Fifty Fifty, le sport pour aider les femmes victimes de violences

L’association Fifty Fifty prépare des programmes pour aider des femmes victimes de violences à se reconstruire grâce au ski, au vélo et à la voile. Des sportifs de haut niveau vont les accompagner.

 
Le sport aide à la reconstruction d’une personne. C’est avec cette conviction que Nathalie Grubac et Christian Douchement ont créé l’association Fifty Fifty. « Nous voulons agir pour aider les femmes victimes de violences avec ce que l’on sait faire : le sport. Pas par la compétition, mais pour donner la possibilité de se reconstruire », explique Nathalie Grubac. Le projet de l’association s’articule autour de trois sports : le ski, le vélo et la voile « des activités de plein air qui se pratiquent de manière individuelle, mais également en groupe pour favoriser le lien social », souligne la coordinatrice générale de l’association. Au-delà de l’aspect sport santé, l’association s’appuie sur les parallèles qu’amènent ses disciplines pour favoriser la reconstruction d’une personne. « Le vélo, c’est se concentrer sur une trajectoire, passer les obstacles pour aller plus loin. Sur un bateau, on prend les commandes pour assurer son bon fonctionnement et de cette manière, on retrouve l’équilibre. Enfin, pour le ski, il s’agit surtout de s’aérer l’esprit dans des espaces au grand air », énumère Nathalie Grubac.
 

À la montagne et à la mer

Fifty Fifty a établi plusieurs programmes de reconstruction grâce à ces trois sports, « mais à cause du Covid-19, nous avons un an de retard », regrette la coordinatrice générale. La Fifty Fifty Sail a déjà eu lieu en septembre dernier dans le Morbihan. Pendant plus de deux jours, des régates 100% mixtes ont été organisées dans la rade de la Trinité-sur-Mer. Parallèlement, des tables rondes avec la mixité pour thématique ont eu lieu dans une ville qui a arboré les couleurs de l’association pendant tout le week-end. À partir de septembre prochain, des sorties en VTT en groupe seront organisées dans les alentours de Paris, encadrées par les parrains et marraines de Fifty Fifty. Entre chaque séance, ces femmes seront suivies par des préparateurs mentaux pour continuer de les motiver. Pour le versant ski nordique, l’association travaille avec les Montagnes du Jura, l’office de l’école de ski français de Lélex, ainsi que l’Office de tourisme pour préparer une semaine pour les mères et leurs enfants à l’hiver 2022. « Le ski nordique est une activité parfaite pour le retour au calme, pour permettre au couple maman-enfant qui a été abîmé de prendre du temps pour lui », souligne Nathalie Grubac. Ces activités seront encadrées par des sportifs de haut niveau. « C’est primordial d’avoir avec nous des champions qui donnent envie de se déplacer pour bénéficier de leurs conseils. Ce sont des sportifs qui sont passés par des difficultés et qui ont rebondi. Notre ambassadrice Carole Montillet a chuté à l’entraînement lors des Jeux olympiques de Turin, mais elle a participé à la course de descente juste après. Éric Baronne, un de nos parrains, vététiste et cascadeur, a failli mourir dans un grave accident et il s’est reconstruit grâce au sport. Le message est là. » Fifty Fifty pourra également compter sur Martin Lachaud, champion du monde de ski de vitesse en 2003, Isabeau Coudurier, championne du monde VTT enduro 2019, ou encore sur les skippers Yves Le Blevec et Isabelle Joschke pour accompagner les participantes lors des différentes sessions.
 

La mixité comme credo

Avant d’arriver à ces programmes, plusieurs moments de sensibilisation sont prévus. Le premier Fifty Fifty Day aura lieu fin février ou début mars, si tout se passe bien, dans la station de Lélex, dans l’Ain. « Nous avons prévu une journée de sensibilisation avec une descente aux flambeaux et des dédicaces des champions », annonce Nathalie Grubac. Comme en 2020, l’association sera au Vélo Vert Festival de Villard-de-Lans, en Isère, en juin prochain. « Grâce à nos bénévoles et à ces gens situés à la Trinité-sur-Mer, Lélex et Villard-de-Lans, nous avons une soixantaine de personnes qui travaillent avec nous », compte la coordinatrice. Le maître mot de l’association Fifty Fifty, soit cinquante cinquante en français, est « mixité » : s’appuyer sur la complémentarité entre les femmes et les hommes, d’une marraine et d’un parrain et de la mer et de la montagne.

Leslie Mucret