Fanny Gibert : « C’est sympa d’ajouter cette dimension d’équipe dans un sport individuel »

Inauguration de l'événement RATP Vertical Series dans la gare RER Auber a Paris. Crédit : RATP/Vincent Boisot

Membre de l’équipe de France d’escalade et du dispositif Athlète de haut niveau de la RATP, Fanny Gibert revient sur la première édition du RATP Vertical Series, une compétition de bloc inédite, organisée fin novembre dans la gare Auber. Un format en duos mixtes, imaginé par la RATP en partenariat avec la FFME, qui a mêlé performance, mixité et visibilité grand public.

Qu’est-ce que vous avez pensé en découvrant le concept de cette compétition ?

On m’a consultée à l’avance pour donner mon avis. C’est un projet qui est né au sein de la RATP, notamment avec Nicolas Martin, qui est précurseur. Il voulait organiser une compétition d’escalade. Il a vérifié auprès de moi, si c’était possible de faire quelque chose sur une Kilter Board, j’ai dit que oui.

Après le format par équipe avec des duels, j’étais un peu sceptique au début parce qu’on ne sait pas trop comment ça va tourner. Mais finalement c’était vraiment sympa et original. Parce qu’il n’y a pas beaucoup de compétitions qui sont par équipe. Et encore moins qui sont sous format de duel et d’élimination en finale.

En tant qu’athlète, qu’est-ce que ce format change dans votre manière d’aborder la compétition ?

Ça augmente un peu le stress, le fait d’être uniquement sur deux essais pour réaliser la prestation et de savoir que c’est éliminatoire, ça rajoute du stress, mais aussi un peu d’adrénaline et d’enjeux. Et le côté par équipe, c’est de se sentir à deux, justement à partager ce stress, cette réussite ou cette déception et ça décuple un peu les émotions, donc c’est assez cool. C’est sympa d’ajouter cette dimension d’équipe dans un sport individuel.

Comment s’est déroulée la compétition pour vous et votre binôme ?

On était déjà qualifiés pour les finales puisqu’on est membre de l’équipe de France. Les quarts de finale, on était contre une équipe qui a fait les qualifications. Et on a tous les deux réussi notre bloc au premier essai et on a éliminé l’équipe adverse. En demi-finale, on est tombés sur les vainqueurs de la compétition, qui nous éliminent. Après la petite finale, on termine quatrièmes.

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La compétition reposait sur des binômes mixtes. Est-ce important selon vous ?

Oui c’est important. C’est une façon de mettre en avant les filles parce qu’il y a plus de pratiques et plus de représentativité hommes sur les compétitions. Forcer les équipes à être mixtes, ça pousse les filles à y aller et à participer à égalité numérique. Tant qu’il n’y a pas une vraie égalité, on est un peu obligé de la forcer.

C’est comme ça que ça va petit à petit changer. Même si en escalade, on est plutôt chanceux avec des prize-money équivalents, en termes de pratiquants il y a toujours une majorité d’hommes dans les salles.

Grimper dans une gare, c’est un lieu très particulier. Comment avez-vous vécu ça ?

C’était assez bizarre. Quand on grimpe, on est très concentré, mais dans les temps morts, on réalise l’endroit où on est. Voir les gens passer, se dire qu’ils rentrent peut-être du travail et qu’ils ont ça devant les yeux, c’est assez chouette. D’ailleurs, toute la semaine, j’ai aussi été présente pour des initiations et on nous interpellait beaucoup : qu’est-ce que c’est, pourquoi c’est là. C’était assez chouette d’avoir ces interactions avec des voyageurs RATP.

Vous faites partie du dispositif Athlète de haut niveau de la RATP. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

C’est un équilibre. Je travaille à mi-temps, je suis détachée à 50% pour pouvoir m’entraîner et aller en compétition, tout en étant payée à temps plein. C’est une sécurité financière qui me permet d’être sereine. Et avec des actions comme cette compétition, c’est un engagement fort. Je suis fière qu’ils se prennent au jeu de l’escalade et qu’ils organisent des événements dans le métro.

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