Éva André-Benoît : « Le Flatland est de la danse sur un BMX »

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La fille du créateur du FISE, Éva André-Benoît, participait ce vendredi au Challenge FISE Flat Academy BMX. La jeune fille de 13 ans se livre sur son sport et sur la FISE Academy.

Depuis combien de temps faites vous du BMX Flatland ? 

J’ai commencé le BMX quand la FISE Aademy a ouvert, donc en en septembre 2017. J’ai voulu faire ce sport grâce au FISE justement. J’ai assisté au FISE de Budapest en Hongrie. J’ai eu un déclic pour cette compétition. Deux mois après, la FISE Academy s’est ouverte à Baillargues. On a fait une première semaine de stage intensive. Dès le premier jour, j’ai accroché au BMX et depuis je n’ai pas lâché. C’est vraiment une passion.

Pourquoi avez-vous choisi le BMX Flatland plutôt que le BMX Freestyle ? 

Déjà parce que c’est moins dangereux. Cela a vraiment été un feeling. Le parc ne m’a jamais donné envie.

Qu’est-ce qui vous a plu dans ce sport ? 

Le BMX a besoin de plusieurs sports en même temps. La gymnastique pour l’équilibre, la danse… Le Flatland est un peu de la danse sur un BMX. Tu fais des figures. Ce n’est pas le parc où tu pédales et où tu fais les bosses. C’est vraiment spécial. C’est fatiguant, car tu fais beaucoup de choses en même temps. Tu as l’équilibre, la facilité sur certaines choses, de la difficulté…

Comment le définiriez-vous ? 

Original. Quand on ride tous ensemble, tu rides rarement seul. Il y a toujours une ambiance, on s’encourage tous. On ne fait pas tous les mêmes figures comme dans certains sports. C’est individuel. Vous avez vos spécialités à vous. Il y a de l’encouragement, très peu de compétition entre les différents camarades…

La FISE Academy est-elle réservée aux enfants ? 

Non. En général, cela commence à partir de 7 ans et après cela va jusqu’à tout âge.

Comment voyez-vous l’évolution de votre sport ? 

On voit que le BMX évolue positivement. Cela ne fait que depuis 2017 qu’il y a de plus en plus de filles. Au début, on était que deux à la FISE Academy. Maintenant, on est une vingtaine. C’est une fierté pour nous tous. Il y a une bonne ambiance, et d’autres académies dans le monde entier qui se développent…

Recevez-vous toujours des remarques par rapport à votre genre ?

Quand tu as des amies qui font de la danse, du cheval ou du foot et que toi tu leur dis “Je fais du BMX”, on te “juge”. Personne ne connaît ce sport, c’est un sport de garçon… C’est comme une fille qui va faire du football, “non c’est un sport de garçon”. Alors que justement, comme le sport a évolué positivement pour les femmes, cela a fait taire les gens. Tu es fière d’être une fille quand tu fais du BMX. Personnellement, la pression, le regard et les jugement des autres me motivent car cela me donne envie de leur montrer que les filles peuvent y arriver autant que les garçons. C’est pour cela qu’on s’inscrit au FISE, c’est pour cela qu’on a pas peur. Si on rate on se relève.

Justement, au BMX, on tombe souvent. Est-ce que vous appréhendez les chutes ? 

Au BMX Flatland, tu ne peux pas te blesser fortement. Tu peux avoir des petites blessures, des griffures sur le tibia, des points de suture… Ce n’est pas un sport dangereux. Quand tu tombes, tu te relèves directement.

Que représente le FISE pour vous ? 

C’est une fierté parce que c’est mon papa, Hervé André-Benoît, qui l’organise. D’y participer rend fier mon père. C’est une compétition mondiale. C’est très stressant car il y a beaucoup de spectateurs qui te regardent. C’est une bonne pression, cela te tire vers le haut. J’adore l’ambiance du FISE et les encouragements.

Pour vous, est-ce que tous ces sports urbains devraient être beaucoup plus médiatisés ? 

Quand vous dites “Je fais de la trottinette, je fais du BMX, je fais du skate”, les gens vont dire “C’est quoi ça ? C’est nul”. Alors que par exemple, tu fais du foot, c’est la même chose. Tous les sports sont égaux. Il n’y a pas de moins bien et de mieux. Ces sports devraient être plus médiatisés et plus reconnus. C’est pour cela que mon père a voulu faire passer ce message en créant ce Festival.

Propos recueillis par Séverine Bouquet