Franck Seguela : « On a toutes les cartes en main pour viser les premiers rôles »

Franck Seguela pendant la demi-finale du basket 3x3 aux JO de Paris 2024. Photo : Harry Langer/DeFodi Images/Icon Sport

Médaillé d’argent aux Jeux de Paris 2024, Franck Seguela revient sur la première saison du collectif Toulouse 3×3 sur le circuit international et sur la finale du FIBA 3×3 World Tour qui attend l’équipe ce week-end, à Manama (Bahreïn). Entre héritage de la Team Paris, construction d’un collectif autonome et ambitions internationales, il raconte les coulisses d’un projet en pleine montée en puissance.

Pour commencer, comment est né le collectif Toulouse 3×3 ?

C’est un peu la suite logique de ce qu’on avait vécu avec l’équipe de Paris, qui était financée par la Fédération pour préparer les JO 2024. On a fait une super saison, mais le projet touchait à sa fin puisque les Jeux étaient passés et que les financements de la Fédé s’arrêtaient. De notre côté, on ne voulait pas que l’histoire s’arrête là.

On avait terminé deuxième équipe mondiale, donc on a décidé de lancer notre structure. L’équipe est composée en grande partie du groupe de Paris, avec Hugo Suhard, avec qui j’ai cofondé le collectif, et après Paul Djoko, Jules Rambaut, et on a ajouté Sylvain Sautier et Raphaël Wilson en renfort.

Vous abordiez donc une première saison internationale avec des joueurs déjà expérimentés.

Oui, c’est ça. Il n’y a que des joueurs aguerris au 3×3. Sportivement, l’équipe est très expérimentée. En revanche, en termes d’infrastructure et de vie d’équipe, on partait d’une feuille blanche.

Quel bilan tirez-vous de cette première saison ?

Sportivement, le bilan est correct. On a rempli pas mal d’objectifs : trois étapes du Tour remportées, un Masters et deux Challengers, comme l’an dernier (avec Paris). On aurait aimé aller plus loin sur certains Masters, parce qu’on s’est souvent arrêtés en quarts et ça laisse un goût d’inachevé. Mais ça nous a quand même permis de nous qualifier pour la grande finale, ce qui était un objectif majeur. On reste dans le top 10 mondial, même top 5 mondial.

On est un petit peu descendus en termes de ranking, mais on reste quand même une équipe très solide. En termes d’organisation, tout était à construire : le financement, la logistique, la gestion du quotidien… Je trouve qu’on s’en est plutôt bien sortis. Et surtout, les perspectives pour l’an prochain sont meilleures. Je suis hyper content de la voie qu’on est en train de prendre

Selon vous, qu’est-ce qui vous a manqué sur certaines étapes ?

Le 3×3 est une discipline particulière parce que entre guillemets, tout le monde peut battre tout le monde. Souvent, ça se joue à une possession, à un panier d’écart, donc c’est pour cela que des fois ça laisse un goût amer. Cette année, on a été un peu moins bons que l’an dernier, parce qu’on a dû gérer un changement radical d’organisation.

On n’est plus seulement joueurs : on doit aussi gérer beaucoup d’à-côtés. Ça a affecté notre préparation, la qualité des entraînements… On en est conscients. C’est pour ça qu’on est contents de pouvoir travailler tous les jours, qu’on travaille déjà pour que tout soit meilleur l’an prochain, afin de retrouver le top 3 mondial.

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Quels sont les points forts et les axes d’amélioration du collectif ?

Nos points forts, c’est quand même qu’on est une équipe très expérimentée. On a prouvé qu’on était capable de gagner plusieurs étapes sur le World Tour. Donc ça déjà, c’est super. On a une très belle complémentarité sur le terrain. Et puis je pense qu’on retransmet vraiment les valeurs qu’on a envie de porter à travers le projet, c’est-à-dire de la combativité, de jamais lâcher, rester humble. Donc ça, c’est quelque chose dont je suis très fier.

Pour les axes d’amélioration : la régularité. Cette année, on alternait du très bon et du moins bon. Ça vient aussi de la qualité des entraînements. Pour le reste… je ne peux pas tout dire, sinon nos adversaires auront un peu trop d’informations (rires).

Sur le dernier Masters à Bucarest, vous sortez dès le tour de qualification. Comment l’avez-vous vécu ?

C’est dommage parce qu’on a l’habitude d’aller un petit peu plus loin. Mais à la base, on n’était pas censés participer : on a été invités quatre jours avant pour remplacer une équipe sans visa. Donc ce n’était que du plus. On a fait deux bons matchs, mais Barcelone se qualifie à une possession. C’est frustrant, mais c’est la vie du 3×3 : on enchaîne très vite sur le tournoi suivant, et celui qui arrive est très important.

Justement, que représente pour vous la finale du World Tour ?

C’était un objectif qu’on s’était tous fixé. Cette finale représente l’excellence du basket 3×3. On est très heureux d’y être et en plus, on s’est qualifiés tôt. C’est l’occasion de finir la saison en beauté et je pense qu’on a toutes les cartes en main pour viser les premiers rôles et pourquoi pas prendre notre revanche sur l’an dernier où on avait fini deuxième. On y va avec beaucoup d’ambition.

Comment vous préparez-vous pour cet événement ?

On a passé une super semaine d’entraînement à Toulouse avec Karim, notre coach. On a aussi fait venir quelques joueurs pour nous challenger. On a pu mettre du rythme et retrouver notre fond de jeu collectif. Le départ pour Manama se fait mardi. On est prêts, on a retravaillé sur nos aspects techniques et tactiques. Donc ensuite, advienne que pourra.

Quels seront, selon vous, les points clés de cette finale ?

On connaît tous nos adversaires très bien. Mais l’enjeu, pour nous, c’est d’abord de retrouver notre basket, celui qui a fait qu’on était une équipe vraiment redoutable et quasiment présente sur tous les rendez-vous l’année dernière : mouvement collectif, adresse, culot… Là où cette année, on joue peut-être un petit peu plus avec le frein et on essaie de trop se rassurer. Ne craindre personne : ce sera notre mantra.

Et pour la suite du collectif ?

On va rentrer, profiter un peu en famille, puis reprendre la préparation physique chacun de notre côté. On se retrouvera fin janvier pour reprendre le travail ensemble et préparer la saison qui reprend vers fin avril.

Un dernier mot ?

J’espère que les lecteurs auront envie de nous suivre. On va tout donner, comme toujours. Venez découvrir cette discipline et on espère rendre fiers nos supporters français.

La compétition sera à suivre en direct sur la chaîne YouTube FIBA3x3. Le premier match de Toulouse sera le 21 novembre à 18h30, puis à 20h55. Les quarts de finale, les demi-finales et la finale auront lieu le 22 novembre.

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