Frédéric Sanaur : « Une France plus sportive, plus performante, et en meilleure santé »

Frédéric Sanaur a reçu SPORTMAG dans les nouveaux locaux de l’ANS, à Ivry-sur-Seine. Le directeur général de l’Agence Nationale du Sport revient sur les actions mises en place pour aider le monde sportif pendant la crise sanitaire, et détaille les grands axes de travail pour 2021.

 
Comment l’Agence nationale du Sport (ANS) a-t-elle traversé la crise sanitaire en 2020 ?
Nous avons vécu comme tout le monde l’arrivée du virus et de la pandémie. Progressivement, des mesures sanitaires et restrictives se sont imposées à l’ensemble de la société, y compris le sport. Dans un premier temps, nous avons beaucoup travaillé pour essayer de sauvegarder la pratique des sportifs de haut niveau car les Jeux de Tokyo n’étaient pas encore décalés. Ils ont été différés plus tard. Puis, très vite, sous la coordination du ministère des Sports, on a travaillé sur la reprise des activités une fois que le confinement serait terminé, sur les protocoles de reprise sport par sport, mais aussi sur la réouverture des équipements sportifs. C’était un élément important.
De plus, concernant l’action très directe de l’agence, nous avons réorganisé les calendriers, revu certains critères pour faire apparaître un critère solidaire afin d’accompagner les associations, notamment les plus fragilisées par l’impact de la crise. On a également souhaité mettre en place un Fonds territorial de solidarité doté de 15 millions d’euros dès le mois de juin 2020, de manière à pouvoir engager des crédits dans l’ensemble des régions. Cela nous a permis de soutenir un peu plus de 3 500 associations, en plus de l’ensemble des autres structures que l’on finance au quotidien, de manière à diriger plus directement les aides vers les petites associations, celles pour qui la trésorerie avait été rapidement fragilisée.
Nous avons aussi mené une étude conjointement avec l’ensemble des réseaux de collectivités et l’Association nationale des élus en charge du sport, pour voir l’impact sur les subventions aux associations, sur les travaux en matière d’équipements sportifs, et sur le calendrier, pour pouvoir ajuster au mieux notre dispositif. C’est ce qu’on a fait tout au long de l’année 2020. On a voulu répondre au mieux aux attentes des acteurs du sport dans un contexte instable, incertain, qui s’est traduit par une baisse importante des licences à la rentrée.
 

« Prendre en compte les réalités environnementales »

 
En 2021, le budget de l’ANS est de 363,3 millions d’euros. A quoi vont servir les 249,9 millions pour le développement, et les 102,7 millions pour la haute performance ?
Concernant le développement, il y a un budget en forte hausse puisque l’agence a été particulièrement missionnée pour porter une grande partie des actions du plan de relance du sport. Nous nous concentrons sur trois axes principaux. Le premier, c’est l’aide et l’accompagnement financier des associations sportives. Au quotidien, près de 18 000 clubs sont cofinancés par l’agence pour mettre en œuvre leur pratique sportive. Nous avons des crédits supplémentaires, notamment 18 millions d’euros pour accompagner les clubs sportifs dans le cadre des projets sportifs fédéraux (PSF).
Le deuxième axe important, c’est le financement des emplois sportifs, puisqu’on accompagne déjà chaque année près de 5 000 emplois aidés dans les associations : des emplois d’éducateurs, d’entraîneurs ou de chargés de développement. Nous avons souhaité amplifier ce dispositif, notamment en direction des jeunes de moins de 26 ans, prioritairement issus des territoires carencés des territoires prioritaires, pour porter à 7 500 le nombre d’emplois aidés financés d’ici 2022. Cela correspond à 40 millions d’euros supplémentaires sur deux années (20 millions en 2021 et 20 millions en 2022).
Enfin, le troisième axe important est celui du financement des équipements sportifs, pour lequel on avait déjà, en 2020, un budget de 45 millions d’euros. Ce budget va augmenter et passer à 80 millions d’euros de manière à pouvoir financer les équipements de proximité, les équipements locaux. Cela va s’ajouter à une volonté de rénovation énergétique des équipements, avec un budget de 50 millions d’euros sur deux ans (25 millions d’euros en 2021 et en 2022). Nous allons accélérer la rénovation de notre patrimoine sportif dont on sait que, de manière générale, il y a une vétusté moyenne de près de 37 ans. Sur les dimensions environnementales et d’économie d’énergie, nous avons l’ambition de rénover notre patrimoine sportif.
 
