer de mettre en place le contenu de ces Jeux des Jeunes lors des cours d’EPS. Ce défi-là pourrait faire un bon point d’accroche pour terminer l’année scolaire et aller jusqu’aux vacances d’été », explique Sandrine Mayet, professeure d’EPS au sein du Collège Anita Conti de Lorient. Concernant le contenu, justement, ces Jeux des Jeunes se tiennent d’abord sur une étape locale, au sein des établissements scolaires, depuis le 30 mars et jusqu’au 23 juin. Une étape 100% digitale qui a pour support l’application Tous en forme. Les collégiens de 5e et 4e qui participent à ce dispositif réalisent plusieurs tests avec l’équipe pédagogique de leur établissement afin de mesurer leur condition physique. Différents tests sont ainsi proposés, permettant d’évaluer la force, l’équilibre, la souplesse, l’endurance ou encore l’adaptation à l’effort. Des questionnaires sur le niveau d’activité physique et sur la nutrition et le comportement alimentaire sont également proposés. « Cela va se faire de façon ludique, il n’y aura pas lieu de comparer les élèves. Ce sera plutôt une auto-évaluation pour savoir où ils se situent. L’application Tous en forme va nous aider », se réjouit Sandrine Mayet. « Cela permet aussi de mobiliser une grande partie du collège puisque tout ce dispositif va se faire en lien avec ma collègue professeure de SVT. Elle va notamment pouvoir expliquer aux élèves ce qu’il se passe dans notre corps durant un effort. L’infirmière de l’établissement est également dans la boucle de ce projet. »

Une étape locale 100% digitale

Les tests proposés sont identiques partout en France. Les élèves ont ainsi la possibilité d’obtenir un bilan personnalisé de leurs aptitudes physiques. Ce programme est un excellent moyen d’avoir une indication sur l’état de forme des adolescents. Une nécessité aux yeux d’Yvon Richard, coordinateur Ugsel Grand-Est, qui n’a pas hésité à inscrire son collège, l’Institution Notre-Dame de Strasbourg, à ces Jeux des Jeunes. « J’ai invité l’ensemble de mes collègues professeurs d’EPS à s’inscrire à cette première édition. En inscrivant mon établissement, c’est une manière de montrer l’exemple. Pour moi, le contenu proposé est avant tout une approche des questions de santé et de condition physique. Ce sont aujourd’hui des thèmes prégnants, notamment en raison de la situation sanitaire. Nous avons des statistiques qui montrent que la condition physique chez les jeunes est en grande baisse ces dernières années. Quand les chiffres sortiront pour mesurer l’impact de la pandémie, ils seront sans doute effrayants. La crise sanitaire aggrave le problème, mais elle permet également de le mettre en lumière. Ces Jeux des Jeunes vont permettre de faire un état des lieux d’une situation, pour ainsi pouvoir trouver les meilleures solutions. » Un avis partagé par Sandrine Mayet. « Pour les élèves, c’est un moyen de remettre en question leur niveau d’activité sportive régulière, en lieu avec leur alimentation. C’est un élément important par rapport à la sédentarité qui touche beaucoup trop de nos jeunes. Beaucoup de nos élèves qui sont généralement impliqués dans des clubs n’ont pas pu suivre leurs entraînements. Ceux qui n’avaient pas d’activité sportive en extérieur et qui pratiquaient seulement l’EPS au collège ont encaissé de plein fouet cette crise sanitaire. Il y a un vrai manque d’activité sportive. La sédentarité, on l’a vraiment constatée depuis la rentrée de septembre dernier. Pour beaucoup d’élèves, il était très compliqué de maintenir un effort long et exigeant. »
 

Lutter contre la sédentarité

Afin de sensibiliser de façon importante aux thématiques de santé et de sédentarité, l’étape locale des Jeux des Jeunes propose également un run-quiz pédagogique. Ce quiz éducatif permet de répondre à un maximum de questions en 5 minutes, tout en restant actif, autour des thèmes suivants : la nutrition, les bienfaits de la pratique de l’activité physique, l’Olympisme, les valeurs du sport et la citoyenneté. Comme pour les tests, l’application Tous en forme est le support de ce quiz. « Nous sommes sur une génération que nous avons de plus en plus de mal à intéresser. Ce type de dispositif est donc extrêmement positif, c’est un défi capable de séduire ces élèves. Le fait que le contenu repose sur une application est évidemment important », confie Yvon Richard. « Au sein de notre établissement, les élèves de 5e et de 4e représentent environ 180 jeunes. L’idée est d’abord d’utiliser le retour des vacances de printemps en distanciel pour présenter, en visio-conférence, ce dispositif aux élèves. Depuis un an, il faut savoir que les professeurs d’EPS ont réussi à faire preuve de beaucoup d’imagination pour pouvoir proposer des cours en distanciel. Ces Jeux des Jeunes vont être un moyen de mobiliser les élèves d’ici la fin de l’année scolaire. En attendant un retour en présentiel, c’est une possibilité d’intéresser ces élèves de 5e et de 4e à la pratique sportive. »

Une finale nationale à l’INSEP

Intéresser les élèves… et pourquoi pas les qualifier pour la finale nationale des Jeux des Jeunes, qui se tiendra du côté de l’INSEP, à Paris, les 16 et 17 octobre prochains. Un collège par département sera qualifié. Le collège qualifié pour représenter son département à la finale nationale devra proposer une équipe de 6 collégiens répondant aux critères de parité (3 garçons, 3 filles), avec un minimum de 3 élèves non licenciés (ni à l’UNSS, ni à l’Ugsel, ni en club) en 2019-2020. Au sein des infrastructures de l’INSEP, 4 à 6 activités sportives différentes de celles traditionnellement pratiquées en milieu scolaire constitueront le programme de cette finale. Ces deux jours d’immersion permettront aux participants de passer un moment unique alliant activité physique, challenge et convivialité. Pour les élèves et le corps enseignant, c’est déjà un goût de Paris 2024. « Nous avons trois classes par niveau. Il y a donc environ 150 élèves concernés par ces Jeux des Jeunes, ce n’est pas négligeable. Pour nous, ce dispositif est une continuité de ce que l’on met en place sur l’Olympisme depuis deux ans au sein du collège », assure Sandrine Mayet. « Depuis la fin d’année scolaire 2019, l’UNSS a lancé un dispositif permettant à des élèves de devenir ambassadeurs pour les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024. Chez nous, Corentin Guerlais occupe ce rôle d’ambassadeur JOP, il a été retenu pour faire partie des 35 ambassadeurs bretons. Il est licencié à l’UNSS sur trois activités, jeune officiel et jeune dirigeant. Il est engagé jusqu’en 2024, année de sa Terminale. Les Jeux des Jeunes s’inscrivent donc totalement dans ce projet d’Héritage. »

Olivier Navarranne