Frédéric Di Meglio : « On se bat pour être reconnu »

La nage avec palmes est l’une des disciplines phares de la Fédération française d’études et de sports sous-marins (FFESSM). Frédéric Di Meglio, président du comité de la Région Sud, parle de ce sport bien ancré dans le territoire.

 
Pouvez-vous présenter les disciplines affiliées à la FFESSM ?
La palme est le lien commun entre les treize disciplines de la FFESSM, qui vont de la plongée sous-marine en scaphandre et du hockey subaquatique à la photo et la pêche sous-marine. Le 50 mètres apnée en piscine ou en eau libre est l’une des disciplines phares de la Fédération avec la nage avec palmes. Cette dernière peut se faire sur une distance courte ou moyenne, en piscine ou en eau vive, en surface ou en immersion avec une bouteille, soit en bipalme, soit en monopalme. C’est le plaisir de la glisse et le goût de la vitesse. Les épreuves élites sont spectaculaires, plus rapides qu’en natation classique. Par exemple, le record sur 50 mètres est de moins de 15 secondes, alors que celui de la nage libre est inférieur à 21 secondes.
 
Quelle était la finalité du championnat régional qui a eu lieu au début du mois à Antibes ?
C’était une première manche de sélection pour le championnat de France sur laquelle plus de 200 personnes étaient engagées. L’épreuve réunit traditionnellement les sportifs régionaux et ceux du Pôle France, qui profitent de l’événement pour confronter leur niveau.
 
La nage avec palmes tire-t-elle son épingle du jeu sur votre territoire ?
La Région Sud est la plus importante concernant la pratique de la nage avec palmes. C’est une discipline fortement ancrée. 40 % des sportifs de haut niveau recensés par la fédération évoluent sur notre territoire. Des clubs de natation classique proposent de la nage avec palmes. Cependant, il existe dans la région cinq associations exclusives à notre fédération : le Spondyle club d’Antibes, le Cercle des activités aquatiques de Provence à Cassis, l’association Vitrolles chasse sous-marine, le Club ciotaden de nage avec palmes et le Pays d’Aix natation qui a longtemps été le meilleur club français. Il y a aussi un Pôle France à Aix que la fédération a aidé à se structurer.
 

 
Cette discipline souffre-t-elle d’un manque d’infrastructures ?
Il y a eu une volonté de la fédération internationale de réduire la pratique en eau libre, mais elle commence à revenir dessus à cause du nombre limité de piscines. C’est peut-être l’avenir de la discipline. Il y a moins de compétiteurs en eau libre actuellement, mais ça peut changer. Les clubs de la Région parviennent à se débrouiller face aux problèmes de créneaux dans les piscines.
 
Comment le comité régional accompagne-t-il les clubs ?
La FFESSM aide financièrement les treize activités affiliées. La nage avec palmes est un sport totalement amateur, ainsi nous donnons des subventions pour permettre les déplacements nationaux et aux bénévoles de se former. Nous essayons de trouver des partenariats privés pour dégager de l’argent pour la nage avec palmes ,et ainsi avoir plus de moyens pour les autres disciplines. Nous sommes en contact avec deux start-up de la région, rencontrées en colloque. Nous voulons aussi faire plus de place au dispositif sport santé, grâce au handisub, la pratique de la plongée sous-marine pour les personnes en situation de handicap.
 
La nage avec palmes et les autres disciplines de la FFESSM peuvent-elles bénéficier d’une meilleure exposition ?
On se bat pour être reconnu. Dans la Région Sud, on se débrouille bien avec 1 700 licenciés en tout. La France est la 9e nation au niveau international et Alexandre Noir, licencié au Pays d’Aix natation (PAN), a été vice-champion du monde en 2016. Le PAN organisera une manche de Coupe du monde de nage avec palmes à Aix-en-Provence, les 20 et 21 avril 2019, puis le championnat de France d’apnée eau libre, avec des équipes européennes inscrites, qui se déroulera à Villefranche-sur-Mer du 28 au 30 juin. Nous donnerons de la visibilité lors de ces compétitions. La nage avec palmes est la seule discipline de haut niveau de la FFESSM, reconnue par le CIO depuis 1967. Nous espérons qu’elle sera au Jeux olympiques de Paris en 2024, avec l’apnée.

Propos recueillis par Leslie Mucret