Avoir un sport plus respectueux de l’environnement, c’est donc un axe important pour l’Agence nationale du Sport ?
Ce qui est important, c’est d’avoir des équipements sportifs qui prennent en compte les réalités environnementales. Le sport fait pleinement partie de la société. Il concerne des millions de pratiquants, des centaines de milliers d’équipements. Il est donc nécessaire de pouvoir réduire la consommation d’eau et la consommation électrique, et ainsi concourir à l’effort collectif en matière d’environnement. L’Agence nationale du Sport a la volonté d’augmenter le nombre d’équipements sportifs, mais aussi de les rénover et de faire en sorte que ces équipements répondent mieux à l’évolution des pratiques. C’est pour ça que nous intervenons sur le financement des équipements sportifs scolaires, afin de pouvoir les ouvrir aux publics externes le soir, le week-end et durant les vacances. Cela nécessite des aménagements que l’on finance. C’est très important pour nous.
Les équipements sportifs, les aménagements sportifs urbains et les parcours de santé nécessitent également d’être adaptés en fonction des types de pratique. Aujourd’hui, on a l’ambition d’augmenter la pratique féminine, ce qui nécessite de prendre en compte les besoins en termes de matériel et d’aménagement sportif, en ajoutant des vestiaires, en installant un meilleur éclairage par exemple. Cela permet d’optimiser les équipements existants dans notre pays.
 
Des développements sont également nécessaires pour le handisport…
Tout à fait. Nous avons chaque année une enveloppe dédiée à la mise en accessibilité des équipements sportifs et à l’achat de matériel pour le développement de la pratique parasport. Mais au-delà de ces deux premiers aspects, nous soutenons fortement le développement du parasport à travers le soutien aux clubs et aux projets des Fédérations sportives, via le dispositif des emplois sportifs qualifiés, ou encore par notre stratégie Ambition bleue qui prend pleinement en compte la dimension paralympique.
 

« 3 millions de sportifs en plus en 2024 »


Certaines fédérations sont en difficulté, notamment à cause de la chute du nombre de licenciés dans les fédérations. Est-ce que cela vous inquiète ?
L’agence s’est positionnée pour accompagner le mouvement sportif, le soutenir, pour être partenaire des fédérations sportives. Lorsque les prises de licences sont en baisse, c’est quelque chose qui nous alerte et nous y accordons la plus grande attention. L’objectif de l’ANS, c’est d’augmenter de 3 millions le nombre de pratiquants sportifs en France d’ici 2024. Forcément, s’il y a une baisse des licenciés, ce sera plus compliqué d’atteindre cet objectif, qui a pour ambition d’avoir une nation plus sportive, en meilleure santé, et qui puisse s’inscrire en pleine cohérence avec l’opportunité qu’on a d’accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024.
Nous sommes attentifs à cela et surtout, nous préparons la suite. L’objectif, c’est de faire en sorte que les emplois sportifs perdurent, que les associations sportives ne ferment pas leurs portes et que les dirigeants restent en contact avec leurs licenciés, leurs adhérents. L’idée, c’est de préparer la relance de manière à ce que lorsque les associations sportives pourront complètement rouvrir leurs portes, elles puissent le faire dans les meilleures conditions et, j’en suis convaincu, accueillir encore plus de monde demain qu’il y en avait hier. Les Françaises et des Français ont envie de se dépenser, de faire du sport, c’est une plus-value très grande dans notre société, pour l’épanouissement des individus. On accompagne les fédérations en ce sens. Le mouvement sportif doit surmonter cette crise lors des prochaines semaines, pour pouvoir redémarrer à plein régime d’ici la fin de la saison sportive, ou au plus tard au tout début de la saison sportive prochaine.
 
Vous espérez donc une reprise avant les vacances estivales pour le sport amateur…
L’objectif, c’est qu’au plus tard au mois de juin, on puisse engager des dispositifs qui incitent les Français à aller vers les clubs, à participer aux activités estivales qui sont très importantes pour de nombreuses disciplines et qui favorisent les inscriptions à la rentrée. Nous espérons voir un maximum d’inscriptions à la rentrée, et la reprise d’une activité sportive associative la plus normale possible. Même si on ne sait pas avec certitude quel sera le contexte sanitaire dans les prochaines semaines et dans les prochains mois.
 

« Le sport est un formidable outil d’épanouissement »

 
Les jeunes ont particulièrement délaissé le sport. Le Pass’Sport est-il une bonne solution pour inverser la tendance ?
C’est effectivement une des mesures qui avait été initiée par le Premier ministre lorsqu’il avait reçu les acteurs du sport au mois de septembre dernier. Il avait souhaité, avec les deux ministres en charge des Sports, Jean-Michel Blanquer et Roxana Maracineanu, que l’Agence puisse coordonner les différents travaux pour que l’ensemble des acteurs de la gouvernance de l’Agence puissent apporter leur point de vue et leurs propositions. En novembre dernier, le président de la République a effectivement annoncé la mise en place du Pass’Sport, en engageant un volume financier conséquent, 100 millions d’euros. Le Pass’Sport a une valeur de 50 euros et permettra à 2 millions de jeunes de moins de 16 ans, issus des foyers les plus modestes, de payer tout ou partie de leur adhésion dans un club. C’est un dispositif à forte valeur sociale.
 
