Franck Schneider, merci pour ce moment !

Referee Franck Schneider during the Ligue 1 match between AS Saint-Etienne and Montpellier Herault SC at Stade Geoffroy-Guichard on October 20, 2017 in Saint-Etienne, . (Photo by Dave Winter/Icon Sport )

Dimanche soir, le choc de Ligue 1 entre le MHSC et l’Olympique de Marseille a été particulièrement décevant. Si les deux équipes sont passées à côté de leur match, c’est bien l’arbitre de la rencontre qui a récolté tous les reproches…

 
Il est décidément bien loin le temps des 5-4 entre le MHSC et l’OM. Dimanche soir à la Mosson, et même si les deux équipes ont produit très peu de jeu et n’ont guère enthousiasmé un public de la Mosson engourdi par le froid, c’est Franck Schneider, l’arbitre de ce choc pourtant très attendu, qui a été à l’origine des reproches et des critiques. Il faut bien reconnaître que dans un match où la médiocrité aura été un élément majeur, se retrancher derrière des décisions arbitrales litigieuses était la solution la plus simple. Comme souvent, cette stratégie a d’ailleurs été habilement utilisée par une grande majorité des acteurs, chacun se plaignant de faits de jeu qui auraient pu faire basculer la rencontre en leur faveur. Pourtant, peut-être auraient-ils dû, en amont, reconnaître le faible niveau technique et le manque d’ambition criant des deux formations pendant 90 minutes. Mais en reconnaissant cela, c’est bien leur travail qui aurait ainsi été remis en cause. Difficile donc de leur reprocher de se couvrir et de se tourner vers un bouc émissaire déjà tout trouvé par des commentateurs qui n’ont cessé d’accabler l’homme en noir tout au long de la rencontre. Alors, oui, Franck Schneider a sûrement fait un mauvais match. Oui, le penalty égalisateur de l’Olympique de Marseille n’aurait sûrement pas dû être accordé. Oui, Vitorino Hilton aurait pu recevoir un carton jaune (rouge ?) pour son coup de coude sur Valère Germain. Mais au fond, est-bien cela le plus important ?

Un coupable tout trouvé…

Si l’on peut comprendre la colère froide de Michel Der Zakarian et de ses joueurs à l’issue de la rencontre, dans le feu de l’action, les commentaires de certains consultants et observateurs sont à la fois irresponsables et intellectuellement malhonnêtes. Comme si l’arbitre de dimanche soir avait commis l’irréparable et était l’unique coupable d’une rencontre moribonde, davantage marquée par les interventions de Laurent Paganelli que par l’intensité, la technique et les occasions. Mais Franck Schneider n’avait qu’un sifflet à la bouche, ce n’est pas lui qui a raté ses passes, ce n’est pas lui qui n’a montré aucune ambition dans le jeu, ce n’est pas lui qui a forcé les deux équipes à ne cadrer que six frappes en 90 minutes. Comme souvent quand le spectacle est médiocre, le coupable était tout trouvé. Il est si simple de tomber sur un arbitre quand deux équipes livrent une partition de football très moyenne comme cela a été le cas à la Mosson. Au coup de sifflet final, la France du football s’est trompée. Plutôt que de tomber sur un Franck Schneider certes pas très inspirée, elle aurait dû le remercier et le féliciter pour avoir animé une soirée qui n’avait rien d’un match de haut-niveau. Grâce à lui et ses éventuelles erreurs, nombreux sont ceux qui ont pu déblatérer, crier au complot et ainsi mettre au second plan un niveau de jeu très moyen, pour ne pas dire plus. Imaginez un peu que Franck Schneider n’ait fait aucune erreur et que l’on ait dû débriefer techniquement et tactiquement ce choc entre le MHSC et l’OM. Ouf, on l’a échappé belle !

Bérenger Tournier