La campagne de communication EnVie de sport est-elle suffisante pour inciter les Français à faire du sport ?
La campagne de communication, comme de nombreux autres dispositifs, s’inscrit dans une stratégie plus globale. Lorsqu’on a travaillé avec le ministère des Sports, le Comité olympique et le Comité paralympique sur cette campagne, on espérait tous que la pratique sportive reprenne normalement en septembre 2020 ou un peu plus tard. Ce n’est pas ce qui s’est passé. Mais cette campagne reste importante parce qu’on voulait surtout dire que le sport était une grande force dans notre société, un formidable outil d’épanouissement, et qu’il fallait continuer à donner envie de faire du sport aux Françaises et aux Français.
 
Quel est le rôle des collectivités dans le développement du sport sur le territoire ?
Les collectivités font partie intégrante de l’Agence nationale du Sport puisque l’ensemble des réseaux de collectivités sont membres fondateurs de l’ANS. Les collectivités sont le premier financeur du sport, elles permettent l’organisation du sport au quotidien dans nos villes, dans nos départements, dans nos régions. A l’agence, nous voulons coordonner l’action des collectivités et celle des acteurs au niveau national. Nous souhaitons aussi mesurer les attentes et les besoins des territoires pour mettre en place des dispositifs nationaux qui s’inscrivent en cohérence avec les attentes du terrain. L’ANS gère des crédits importants. L’objectif, c’est de les utiliser le plus efficacement possible, là où il y a le plus de besoins. La présence des collectivités au sein de l’Agence concourt pleinement à cet objectif.
 

« On dialogue, on se concerte et on décide ensemble »

 
Pour quelles raisons installer des Conférences Régionales du Sport ? Est-ce un moyen de responsabiliser les collectivités ?
Le premier objectif, c’est que tous les acteurs du sport qui contribuent à son développement puissent se retrouver dans des espaces et des instances de dialogue. Se connaître, connaître l’action de chacun pour mieux la coordonner. Nous avons pour ces Conférences Régionales du Sport une représentation à l’image de celle de l’Agence au niveau national, une représentation plurielle dans les territoires avec le monde économique, les territoires et les collectivités territoriales, le mouvement sportif olympique et paralympique et les représentants de l’Etat, avec aussi bien des acteurs de la santé que de l’éducation, que la préfecture ou des établissements de type CREPS. C’est très important pour nous d’avoir une cohérence entre l’organisation nationale et l’organisation territoriale.
Ensuite, l’idée est aussi d’avoir un diagnostic commun de la situation sportive et des besoins de développement du sport sur un territoire, et donc de poser un diagnostic partagé entre l’ensemble des acteurs. Une fois que ce diagnostic partagé est posé, l’objectif est d’écrire la stratégie de développement du sport pour l’ensemble du territoire avec ce qu’on a appelé le projet sportif territorial (PST) sur cinq ans. Il pose la vision et les besoins en termes de structuration et de développement du sport à l’échelle de la région, en prenant en compte, bien sûr, les spécificités de chaque département, de chaque bassin de vie. En résumé, on dialogue, on se concerte, on se connaît et on décide ensemble de ce qu’il faut pour le développement du sport à l’échelle du territoire.
 
Ensuite, il y a les conférences des financeurs qui vont permettre d’apporter les financements nécessaires pour différents événements…
…et de réaliser concrètement le projet sportif territorial. Une fois que le diagnostic est posé, que l’on a une vision et une stratégie, il faut les mettre en œuvre. Pour cela, il faut des instances techniques de décision et de financement, dans lesquelles on va retrouver des financements de l’Agence, mais aussi des financements des collectivités, des financements du mouvement sportif et même du monde économique.
 
La mise en place de ces conférences va s’étaler sur toute l’année 2021 ?
Les conférences régionales ont démarré leur installation officielle dès le mois de janvier. On va avoir près d’une dizaine de conférences qui seront installées dans les trois prochains mois. C’était le calendrier qu’on s’était fixé après la parution du décret du 20 octobre dernier. On va ensuite engager les travaux de diagnostics territoriaux et d’écriture du projet sportif territorial, puis installer les conférences des financeurs tout au long de l’année 2021. Cela va demander déjà plusieurs mois et un certain temps pour que tout cela produise des effets positifs qui apportent des résultats concrets.
Au niveau local, l’objectif de manière générale, et Roxana Maracineanu l’a très bien dit, c’est de mettre le sport encore davantage au cœur des priorités territoriales. Le sport est à la fois un outil de santé et d’éducation, de citoyenneté, d’engagement et de bien-être, d’économie et d’emplois, de tourisme, d’aménagement du territoire, de relations internationales. On pense que le sport peut aussi répondre à tous ces enjeux. Mettre ce sujet parmi les priorités d’un territoire, c’est aussi apporter des réponses pour la jeunesse, pour les différents publics, dans les territoires.
 
Quels sont les grands défis de 2021 pour l’Agence Nationale du Sport ?
Un des enjeux pour l’agence, c’est de déployer cette organisation territoriale dont nous venons de parler. Parmi les autres enjeux, il y a bien entendu les Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo. Le pôle Haute Performance de l’Agence est totalement mobilisé aux côtés des fédérations sportives, des équipes techniques et des athlètes. On a produit un programme qu’on a appelé Ambition Bleue, que nous sommes en train de mettre en œuvre. On a créé le Cercle de la Haute Performance, qui comptabilise 362 sportifs de haut niveau à fort potentiel de médailles. On a également engagé un programme aux côtés des fédérations qu’on a appelé « Orfèvre ». On poursuit la mise en œuvre du Sport Data Hub. On est en train de réorganiser le sport de haut niveau au niveau territorial. On travaille notamment avec les CREPS, avec les écoles nationales, pour confier l’organisation territoriale du sport de haut niveau à des équipes dédiées dans ces établissements.
Nous avons donc les Jeux de Tokyo, le déploiement du programme Ambition Bleue, qui est clairement tourné vers 2024, et la gouvernance territoriale. Puis, de manière générale, il y a aussi le déploiement et la mise en œuvre du plan de relance. L’enjeu pour les clubs, c’est de pouvoir reprendre une activité normale, mais aussi de pouvoir s’assurer qu’ils sont soutenus et accompagnés pour pouvoir le faire. Nous poursuivons notre engagement de professionnaliser le sport, de le structurer et de le développer avec plus de pratiquants, plus de licenciés et une offre de pratique encore plus diversifiée de la part du mouvement sportif et associatif.
 

« Porter le message de Paris 2024 en direction des territoires »

 
La radicalisation et les violences sexuelles sont deux sujets pris a bras le corps par Roxana Maracineanu. L’Agence intervient-elle concernant ces sujets ?
Ce sont effectivement des missions qui sont pilotées par le ministère des Sports, pour lesquelles l’Agence, s’implique totalement, puisque nous sommes amenés à financer des actions en direction des associations qui font de la prévention, notamment en matière de lutte contre les violences ou contre les dérives dans le sport.
Concernant les sujets de radicalisation, il y a également une loi qui est en préparation. C’est important, dans le sens où l’Agence est concernée parce qu’elle attribue de l’argent public issu de dotations de l’Etat. On doit donc pouvoir assurer la meilleure traçabilité possible, sur le fait d’attribuer des financements publics à des associations garantes de l’éthique, d’une organisation saine, et qui défendent les valeurs de la République.
 
Paris 2024 est un grand rendez-vous pour l’Agence Nationale du Sport. Quel héritage ces Jeux doivent-ils laisser ?
L’ANS a été créée aussi par le biais de l’accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024. C’est l’accueil de ce formidable événement qui a accéléré la création d’une structure comme celle dont j’ai la charge aujourd’hui, avec cette volonté d’apporter plus de solutions et de manière plus rapide concernant le haut niveau et la haute performance. L’objectif est aussi de laisser un héritage plus global sur l’ensemble des territoires. Pas uniquement sur la pratique du haut niveau, mais aussi sur la découverte des pratiques sportives, sur leur diversification, et sur le nombre de pratiquants. L’héritage se veut aussi dans cette logique-là, de laisser avant, pendant et après les Jeux, une France plus sportive, plus performante et en meilleure santé.
 
Le succès du label Terre de Jeux vous incite-t-il à l’optimisme ?
Oui, et c’est aussi pour ça qu’on a décidé, avec Tony Estanguet, de s’associer à travers une collaboration très étroite entre le COJO et l’Agence Nationale du Sport. On s’est engagé à financer près de 150 équipements sportifs par an jusqu’en 2024 autour des villes qui disposent du label Terre de Jeux. Il s’agit aussi de réussir à porter le message de Paris 2024 en direction des territoires dans le cadre des conférences régionales. Et, à l’inverse, de pouvoir faire remonter les attentes des territoires auprès du Comité d’organisation des Jeux. L’objectif est aussi de pouvoir initier de nouvelles actions qui favorisent l’innovation par le sport et les nouveaux partenariats à travers un dispositif commun qu’on a lancé avec Paris 2024, le Comité olympique et le Comité paralympique, qui s’appelle Impact 2024 et qui a permis de soutenir un grand nombre de projets pour favoriser l’innovation sociale, le développement durable, les nouveaux modes de partenariat et la solidarité par le sport.
 

Simon Bardet